Une journée nébuleuse accueille Noham lorsqu'il sort de l'immeuble le mardi matin. Il est à peine devant sa voiture que déjà, une petite goutte vient se déposer sur sa main. Puis quelques autres ne tardent pas à jaillir du ciel gris, et frappent en plein fouet sa joue et son épaule.
Génial, je n'ai même pas pensé à rapporter un parapluie, fulmine intérieurement Noham. Il pourrait aussi bien faire un saut chez lui, mais il est déjà assez en retard comme ça. Alors il se contente d'ouvrir la portière de son véhicule, en priant pour l'averse se dissipe d'ici une heure, le temps pour lui d'arriver chez les Williams.
Mais la pluie ne s'arrête pas, au contraire. Lorsqu'il gare son véhicule devant le portail, et s'arme de courage pour mettre la tête à l'extérieur, un torrent froid s'abat aussitôt sur lui. Il plisse les yeux et lâche sans le vouloir un juron. Bien qu'il ne fasse jamais très beau à Avinnet, les journées pluvieuses y sont plutôt rares.
Noham se rue devant la plaque métallique, et compose le code de ses doigts glacés. La porte s'ouvre doucement en chuintant, et une fois qu'il est à l'intérieur de la propriété de Williams, il patauge dans le jardin et contourne du mieux qu'il peut les flaques de boue. Enfin sous le porche, il secoue rapidement sa crinière et tente de se sécher un peu. En vain. Il n'arrive pas à empêcher ses vêtements d'exsuder l'eau, et c'est en maugréant qu'il sonne à la porte. Elle s'ouvre à la volée sur John Williams.
- Je vous attendais, dit-il d'une voix claire, tranchante. Vous avez cinq minutes de retard, Noham.
Celui-ci ne peut s'empêcher d'être étonné par son ton autoritaire.
- Oui, excusez-moi. Je me suis réveillé plus tard sans le vouloir, et il pleut des cordes dehors alors ...
- Épargnez moi les détails, le coupe son patron. Entrez.
C'est un Noham dégoulinant qui passe le seuil, en affichant un air gêné. Il s'essuie les pieds sur le paillasson, et suit John jusqu'au salon. Là, il est surpris de constater que la pièce est entièrement vide. D'habitude, il y a toujours quelques majordomes pour l'accueillir, ou Marie en train de prendre son thé sur un sofa.
Aujourd'hui, la maison semble complètement déserte.
- Asseyez-vous ici, dit John en pointant du doigt un canapé situé en face du téléviseur à écran plasma.
Noham s'exécute, non sans arquer un sourcil. Peut-être que ce n'est que le fruit de son imagination, mais il a l'impression que son patron n'est pas très ravi.
- Est-ce que tout va bien, John ? demande prudemment Noham.
L'homme ne lui répond pas. À la place, il se contente de prendre place à ses côtés.
- J'ai une question. Combien de fois m'avez-vous menti, Noham ?
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Mon soldat [Terminée]
Fiksi RemajaAlicia (dix-sept ans) aime un peu trop faire la fête, boire et fréquenter des garçons. Voulant la surveiller de plus près, son père engage Noham (ancien militaire de dix-neuf ans) en tant que garde du corps d'Alicia. Sous la consigne du père d'Alici...