Le Dernier Corbeau

76 - La rage d'un Corbeau

Reynard avait froid, terriblement froid. Il sentait qu'on tenait sa tête en arrière, le forçant à boire quelque chose de chaud et épais. Il apprécia un instant avant de détester la brûlure dans sa gorge. Il avait l'impression que son corps en entier prenait feu. On lui donnait du sang. Il essaya d'ouvrir les yeux, mais il était trop faible, impuissant. Il avait peur de voir les yeux rouges de Voldemort.

« Repose toi, dit une voix douce. Je t'en redonnerais plus tard. Marcus ! Reste dans ton lit !

« Heu... oui...

La voix de Marcus était lointaine, mais cela réconforta Reynard. Il n'était pas seul. Il devinait que Leuca était là, soignant les sept courageux, un peu fous qui s'étaient lancé dans un sauvetage voué à l'échec. Reynard ne savait même plus pourquoi.

Il se redressa d'un coup, ouvrit ses yeux qui furent éblouis par la lumière de l'infirmerie de Poudlard.

« Drago ?

« Je suis là, dit précipitamment le blond en accourant à son chevet. Je suis là, mon pote !

« Pourquoi j'ai...

Reynard arracha le tissu sur son visage et regarda Drago qui grimaçait, un peu peiné et dégoûté de la vision qu'offrait son visage. Reynard fronça les sourcils. Il porta sa main à son œil gauche, mais Drago l'en empêcha.

« C'est pas encore... enfin, tu ne devrais pas toucher, lui dit-il. Heu... Sanguis deux ne t'a pas raté.

« Sanguis deux ? Répéta Reynard. Et... Rafa... ?

Drago baissa les yeux. Il savait que Reynard avait un fort lien avec les oiseaux, les corbeaux et encore plus avec celui là.

« Je... je suis désolé, Reynard, murmura-t-il. Il paraît qu'il a crevé l'oeil de Dolohov. Alors... Bellatrix a essayé de le faire fuir, mais Dolohov... il l'a tué.

« J'ai entendu un des Mangemorts dire que... que le maître n'allait pas aimé, dit alors Ron depuis un lit, en face d'où était Reynard.

Ce dernier regarda autour de lui. Hermione dormait dans un lit à côté de Ron. Marcus occupait le lit à côté de Reynard, où son père était penché, le regard sévère, furieux contre tous les gamins présent. Un peu plus loin, Neville était assis sur une chaise, le regard baissé, triste et défait. Harry était nulle part. Ron grimaça d'un coup en gémissant.

« Weasley s'est battu contre un cerveau, il n'avait aucune chance, plaisanta Drago.

Marcus pouffa de rire puis poussa un hurlement.

« C'est bien fait pour toi, dit son père en serrant un peu plus son pansement. Tu n'avais qu'à pas jouer au héro. Depuis quand un Serpentard part tête baissé ? Et toi Reynard ? Je te croyais plus... réfléchis. Je suis déçu. Terriblement déçu. Oh, je sais que vous n'êtes pas complètement fautifs. Mais... vous ne vous êtes pas dit d'attendre sagement à Poudlard ?

« Si, marmonna Drago. Mais... ma mère était..

« Ta mère était jusqu'à ce soir très bien dans son manoir, coupa Leuca. Mais avec l'échec de ton père, son arrestation, tu peux me croire... ta vie va devenir un enfer. Bienvenue dans le monde des adultes et en pleine guerre. Pas de chance pour toi, tu n'es pas dans le bon camp.

« Quoi ? s'étranglèrent Drago et Reynard.

« Mais... Leuca ! On doit aller chercher Narcissa, la mettre en sécu..., commença Reynard.

« Ce n'est pas moi qui décide, coupa Leuca froidement. Non, c'est toujours le même, mais j'imagine qu'il a un plan. Il a toujours un plan. Souvent foireux si tu veux mon avis, mais ça reste un plan. Les plans foireux ça va souvent de pair avec un Gryffondor. Restez tranquille et reposez vous. Je dois aller chercher Ombrage. Quel idée aussi d'insulter les centaures ? Quelle idiote celle là ! Je crois que je vais d'abord me faire un thé.