Reynard avait du mal à garder patience et surtout à cacher son stress. King, le nouvel assistant social, était arrivé la matin avec un sourire : sa tante et son oncle étaient dans le bureau du directeur, prêt à le récupérer pour la fin des vacances. Le garçon avait caché l'immense sourire, se forçant à rester neutre, malgré la joie, et puis il s'était souvenue de l'accident de la veille, avait touché son bras. Il avait alors changer de vêtement, préférant une chemise à manche longue, cachant la blessure que Azif lui avait fait. Sous les ordres de King, il avait tiré sa malle et était descendu. Depuis vingt bonnes minutes, il attendait devant le bureau, assis sur un banc en plastique, tapotant du pied, le visage rivé sur la porte. Il n'entendait pas, mais sentait de la peine et de la colère venant de la pièce. Qu'osait encore dire ce directeur à la noix ? Reynard avait peur que sa tante ne veule plus de lui et encore plus de la mauvaise impression que ce nouvel oncle allait avoir de lui.
Et puis, enfin, la porte s'ouvrit, arrêtant le garçon de taper du pied sur le carrelage. Il la vit en premier, souriante et triste. Elle fit une légère grimace en voyant sa lèvre fendue. Puis, il le vit lui, un homme aux cheveux clairs et au ventre prédominant, assez grand, le regard un peu curieux sur le garçon. Il se demandait ce que valait le jeune Lestrange, s'il était comme ses parents ou non.
« Oh, Reynard..., murmura Mrs Tonks en s'avançant, pour se mettre à genoux devant son neveu. Tu as grandis...
Elle passa son pouce sur la lèvre encore gonflée de Reynard, qui eut un léger mouvement de recul, peu habitué à ce genre de geste d'affection. Mr Tonks se pinça légèrement les lèvres. Il toussa alors.
« On devrait y aller, dit-il d'une voix douce et grave. Dromeda...
« Oui, viens Reynard, on va à la maison.
Mr Tonks laissa Reynard s'occupait de sa malle, comprenant ou sentant que le garçon avait l'habitude de s'occuper seul de ses affaires. Il ne voulait pas le brusquer, et suivit le garçon en silence. Mrs Tonks, ravie et heureuse d'avoir son neveu racontait que sa fille les rejoindrait pour le déjeuner. La cousine de Reynard avait hâte de le rencontrer. Le garçon écoutait, souriant un peu, timide.
Ils allèrent dans le bosquet.
« Je prends ta malle, Reynard, dit Mr Tonks. Nous allons transplaner.
« Transplaner, répéta Reynard. Oh ! Comme le professeur Dumbledore ? Vous allez disparaître pour apparaître ailleurs !
Le couple approuvèrent avec des sourires complices. Reynard se demandait si ses parents avaient la même affection l'un pour l'autre.
« Et tu vas faire un transplanage avec moi, dit sa tante avec un sourire.
« D'accord, murmura Reynard et s'approchant de Mrs Tonks. Elle lui tenait la main, et rougissant un peu, Reynard la serra un peu plus, se souvenant de sa disparition avec Dumbledore. Elle lui souriait, encourageante. Il sentit alors le boyau. Il avait l'impression que c'était plus long, plus sombre aussi, peut-être dû à la jupe noir de sa tante, mais surtout il entendait un voix, une voix d'homme grave et surtout qu'il aimait :
« NE TOUCHE PAS MON FILS ! AH !
« PAPA ! NON !
Reynard sentit que sa tante le serrait plus fort, alors qu'il sombrait dans le néant, voyant un éclair rouge, des verts, entendant des hurlements terrifiants, presque inhumains. Son crâne lui faisait mal, il y avait un bébé qui pleurait, parmi les hurlements d'une femme puis d'un homme.
Mrs Tonks réussit tant que bien à rattraper son neveu, qui s'était évanouie. Elle appela son mari à l'aide, ne comprenant pas la réaction du jeune garçon. Elle avait pourtant parfaitement bien transplaner, et il n'était pas blessé, et pourtant, le garçon était dans un léger coma, murmurant des « papa », une larme coulant sur sa joue. Mr Tonks porta le gamin, l'allongea sur le canapé et laissa sa femme prendre soin de lui. Il avait un peu de fièvre qui diminua rapidement, et s'estompa quand il commença à papillonner des yeux. Enfin, Reynard se réveilla, un peu apeuré. Il croisa le regard inquiet de sa tante.
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Le Dernier Corbeau
Fiksi PenggemarReynard a toujours su au fond de lui qu'il était différent des autres enfants du foyer Sainte-Catherine, à Londres. Il connaît ce centre pour orphelins, ou enfants abandonnés depuis ses deux ans. Un jour, un étrange homme vient le voir avec une pla...