Mon soldat [Terminée]

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- La vérité John, c'est que j'ai accompagné Alicia à une soirée. Je n'avais pas vraiment le choix. Elle comptait y aller même si je vous le disais.

John Williams hoche la tête. Aussi surprenant que cela puisse paraître, il n'est pas furieux.

- Je suis désolé, Monsieur, dit Noham. J'ai essayé de lui faire comprendre qu'elle ne pouvait pas y aller. Vraiment. Mais elle n'en a fait qu'à sa tête.

- Et c'est pour cette raison qu'elle n'est pas allée au lycée aujourd'hui ? demande l'homme. Car elle avait trop bu ?

- Oui, c'est pour ça.

John Williams réfléchit un instant avant de tourner la tête vers sa femme, qui est assise sur un canapé.

- Je reviens Marie. Noham et moi allons discuter un peu dans le bureau.

- Aucun problème, répond la femme.

Le jeune homme en a des sueurs froides. Ce n'est pas du tout bon signe. Néanmoins, il fait de son mieux pour ne pas laisser transparaître son angoisse.

- Venez Noham.

Lorsqu'ils sont dans le bureau, John ferme la porte et invite Noham à s'asseoir, avant d'en faire de même.

- Bien, dit-il d'un ton moins amical. Souvenez-vous de ce que je vous avais dit ce lundi ?

Le jeune homme se creuse la tête, sans réussir à se souvenir de quoi que ce soit, tant il est nerveux.

- Je vous avais dit que ce qui m'importait le plus, c'était que vous soyez franc envers moi. Qu'importe la situation.

Noham n'arrive pas à comprendre où il veut en venir. Est-il en train de le réprimander ou de le féliciter ?

- Vous auriez très bien pu mentir aujourd'hui, Noham. Mais vous avez préféré me dire la vérité. A vrai dire, je me doutais bien que vous étiez partis à une soirée avec Alicia, jeudi soir. Je voulais juste tester votre honnêteté.

- Et donc ? demande prudemment Noham.

- Donc, je ne vous en veux pas. Mais en revanche, j'aimerais pouvoir vous faire confiance dans les jours à venir. Pas de cachotteries. Quoi qu'Alicia fasse, il faut que vous me teniez au courant.

Noham acquiesce un peu trop vite.

- En m'omettant le fait que vous êtes partis à une soirée hier soir, que vous deux n'étiez toujours pas rentrés à vingt-heures et en prétendant qu'Alicia était malade aujourd'hui, vous avez manqué de professionnalisme, et par conséquent, manqué à votre parole. Si ça ne tenait qu'à ça, je vous aurais sûrement licencié ce soir.

Le cœur de l'ex-militaire loupe d'un battement.

- Pourquoi vous ne le faites pas, alors ? demande-t-il.

- Parce qu'Alicia vous fait confiance, et que votre venue l'a considérablement changée. Je le vois dans ses yeux.

Le père d'Alicia sourit jusqu'aux oreilles, ce qui fait plisser ses yeux bleus.

- Elle est en sécurité, et entre de bonnes mains. Je ne me trompais pas sur votre compte. Il y a peut-être des points à revoir avec vous, mais sinon, je suis très satisfait de cette première semaine.