Le Dernier Corbeau

94 - La biche et le corbeau

Reynard écoutait les cris, la haine, la rage. Ils avaient réussi à s'échapper, encore une fois. Reynard avait le dos tourner, le regard sur le jardin à l'abandon des Malefoy qui se serraient les uns contre les autres. Bellatrix essayait de calmer son tendre maître. Reynard lui fumait.

« Reynard, tu n'as rien vu, s'énerva Voldemort. Où étaient tes corbeaux ?

« Ils m'ont prévenu dès qu'ils ont mis le pied là bas, répliqua Reynard en se retournant vers le mage noir. Je suis arrivé tout de suite après. Ils avaient disparu, j'y peux rien si votre serpent est sorti. J'avais piégé la maison... la tombe aussi... et....

« J'ai vu, grogna Voldemort. Très belle magie, mais tu aurais dû faire qu'elle s'enclenche à l'arrivé de quelqu'un, pas après un enchantement...

« Et tuer un crétin de moldus et loupé l'occasion du siècle ? Demanda Reynard. J'ai cru bien faire. Et je vous rappelle que seul vous pouvez le tuer.

« Je suis au courant, s'énerva Voldemort.

Reynard sortit une cigarette, montrant un visage énervé et soucieux. Voldemort s'assit, il regardait sa baguette blanche en forme d'os. Ça n'allait pas assez vite.

« Je dois repartir, ne me décevez plus, dit Voldemort en se levant. Reynard, trouve le moi et vite.

Le jeune sorcier hocha de la tête. Il savait déjà ) peu prêt où ils étaient, mais il ne pouvait de toute manière les voir. Ils se protégeaient très bien. Il s'excusa auprès de ses hôtes, fit un sourire à Drago qui déprimait seul. Reynard quitta le manoir et sentit l'appel d'un de ses corbeaux, à Poudlard. La nuit commençait à tomber. Il poussa un juron. Il allait encore dormir à pas d'heure. Il ne demandait plus qu'une chose en ce lendemain de Noël : dormir pendant une vingtaine d'heure, avec une potion de sommeil. Il transplana, se dépêcha de traverser la limite du domaine en corbeau et frappa avec son bec à la fenêtre du bureau de Rogue. Ce dernier se leva et ouvrit. Le garçon se transforma devant lui et se laissa tomber dans un fauteuil.

« Leuca vous a dit ? Demanda-t-il directement.

« Oui, il a tout vu, mais n'a rien fait, il a dit qu'il lui semblait que Potter et la jeune granger se débrouillaient très bien sans lui, dit Rogue en ouvrant alors une vitrine. Black sait où ils sont.

Reynard se leva alors d'un bond et regarda l'épée que le directeur sortit.

« Il ne faut surtout pas qu'ils vous voient, lança le portrait de Dumbledore.

« Fermez la, maugréa Reynard.

« Je sais, répondit froidement Rogue.

Les deux sorciers se regardèrent un instant. Ils devaient en effet trouver un moyen pour que Potter l'est.

« N'oubliez pas que seul un véritable Gry..., commença la peinture de Dumbledore.

« Dans un lac, coupa Reynard pensif. On peut demander à Leuca des serpents en plus, pour ajouter du piment.

« Le lac devrait suffire, dit Rogue. On ne va pas... c'est à Vous-savez-qui de tuer Potter pas à un serpent de Leuca !

« Je ne doute pas que Hermione a tout ce qu'il faut pour... ah, fit Reynard en se redressant. Weasley... Cora le voit... il est pas très loin d'eux, alors... vous voyez, je vous avez dit... il reviendrait.

Rogue roula des yeux, peu touché de savoir que le rouquin était un ami fidèle. Ils sortirent alors en silence, évitant les Carow. Reynard laissa Rogue transplaner. Ils arrivèrent dans une forêt immense.

« Sympa pour un pique-nique, murmura le garçon.

« Où ? Demanda Rogue.

Reynard montra une direction et Rogue regarda autour de lui. Là un peu plus loin, ils virent un étang, assez profond. Rogue fit un trou dans la glace et lâcha l'épée. Reynard referma la fine couche de glace. Ils se relevèrent et se dirigèrent vers un arbre.

« Vous pouvez en faire un ? Demanda Rogue.

« Pardon ? s'exclama Reynard. Vous croyez encore au père Noêl, vous ? Je... je suis un assassin, je vous rappelle !

« Et ? Demanda Rogue.

Reynard se crispa. Il baissa les yeux. Rogue le força a redresser sa tête.

« Nous faisons tous des actes douloureux, dit-il. Parfois pour une cause qu'on espère plus juste et louable. Oui, vous avez tué, et vous êtes pleins de remords, tellement que j'ai l'impression que ça vous tue à petit feu. Ces remords, Reynard, ça prouve que vous avez encore un coeur, des sentiments.

Reynard serra ses dents. Il n'avait plus Rafa pour le guider. Cora surveillait la tente, espérant voir Hermione, et donner de bonne nouvelle à Reynard. Sarouman était dans les parages aussi, cherchant une tête rousse. Reynard était toujours connecté à ses corbeaux. Il ferma les yeux, se souvenant avec tristesse à Rafa, à Sirius. Il pensa à Leuca qui même encore réussissait à le faire un peu rire.

Il hocha alors la tête et leva sa baguette.

« Expecto Patronus, dit-il doucement, comme s'il avait peur de briser le silence qui les entourer, de trop en vouloir.

Il pensait à Sirius, riant avec Leuca d'une mauvaise blague à Remus Lupin ou Maugrey. Il pensait à sa mère qui lui avait donné le prénom d'un grand-père lâche pour qu'il nettoie plus tard l'honneur de sa famille, comme un message pour dire que tout les Lestrange ne sont pas des Mangemort, que au moins une s'était battue contre lui. Il pensa à Rafa qui se moquerait de lui de ne pas réussir, lui un grand sorcier, qui avait aidé vingt-huit personne à s'échapper, qui faisait tout pour garder un œil sur la femme qu'il aimait, plus que sa propre âme, sa propre vie. Alors, un corbeau argenté sortit du bout de sa baguette, suivit par une biche. Rogue lui fit un sourire, reconnaissant. Reynard regarda ce corbeau, Rafa, lui-même. Il l'envoya alors vers le coin où Hermione et Harry étaient. La biche suivait sans un bruit. Ils attendirent longuement, puis la biche revient, suivit par un jeune homme. Reynard avait laissé le corbeau là bas, espérant la voir. Il mourrait d'envie d'y aller. Alors lorsque Rogue fit disparaître la biche et qu'il était temps de laisser Potter se débrouiller, Reynard se transforma en corbeau et s'envola vers son patronus.

Hermione regardait le patronus, les yeux brillant. Elle leva la tête et le vit, un beau corbeau. Elle sortit la figurine qui était devenu toute blanche. Reynard était en paix avec lui même. Elle sourit et continua à regarder le corbeau qui disparut alors après un petit croassement. Le patronus resta encore un instant, la réchauffant avant de disparaître. Elle rentra dans la tente, avec un sourire. La figurine resta blanche pendant de longues heures.