Vingt-un an plus tard

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Tout le monde s'écartait, confus de voir ce sorcier, des enfants interrogeaient leurs parents.

« Qui c'est pa' ?

« Viens, reste prêt de moi, disait alors le père.

« C'est Reynard Lestrange !

« C'est le Corbeau !

« Il a un fils ? s'étonnait certain.

Alors à côté d'un homme qui semblait avoir à peine vingt-cinq ans, un garçon de onze se colla un peu plus à sa jambe, poussant son chariot. La malle était belle, avec gravé dessus un corbeau qui tenait une rose rouge, et des initiales : M. H. R.

Le garçon brun pouvait facilement se faire passé pour le fils du sorcier, qui marchait droit, peu impressionné par les murmures et les chuchotements autour de lui. Plus de vingt ans était passé, depuis qu'il était apparut sur ce quai, le dernier jour de juin.

Reynard Lestrange s'arrêta alors et regarda un groupe de rouquin un peu plus loin. Il l'a vit et son coeur se serra. Elle était encore très belle, même plus, la beauté d'une mère qui embrassait son plus jeune fils. Reynard posa sa main sur l'épaule du garçon qui craignait sa rentrée.

« ça ira, dit-il avec un sourire rassurant. Tout va bien.

« Et si... si ils découvrent qui était mon père ? Murmura la gamin.

Reynard posa un genou à terre, toujours souriant. Il redressa le menton du garçon, croisant des yeux gris clair.

« Ton père, Mullo, était un homme bon, courageux...

« Mais...

« Oui, il était un Mangemort, coupa Reynard avec douceur. Mais sans lui, jamais on aurait pu atteindre cette foutue banque, sans lui, on aurait été arrêté dès notre arrivée. Pendant un instant, ton père a tu sa marque. Il a refusé de suivre les ordres, un simple instant, mais assez pour nous aider. Pour ça, ton père a été un homme courageux et tu le sera toi aussi.

« Mais...

« N'ai pas honte de ton nom, dit Reynard. Moi aussi, je suis fils d'un Mangemort. Et à Poudlard, j'ai su m'y faire une place, j'ai réussi à faire oublié ça. Tu y arrivera aussi. Tu n'es pas ton père, Mullo Rosier. Tu es tout simplement, toi.

Le garçon hocha de la tête, peu convaincu. Reynard l'aida à monter sa malle, montant dans le train, et la faisant léviter jusqu'à un porte bagage. Un oiseau noir s'engouffra.

« Sev, tu gardes un œil sur le gamin, ordonna Reynard. Tu me préviens si... s'il a des soucis à l'école. Je compte sur toi.

Le corbeau claqua son bec et se mit droit, comme un garde à vous. Reynard le caressa.

« Allez, Mullo, tout va bien allé, mais évite d'aller à Gryffondor, dit-il.

Le garçon blêmit et Reynard lui ébouriffa les cheveux.

« Je plaisante, dit-il avec un sourire. Il y avait un grand sorcier à Gryffondor. Dumbledore, je crois. Il était bon, tu sais. Mais c'est à Serpentard qu'on était les meilleurs ! Moi, par exemple.

Le garçon fit un léger sourire, un peu amusé. Il hocha de la tête. Une fillette rousse passa alors la tête, suivit d'un autre garçon roux.

« Heu... pardon, dit-elle.

« On peut venir ? Demanda alors le garçon. Les autres compartiments sont pleins.

« Je vous laisse, dit Reynard. Ecris moi !

Il sortit juste à temps. Les portes se refermaient déjà. Il regarda alors le garçon se liait déjà d'amitié. Il poussa un soupir, un peu anxieux. Il espérait que le fils ne serait pas comme le père et ne rejetterait pas un Rosier, car fils de Mangemort.

« J'avais peur que tu oublie la rentrée, dit une voix amusé.

« Salut, Potter, dit Reynard sans se retourner.

Il sourit en voyant la fille du grand sorcier à côté de lui, remettre à sa place le fils Weasley.

« J'aime bien ta gamine, dit-il.

« Lily ? s'étonna Harry. Comment ça ? Lestrange ! Ne va pas dans sa tête !

Reynard éclata de rire. Il n'en avait pas besoin. Il se tourna vers Potter, amusé.

« Merci, Potter, pour Mullo, dit-il.

« On avait une dette envers lui, envers Luc Rosier, dit Harry Potter. Je... j'aurais dû y aller. Il serait encore en vie et sa femme aussi.

Reynard poussa un soupir.

« Moi aussi, j'aurais dû être là, dit-il faiblement.

« Tu peux pas être partout, Lestrange, lança alors Ron Weasley.

Elle était là, proche. Il sentait son parfum, doux et... appétissant. Il grogna.

« J'ai pas quitté ma maison, dit-il alors. Enfin... je sortait que pour aller boire, de temps en temps.

« On sait, murmurèrent ses anciens amis.

Reynard s'écarta alors. Le train partait. Il le suivit, marchant de plus en plus vite. Il croisa Drago et lui fit un clin d'oeil. Puis il s'envola, transformé en corbeau. Il poussa un hurlement et des milliers d'oiseaux s'envolèrent avec lui.

Ce n'était plus son histoire. Il passait la main au dernier fils de Mangemort à aller à Poudlard. Il ne doutait pas que l'enfant vivrait des aventures dans cette école, magique et grandiose. Il serait là, dans l'ombre, observant, conseillant comme il avait eu lui même des mentors. Il suivit le train pendant des kilomètres avant de disparaître par une étrange fenêtre apparu tout d'un coup. 

Le Dernier CorbeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant