ΔΓΙ - Ἀπιστία (partie 2)

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Aphrodite, chaussée de talons aiguilles, sortit en trombe du foudroiement et courut aussi vite qu'elle le put vers son fils.

— Cupidon ! cria-t-elle, submergée par le soulagement.

Le dieu des Sentiments battit des ailes et se jeta dans les bras de sa mère qui ne manqua pas de l'étouffer dans son étreinte.

— Je vais bien, Mère ! assura Éros.

— Ne disparais jamais plus comme ça, mio figlio, c'est compris ?! le sermonna-t-elle de but en blanc.

Éros resta béat face à sa réaction tandis qu'Aphrodite l'étreignait davantage. Elle ne le lâcha qu'après de longues secondes ; puis il vit par-dessus son épaule Psyché, plus belle que jamais. Il adopta sa forme d'homme et la saisit, l'embrassant langoureusement. Les larmes de félicité ne tardèrent à ruisseler abondamment sur les joues de la magnifique déesse de l'Âme purifiée.

— Où est Volupté ? dit-il.

— Elle sera bientôt là, répondit Psyché avant de se replonger dans son cou.

Les dieux se détournèrent d'eux, afin de les laisser dans leur moment d'intimité. Aphrodite serra Athéna et Daímôn dans ses bras tour à tour.

— Merci ! dit-elle avec profonde reconnaissance. Vous me l'avez ramené.

— Je te l'avais juré, fit Daímôn en riant. Et une promesse est une promesse, même si elle n'est pas faite sur le Styx.

— Que s'est-il passé là-bas ?

Daímôn réitéra son résumé, en omettant toujours le meurtre de Calaïs et de Zétès.

— Borée, figlio di buona donna ! s'insurgea Aphrodite. Je lui ferai payer au centuple sa traîtrise à mon nom !

— Laisse-le en paix pour le moment, temporisa Daímôn. Il a eu son compte, tout comme ses enfants.

Puis, il conta les péripéties autour de Pûr. Aphrodite écarquilla les yeux en remarquant enfin la montagne de muscles et d'écailles qu'était le Dragon.

— Ta puissance ne cesse d'augmenter, commenta-t-elle.

— Oui, mais ce n'est pas assez...

Cupidon et Psyché les rejoignirent, main dans la main.

— Que va-t-il se passer, maintenant ? s'enquit Psyché.

— Je dois accroître mes pouvoirs, répondit Daímôn sans ambages.

— As-tu une quelconque idée pour que se perpétue cet accroissement ?

En ai-je réellement une ? songea Daímôn. Pas vraiment...

Il lui était indispensable de recouvrer ses pouvoirs d'antan – du moins les principaux. L'image de son ancienne forme, dans le second souvenir de Pûr, restait accrochée à sa propre mémoire. Il devait de nouveau se faire le Drákôn ayant affronté ses sujets aux côtés des dieux de l'Olympe, un Drákôn fort de la maîtrise de tous les Éléments fondateurs. L'Eau, l'Air et la Terre lui manquaient toujours. Mais comment les obtenir ? et à partir d'eux, les Éléments subsidiaires, nés des unions, séparations et mutations diverses ?

— Il est primordial que les Éléments n'aient plus aucun secret pour moi, comme jadis. Je ne peux me lancer dans la quête prophétisée par les Moires sans eux.

— As-tu une solution ? insista Pandore.

— À dire vrai, je n'en entrevois qu'une : les dieux associés aux trois Éléments qu'il me manque et qui leur furent transmis doivent m'enseigner leur pouvoir afin d'éveiller le Dragonique lié. Ainsi, les Dragons de ces trois Éléments se réveilleront par la suite. Mais je n'ai aucune idée de comment amorcer leur anástasis.

Kháos, tome I : Le Parjure de l'Olympe [SOUS CONTRAT D'ÉDITION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant