Mon soldat [Terminée]

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Le premier réflexe de Noham est de faire un pas en arrière, ce qu'il trouve idiot. Il reste un moment à l'observer, sans savoir quoi faire. Elle n'a pas vraiment changé depuis la dernière fois qu'il l'a vu. Ses longs cheveux noirs sont coiffés en une tresse qui pend sur son dos. Son teint légèrement mat luit dans la lumière de la nuit, ses yeux noisette sont cernés de khôl, comme toujours. Elle porte sur elle une tunique rose, qui lui sert probablement de pyjama.

Layla et lui se sont évité durant plusieurs mois, et le malaise qui s'est installé entre eux n'a jamais vraiment pu se dissiper. Ce qui dérange, c'est qu'ils sont tous les deux du genre à ne pas affronter les problèmes en face. À laisser la gêne persister, jusqu'à ne plus pouvoir regarder l'autre en face.

Mais il semblerait qu'en partant, Noham a fait changer les choses. Layla, qui habituellement fuit ses soucis comme la peste, revient petit à petit vers lui. Khalid n'avait-il pas dit qu'elle était surprise d'apprendre son départ à Avinnet ? Il a réussi à plus ou moins lui reparler un jour, lorsqu'il venait d'apprendre que Tiffany avait dit à tout le monde qu'il était le garde du corps d'Alicia.

Mais après ce jour-là, plus rien. Plus d'appels, plus de textos. Ils ont continué à s'ignorer, comme toujours. Mais maintenant qu'il est en face de Layla, difficile de faire comme si elle n'existait pas. Il décide de prendre son courage à deux mains et d'aller vers elle.

- Salut Layla, dit Noham en se rapprochant d'elle. Ma mère t'as dit que j'étais revenu ?

Elle esquisse un sourire. Le fameux sourire qu'il n'avait plus revu depuis tellement de jours.

- Oui. À la seconde où je suis sortie de la maison, elle a fondu sur moi pour me dire que tu rentrais aujourd'hui. Elle savait sûrement que ça me ferait plaisir d'apprendre cette nouvelle.

- Je pensais que tu étais en colère contre moi.

Layla hoche négativement la tête, faisant bouger sa natte.

- Non, je ne le suis pas. Pourquoi est-ce que je le serais ?

Le jeune homme se gratte l'arrière de la tête, et évite le regard de sa voisine.

- Je ne sais pas ... Peut-être parce que je suis parti d'Avinnet sans te prévenir ?

- Je te l'ai déjà dit Noham, ce n'est pas grave. Tu n'avais pas besoin de me dire que tu partais. On ne se parlait plus vraiment, tous les deux.

La douceur de Layla embarrasse Noham. Il a l'impression de s'être mal comporté avec elle, alors qu'elle se montre si gentille avec lui.

Alicia, maintenant Layla ... Je ne vais jamais cesser de faire du mal aux filles que j'apprécie, pense intérieurement Noham, non sans soupirer.

- Tu n'arrives pas à dormir, toi non plus ? demande la jeune femme.

- Non, mes pensées me rendent dingue. J'avais besoin de m'aérer l'esprit.

- Oh, je connais ça.

Ils restent quelques secondes à se regarder dans le blanc des yeux, avant que Layla montre sa maison du regard.

- Tu veux venir ? demande-t-elle. Lyna et ma mère sont endormies.