Mon soldat [Terminée]

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- Donc ... C'était juste pour me voir que tu as dit ça ? demande Noham.

Alicia baisse les yeux lorsqu'elle répond :

- Ouais.

- Ce n'est pas toi qui me disais qu'au bout d'une semaine, je viendrais te supplier de m'embrasser ?

Elle a de plus en plus de mal à contenir sa gêne.

- Bon, t'as fini de te foutre de moi ?

- Je te taquine, souffle Noham alors que la jeune fille croise ses bras sous sa poitrine. Je suis content de te revoir, moi aussi.

L'adolescente est sur le point de répliquer quelque chose lorsqu'un léger grincement la fait sursauter. Elle vient s'adosser au tronc d'arbre et jette un coup d'œil vers la porte d'entrée.

- C'est juste un majordome, dit-elle à voix basse, avant de soupirer de soulagement. Mais faut pas qu'on traîne, il nettoie le jardin.

- Bon, je crois que je vais m'en aller dans ce cas ...

- T'es fou ! chuchote-t-elle en faisant volte-face. Tu vas te faire cramer direct. Faut qu'on rentre à l'intérieur.

- C'est encore pire, Alicia.

- On s'en tape. Viens, suis-moi.

Elle lui prend la main et ensemble, ils courent se dissimuler derrière un arbre différent. Ils font ça jusqu'à ce qu'ils soient assez proches de l'arrière de la villa. Heureusement, le clapotis de la piscine et le friselis du vent parviennent à étouffer les bruits de pas d'Alicia et de Noham. Bientôt, ils perdent de vue le majordome.

- La porte arrière mène directement à la cuisine, explique-t-elle une fois qu'ils sont devant une petite porte grise. Normalement, il n'y a personne. Mais je vais quand même vérifier, alors reste là.

Elle disparaît aussitôt à l'intérieur, avant de revenir pour lui faire signe de rentrer. Alicia avait raison, la cuisine est déserte. Et étonnamment bien rangé.

- Tes parents sont là ? demande Noham en inspectant les lieux, comme s'il venait chez Alicia pour la première fois.

- Juste ma ... « mère ». Mais aucune idée de l'endroit où elle se trouve.

Ils traversent la pièce sur la pointe des pieds, et débouchent sur l'immense couloir qui mène au salon, ainsi qu'au premier étage. Noham n'avait jamais vraiment pris le temps d'observer d'un œil attentif les cadres accrochés au mur. Il y en a une bonne vingtaine. Un en particulier capte son attention : dans la photo, une Alicia visiblement rajeunie, enlaçant une femme qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau.

Noham n'a pas besoin de lui poser la question. Il sait qu'il s'agit de sa mère biologique.

Visiblement, elle a pratiquement tout hérité d'elle : ses yeux, son sourire, et même ses pommettes arrondies. Mais ses cheveux sont aussi raides que des baguettes. Noham ignore si la femme les avait lissés à ce moment-là, ou si Alicia a tout simplement hérité sa chevelure bouclée de son père. La jeune fille est sur le point de lui tirer le bras lorsqu'elle s'arrête. Son regard a dérivé sur le cadre que Noham est en train de regarder.

- Elle te ressemblait tellement, dit Noham, le cœur serré.

Alicia hoche la tête.

- J'ai dû batailler bec et ongles pour que papa n'enlève pas la photo, répond-elle, chagrinée. C'est la seule qu'il a accepté de laisser au mur.

- ... Où se trouvent les anciennes ? demande l'ex-soldat en jetant un coup d'œil à Alicia.

- Dans le grenier, dit-elle d'une voix à peine audible.