Mon soldat [Terminée]

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Ce baiser est encore plus différent que les deux premiers. Il a le goût de la passion et du gloss d'Alicia. Noham avait oublié à quel point ça lui avait manqué. De l'embrasser. De sentir ses mains manucurées se promener sur son torse, sur ses bras vigoureux, sur son visage, sur sa chevelure. À mesure que Noham s'avance, Alicia recule. Et à mesure qu'elle recule, le baiser s'intensifie. Devient encore plus fougueux. Encore plus rutilant que le feu lui-même.

La jeune fille recule tellement que ses jambes heurtent le pied de son lit. Elle trébuche, et entraîne Noham dans sa chute. Ils atterrissent en plein sur le matelas, mais c'est à peine s'ils remarquent quoi que ce soit. Les lèvres de Noham effleurent la joue d'Alicia, le front, et même la nuque où il y fait pleuvoir de baisers.

- ... J'te l'avais dit, soupire la jeune fille en fermant les yeux, et en lui caressant les cheveux. Je savais que t'aurais fini par craquer ...

Le jeune homme vient l'embrasser tendrement une nouvelle fois, avant de venir s'allonger à ses côtés.

- Tu avais raison, dit-il en souriant. Je ne pensais pas que ça aurait été aussi compliqué de résister.

Elle vient poser ses mains sur le matelas, de part et d'autre de la tête de l'ancien militaire.

- Alors ne résistes pas.

La chambre d'Alicia a disparu, pour céder place à l'étendue bleue d'un ciel cotonneux. Le lit à baldaquin s'est effacé. Noham a l'impression de flotter sur un nuage. Chaque baiser, chaque caresse, chaque murmure fait battre son cœur un petit peu plus vite. Une douce sensation de chaleur migre de son estomac à sa poitrine. Il n'aimerait que ce moment ne s'arrête jamais. Il aimerait pouvoir sentir Alicia près de lui pour l'éternité.

Malheureusement, il redescend sur Terre plus vite que prévu. Trois petits coups à la porte suffisent pour écarter Noham et Alicia. Cette dernière a les joues aussi rouges que ses faux ongles, et a bien du mal à se lever de son lit. Mais elle finit par le faire, et passée le coup de surprise, elle se ressaisit.

- Alicia ?

Il s'agit de la voix de John.

- Je suis occupée, crie-t-elle à l'encontre de la personne qui se situe de l'autre côté de la porte.

- J'ai besoin de te parler. Est-ce que tu pourrais m'ouvrir la porte ?

Les yeux de la jeune fille s'écarquillent.

- E-Euh ... D'accord, mais pas maintenant !

- C'est important Alicia. Allez, ouvre la porte s'il te plaît.

Noham est déjà debout. Sans perdre une minute, Alicia lui prend la main et l'emmène jusqu'à une porte qu'elle n'a jamais ouverte devant lui jusque-là.

- Sors pas d'ici tant qu'il est pas parti, chuchote-t-elle.

Lorsque le jeune homme est à l'intérieur, il se rend compte que cette pièce n'est rien d'autre que son fameux dressing. Ce n'est pas aussi grand que sa chambre, mais ça reste tout de même impressionnant. Alicia possède tellement de paires d'escarpins, de vêtements somptueux et de vestes couteux qu'elle pourrait ouvrir une boutique de mode.

- Tu en as mis du temps pour ouvrir, dit John, de l'autre côté de la porte. Qu'est-ce que tu faisais ?

Noham pourrait presque sentir le cœur d'Alicia battre à cent à l'heure, même si elle se trouve loin de lui. Elle n'a jamais été douée pour mentir.

- Rien papa ...

- Tu as fait une sieste ? Ton lit est tout défait ...

L'ancien militaire aurait dû prévoir que son père analyserait chaque détail qui lui paraît anormal.

Heureusement qu'il ne sait pas que je suis là ...

- Euh ... Ouais. Je suis fatiguée. Tu peux me laisser maintenant ?

- Non. Alicia, il faut que nous parlions de tes notes. Ce n'est pas possible ! Il faut que tu remontes la pente avant la fin du trimestre.

En attendant que John s'en aille, l'ex-soldat s'installe sur un petit sofa.