Le trajet du retour est encore plus silencieux que celui de l'aller. La seule fois où Alicia adresse la parole à Noham, c'est pour lui demander de lui donner son sac. Après quoi, elle s'enferme dans sa chambre, et n'en sort plus de la soirée. Madame Williams, femme au foyer, informe Noham qu'elle peut lui préparer quelque chose à manger s'il a faim. Ce dernier décline poliment sa proposition, et va s'asseoir sur le canapé, en attendant son patron.
John Williams ne tarde pas à venir. Lorsqu'ils sont seuls dans le bureau, et que la porte est bien fermée, Noham raconte ce qui s'est passé cet après-midi à son patron. Ce dernier semble profondément choqué.
- Vous en êtes sûr ? lui redemande-t-il. Vous l'avez vu embrasser ce garçon ?
Noham opine du chef.
- Heureusement que vous êtes arrivé à temps. Je vous dois une fière chandelle. Ont-ils fait quoi que ce soit d'autre, après ça ?
- Non. Ils se sont évité toute l'après-midi.
- Ça alors, déclare John en souriant. Il semblerait que votre présence ait une influence positive sur Alicia. C'est bon signe.
Ils continuent de discuter un moment avant de se séparer sur une poignée de main. Après avoir pris sa voiture, roulé une bonne heure et s'être garé devant l'immeuble où il réside, Noham monte les escaliers jusqu'à son étage : le quatrième. Lorsqu'il arrive à son studio, il prend une douche rapide, se prépare à manger et s'écroule sur son lit.
Ça ne fait qu'une semaine qu'il est à Avinnet, une ville à l'autre bout de son village d'origine, que son ancienne vie à l'armée de terre comment déjà à lui manquer. Là-bas, il faisait réellement ce qui lui plaisait : il protégeait les citoyens, s'entraînait avec ses collègues, entretenait son corps. Ici, il a presque l'impression de se sentir pieds et poings liés. Pourtant, il n'a pas l'intention de s'apitoyer sur son sort. Même s'il ne connaît personne pour l'instant, à Avinnet, il est en sécurité. Et il gagne beaucoup plus qu'en étant un soldat.
Le lendemain, tandis que Noham est sur le point d'ouvrir la portière de sa voiture à Alicia pour l'emmener au lycée, cette dernière l'empoigne par le col de sa chemise.
- Espèce de cafteur ! s'exclame-t-elle en levant sa main pour le gifler.
Mais heureusement pour lui, Noham avait prévu le coup. Il attrape vivement son poignet et vient le serrer. Pas suffisamment pour le broyer, mais suffisamment pour lui faire mal. Cette dernière se défait de son emprise d'un coup sec.
- J'arrive pas à y croire ! T'as tout raconté à mon père ! Espèce d'abruti ! Qu'est-ce que tu comprends pas dans « lâche moi les baskets » ?! T'es vraiment qu'un pot de colle !
Elle essaye de le frapper à nouveau, mais Noham esquive son coup avec une telle facilité qu'elle ne peut s'empêcher de s'énerver à nouveau. Au bout d'un moment, lorsqu'elle s'aperçoit que son comportement n'a aucun effet sur Noham, Alicia jette l'éponge.
- Mais réagis, bon sang !
- Ça y est, tu as fini ? s'impatiente Noham. Parce que nous allons être en retard si tu continues.
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Mon soldat [Terminée]
Novela JuvenilAlicia (dix-sept ans) aime un peu trop faire la fête, boire et fréquenter des garçons. Voulant la surveiller de plus près, son père engage Noham (ancien militaire de dix-neuf ans) en tant que garde du corps d'Alicia. Sous la consigne du père d'Alici...