Mon soldat [Terminée]

13

- Tu l'as cherché aussi, insiste Noham. Ton père t'avait pourtant expliqué que tu devais rester sérieuse en cours.

Alicia, qui était en train de se nouer les cheveux, s'arrête aussitôt et jette son élastique sur la table basse.

- Arrête de me dire quoi faire, comment me comporter ! Ça commence à me gonfler, pour de vrai. J'en ai rien à cirer de ce que pense mon père. Est-ce que tu crois qu'il pense à moi, lui ?

- Oui, et même un peu trop, vu la façon dont il te couve.

L'adolescente lâche un rire sans joie. C'est sans doute la première fois que Noham la voit ainsi.

- Tu connais rien de ma famille, Noham. Arrête de penser que t'es quelqu'un ! T'es qu'un domestique pour moi, ok ? Alors tes remarques à deux balles, tu peux les garder pour toi !

Les joues de Noham s'échauffent juste après qu'Alicia a sorti ces paroles. Il s'efforce de garder son calme, mais s'en est trop.

- Alicia, je ne sais pas pour qui tu te prends, mais tu devrais penser à me parler autrement.

- Sinon quoi ? rétorque la jeune fille sur un ton de défi. Tu vas aller le dire à mon père, c'est ça ? Eh bien vas-y, fais-le ! Je m'en fous ! T'es bon qu'à ça de toute façon, sale cafteur !

Noham s'apprête à lui lancer une pique cinglante lorsqu'il entend un bruit de moteur parvenir de la fenêtre ouverte. Il s'en approche, et aperçoit une voiture imposante se garer près de sa propre voiture, devant la villa. Sûrement John Williams qui rentre du travail. Sans prêter attention à Alicia qui s'est levée à son tour, il pique un sprint vers l'entrée et sort de sa chambre.

- Eh ! T'aurais pût fermer la porte, espèce de ...

Le jeune homme dévale les escaliers si vite qu'il loupe la dernière marche. Il s'assoit juste à temps sur le canapé, car la seconde d'après, une des grandes portes d'entrée de la villa s'ouvre sur John Williams.

Je l'ai échappé belle, se dit-il intérieurement. Il sait que si son patron l'avait découvert dans la chambre de sa fille, il aurait été sacrément remonté. Peut-être même qu'il l'aurait licencié.