Mon soldat [Terminée]

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- Oh, mais il est bientôt huit heures moins le quart, fais remarquer Monsieur Williams en regardant sa montre. Restez ici, je vais appeler Alicia pour qu'elle descende.

L'homme se lève ensuite de son fauteuil et ouvre la porte pour sortir de la pièce, laissant Noham seul dans le bureau de son nouveau patron. Il se met à parcourir la salle du regard, s'attardant sur chaque diplôme encadré sur les murs. Monsieur Williams est le gérant d'une boutique de vêtements connu dans toute la ville, ce qui explique pourquoi la famille est aussi riche. À cette simple pensée, son pouls se met à s'accélérer. Et s'il n'était pas à la hauteur ? Et s'il ne parvenait pas à surveiller cette jeune fille ?

Il n'a pas le temps d'angoisser davantage car la porte s'ouvre à la volée. Noham se lève presque instantanément de sa chaise lorsque Monsieur Williams passe le seuil accompagné de sa fille Alicia.

- Noham je vous présente ma fille Alicia, dit l'homme avant de se tourner vers l'adolescente. Alicia je te présente Noham. Il t'accompagnera au lycée dès aujourd'hui.

Les deux s'échangent une poignée de main formelle, sous l'œil attentif de Monsieur Williams.

- Ravi de vous rencontrer, déclare Noham en inclinant la tête.

Alicia lui répond en levant ses yeux verts au ciel, puis en croisant les bras sous sa poitrine. Elle, pour sa part, n'a pas l'air très enchantée de rencontrer Noham.

Ça commence bien ... Pense intérieurement le jeune homme.

- Allez-y, vous allez être en retard ! s'exclame le père en souriant. Noham, j'ai fait envoyer votre inscription au lycée. Normalement, tout est bon. Vous êtes dans la même classe qu'Alicia, mais passez tout de même par le secrétariat pour régler les derniers détails, d'accord ?

- Oui, Monsieur Williams.

- Je vous en prie, appelez-moi John ! lui répond-il avec entrain, sans se départir de son sourire éclatant.

Ils disent au revoir à John Williams pour ensuite sortir de l'immense villa. Alicia suit Noham en trainant des pieds et en crispant les poings. Lorsque Noham atteint sa voiture, il attend quelques secondes, le temps que l'adolescente la rejoigne.

- Après vous, lance le jeune homme en ouvrant la portière du siège passager.

Elle s'engouffre à l'intérieur en ruminant. Une fois que Noham a rejoint sa place derrière le volant, il tourne la clef de démarrage, et conduit aussitôt en direction du lycée. Pendant près de cinq minutes, un silence pesant règne dans la voiture. Du coin de l'œil, Noham remarque qu'Alicia a attrapé son portable et qu'elle tapote dessus en fronçant les sourcils. Visiblement, lorsque John Williams avait prétendu que sa fille avait un sale caractère, il n'était pas en train de plaisanter. Quelques secondes passent avant que Noham brise enfin la glace.

- Votre père vous a-t-il expliqué la raison de ma venue ?

- Ouais, se contente-t-elle de dire en éteignant rageusement son smartphone.

Le regard d'Alicia se plonge dans la vitre de la voiture, qui, à travers, montre un paysage urbain défilant à toute allure.

- Et vous a-t-il passé mon numéro de téléphone ? Car s'il se passe quelque chose, c'est moi que vous devrez appeler.

- Ouais.

- Vous savez Alicia, nous ne sommes pas obligés d'être formels l'un avec l'autre. Si cela vous dérange, nous pouvons très bien apprendre à nous connaître, et devenir amis. Votre père n'en saura rien.

- Bon, écoutes ! s'exclame Alicia en tournant vélocement la tête vers Noham, qui a les yeux rivés sur la route. J'ai pas besoin d'un baby-sitter, et j'ai encore moins besoin d'être ami avec toi ! Alors tu vas me faire le plaisir de me foutre la paix, compris ?