Mon soldat [Terminée]

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- Tu comptes partir sans dire au revoir ?

Noham sursaute, et se retourne. Là, en haut des escaliers à l'étage, se trouve Khalid. Derrière le garde-fou, il toise son petit frère en s'appuyant sur ses béquilles.

- J'avais prévu de le faire par message une fois dans la voiture, se défend Noham en fourrant son portable à l'intérieur de son sac à dos.

- Pas très prudent de conduire en textotant, dis-moi.

Noham continue de ranger ses affaires étalées sur le canapé. Il entend le boucan que fait Khalid en descendant les escaliers avec ses béquilles. Une fois que ce dernier est face à l'ancien garde du corps, il dit :

- J'étais pas au courant pour Alicia et toi.

- Personne ne l'était, rectifie Noham en levant ses yeux.

Le salon est éclairé par la lumière du petit matin, qui filtre parmi les fenêtres. Dans la lueur bleuâtre, le pyjama de Khalid est altéré. Impossible de définir la couleur exacte de l'ensemble.

- Maman est aux anges d'apprendre que t'as flashé sur une fille tu sais, ricane l'invalide. C'est complètement injuste. Ça aurait été moi, elle m'aurait pourchassé de la maison avec un balai !

Le petit frère esquisse un sourire.

- Layla m'a dit que la conversation de la veille avait été entendue par tout le quartier. Je ne l'avais pas réellement prise au sérieux ...

- T'aurais dû. Maintenant, on connaît tous ton petit secret.

Noham revérifie une dernière fois son sac avant de trancher le fermoir, puis jette un coup d'œil à la pendule. Six heures et demie.

- T'es sûr de ce que tu fais au moins ?

Bien sûr qu'il l'est. Il semblerait même qu'il n'a jamais été aussi déterminé de toute sa vie. Sa volonté de récupérer Alicia est si forte, si puissante ... Il ne veut plus qu'il y ait d'obstacle entre eux. Il ne veut plus que la peur étouffe ses désirs.

- Je dois réparer mes erreurs Khalid, répond simplement Noham en attrapant la anse de son sac, et en le jetant sur son dos. Sinon, je vivrais toute ma vie avec des regrets.

Khalid pouffe de rire. On ne lit aucune mesquinerie dans son regard, seulement de la compassion.

- T'as raison, observe le jeune homme aux cheveux ébouriffés. Fais ce que t'as envie de faire, on s'en fout des autres.

Le regard de Noham converge vers la fenêtre aux volets ouverts. Là-dehors, une silhouette féminine est adossée au loin contre l'une des portières de sa voiture. Il est l'heure pour lui d'y aller, mais il ne sait pas comment dire au revoir à son grand frère, qui reste planté en face de lui à l'observer. Ce dernier semble comprendre son hésitation, puisqu'il finit par dire :

- Je dirais aux darons que t'es reparti à Avinnet. Bonne chance avec la fille, frangin.

Les lèvres de Noham s'étirent une nouvelle fois.

- Merci Khalid. Prends soin de toi.

Le concerné hoche la tête et regarde son frère quitter la maison.