Le Dernier Corbeau

108 - Tu sais tout...

Reynard entendit la voix glaciale de Voldemort. Il resta immobile, et écouta, toujours absent.

« Vous avez combattu vaillamment, disait la voix glacée. Lord Voldemort sait reconnaître la bravoure.

Reynard laissa son esprit s'échapper. Les corbeaux avaient fuit, pleurant leur mort et il fut soulagé qu'il n'y est eu que deux, mais les plus courageux : Tolky et Voyeur. Il baissa la tête, leur demandant pardon. Alors pardessus la voix de Voldemort des croassements retentir, étouffant un instant cette terrible voix. C'était de la douleur, mais aussi un cri de guerre.

Dans Poudlard, les combats s'étaient arrêté, tous écoutaient.

« Vous avez subit de lourde perte, disait la voix. Vous allez tous mourir, un par un. Je ne le souhaite pas. Chaque goutte versée d'un sang de sorcier est une perte et un gâchis.

Reynard sentait la colère de son père, qui avait traîner le corps de son frère, loin des combats.

« Lord Voldemort est miséricordieux. J'ordonne à mes forces de se retirer.

Reynard sentit la déception de Bellatrix qui s'était battu comme une lionne enragée. Elle lança un dernier sort.

« Vous avez une heure. Occupez vous de vos morts avec dignité. Soignez vos blessés.

Déjà, des élèves, Drago, Blaise sortaient dans la cour, trouvant des cadavres.

« Maintenant, je m'adresse à toi, Harry Potter. Tu as laissé tes amis mourir à ta place au lieu de m'affronter directement. J'attendrais une heure dans la Forêt interdite. Si lorsque cette heure sera écoulée, tu n'es pas venu à moi, si tu ne t'es pas rendu, alors la bataille reprendra.

A nouveau les cris des corbeaux, hurlant leur colère, leur courage. Non, Reynard ne voulait plus qu'ils participent.

« Cette fois je participerai moi-même au combat, Harry Potter, je te trouverai et je châtierai jusqu'au dernier homme, jusqu'à la dernière femme, jusqu'au dernier enfant qui aura essayé de te cacher à mes yeux. Une heure.

Reynard se leva, le regard brillant. Il savait où le retrouver.

« A toi, Reynard Lestrange, je te trouverai où que tes ailes te porteront et je te tuerai, de m'avoir trahi. A toi, Corbeau, je te donnerai la mort.

C'était tout. Reynard éclata de rire. Les trois autres se tournèrent vers lui, étonné.

« Il croit vraiment que je vais me laisser tuer facilement ? Demanda-t-il. Il ne sait pas que je connais les Horcruxes, non ? Il ne reste plus que le serpent... et un sorcier.

Harry fronça les sourcils.

« Ne l'écoutez pas, dit Ron.

« Tout ira bien, ajouta Hermione. On va... On va revenir au château. S'il est parti dans la forêt il faut qu'on... qu'on réfléchisse à un nouveau plan...

Reynard hocha de la tête. Pendant un instant Harry et lui restèrent immobiles, se regardant. Ils décidèrent alors de suivre les deux autres. Reynard s'arrêta un instant sur le corps de Rogue. Il laissa apparaître un lys blanc.

« C'était une belle fleur, professeur, dit-il avec un sourire. Vous êtes avec elle, maintenant.

Il rattrapa Harry qui l'attendait. En silence, ils remontèrent le tunnel, sortir dans le parc silencieux. Ils s'arrêtèrent un instant, regardant les corps qui parsemaient la pelouse. C'était encore la nuit noire et heureusement, car ainsi, ils ne pouvaient reconnaître les morts. Ils coururent vers les marches de pierre. Les géants avaient disparu.

Le château était silencieux. Il n'y avait plus d'éclair lumineux, de cris, de hurlements. Reynard ferma un instant les yeux. Il apprécia le silence. Puis ils allèrent vers la Grande Salle. Reynard s'avança et s'arrêta, le coeur serré. Il avait envie de vomir. Il avait un peu froid aussi.

Il n'y avait plus de tables. Le long des murs, les corps étaient allongés. Les blessées étaient sur des bancs, soigné par Mme Pomfresh. Reynard sentait le sang. Il déglutit et fit un pas. Au fond, caché, il savait que Fred était là. Sa famille était tout autour de lui. Et Ron les rejoignit. A côté, Reynard vit les corps de Remus et de Dora. Un peu plus loin, à l'écart, Phoebus serrait celui de son frère, le regard perdu, comme mort.

Leuca entra alors et s'avança. Il avait les yeux rouge, du sang autour de la bouche. Il avait mordu son son apparence d'animagus. Il trembla en voyant ses deux fils. Reynard eut un mouvement, voulant l'aider, mais il ne savait pas comment faire. Lui, il devait aller chercher le corps de Severus Rogue. Il eut le temps de voir Leuca tombait sur ses genoux, de gifler Phoebus avant de le prendre dans ses bras. Il perdait un fils pour en retrouver un autre. Reynard croisa un instant le regard émeraude de Harry. Ils sortirent, pressé pour Harry.

« Vas-y, murmura Reynard. Je... je te rejoins après.

Reynard retourna dehors. Il traversa le parc, rencontra Luna et Dean qui s'occupaient de ramener les corps. Il évita de regarder les corps. Il retourna auprès de Rogue, un peu chancelant. Il avait besoin de sang. Il fit l'éviter le corps de son maître des potions et rentra rapidement vers le château. Alors des milliers de corbeaux volèrent autour de lui. Ils pleuraient eux aussi, la mort de deux compagnons. Reynard ferma un instant les yeux, reprenant du courage. Il était fatigué, mais il devait tenir bon, tout n'était pas fini. Il savait déjà ce que Harry ferait et il devra alors se tenir prêt. Il savait tuer, il l'avait déjà fait. Il savait que Voldemort ne protégerait plus son serpent, pensant que Reynard n'avait pas la connaissance des Horcruxes. C'était l'idéal pour tuer le serpent, lorsqu'il arriverait, proclamant sa victoire. Reynard sourit alors et inspira. Il rentra dans la Grande Salle et allongea le corps de Severus Rogue, prêt de celui de Marcus. McGonagall s'approcha de lui, la main sur le coeur.

« Comment ? Demanda-t-elle.

« pour Harry, répondit Reynard. Pour moi. Pour Dumbledore, aussi. Il était le meilleur espion de Dumbledore, si bon que même ses vrais alliés n'avaient pas confiance en lui.

McGonagall le serra alors dans ses bras. Reynard la caressa un instant.

« Tout sera bientôt fini, professeur, murmura Reynard. Je... je dois rejoindre Harry. Nous... nous avons quelque chose à nous dire.

Il s'écarta, fit un sourire, celui d'un garçon heureux, libre. Il se sentait incroyablement libre. Il regarda alors Drago dans un coin.

« A plus, Drago ! Lança Reynard. On se reverra un jour !

Il leva sa main, dans un salut nonchalant. Il risquait de mourir, mais peu importe. Un autre pourra alors le tuer : Hermione, Ron, ou même Leuca. Il savait que jamais Leuca ne pourrait tuer un serpent. Il le fera, lui. Il inspira et monta rapidement les marches, quatre à quatre, comme Harry avait fait avant lui.

Il entra dans le bureau et attendit en fumant, le regard sur la forêt depuis la fenêtre. Finalement Harry se redressa, le regard hagard. Il tremblait un peu. Il s'assit alors sur les marches autour du bureau.

« Tu savais tout, dit-il faiblement.

« Tu sais tout, toi aussi, maintenant, répliqua Reynard avec douceur.