78 - Récompenses

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Reynard regardait les mains de Ollivander avec intensité. Le fabriquant était impressionnant, rapide et efficace lorsqu'il fallait faire une baguette. Le garçon suivait les mouvements du sorcier, impressionné et envieux. Il voulait lui poser des questions encore, mais sous la surveillance de Bellatrix et de Yaxley, il préférait rester silencieux, observant pour apprendre.

Autour de la table basse, à l'écart Drago affaibli jouait aux échecs avec sa mère, qui tentait de le garder éveillé alors qu'il était épuisé de sa nuit. Voldemort pouvait arrivé à tout moment, et se montrer faible était exclu, surtout pour un Malefoy.

Reynard regardait un crin noir que Ollivander ne semblait pas voir. Il était épais et soyeux, magnifique, pourtant Ollivander ne s'en intéressait pas. Reynard tendit sa main, lentement et attrapa le crin noir. Il était doux, léger. Ollivander releva ses yeux gris, tremblant un peu.

« Un crin de Sombral, je dirais, dit-il dans un murmure.

Reynard hocha de la tête, le regard brûlant.

« Quel beau coeur pour la baguette d'un sorcier qui connaît la mort, l'accepte, dit-il à voix basse. Quel beau élément pour une baguette qui donnerait la mort.

Il sortit alors la branche de cerisier qu'il avait récupéré, sentant déjà qu'il ne manquait que peu pour s'en servir. Reynard tira un parchemin vers lui. Il se leva alors et se dirigea vers Bellatrix. Il se pencha vers elle. Elle tendit son oreille prête à écouter ce que voulait son beau-fils.

« As tu... une plume de sang, Bella ? Demanda Reynard. Je vais... en avoir besoin pour ma baguette.

Bellatrix fit un grand sourire et hocha de la tête. Elle agita sa baguette et au bout d'une minute, la porte du salon s'ouvrit pour laisser passer une magnifique plume émeraude à la pointe en or. Reynard inclina la tète, appréciant la beauté de l'objet.

« Très bon goût, chère mère, dit-il d'une voix douce. Merci.

Il l'attrapa, sentant que tous avaient leurs regards sur lui, se demandant ce qu'il comptait faire. Reynard se remit sur sa chaise, celle au bout de la table, là où Voldemort prenait place. Il aplatit le parchemin, le lissant d'un geste de la main. Il inspira et posa la pointe vers le centre du parchemin, traçant un premier trait, droit vers l'extérieur de la feuille. Il traça ainsi quatre traits depuis le centre, puis il les relia d'un cercle.

« Ne dis-t-on pas le cycle de la vie ? Murmura Reynard avec un sourire.

Il porta sa main à son cou, tirant une chaînette d'où une plume noir pendouillait, dernier reste de Rafa. Il traça alors autour du cercle des symboles, ceux là même qu'il avait appris en quatrième année. Il entendit Yaxley se levait, trop curieux, s'approchant pour voir ce qu'il faisait. Reynard continua, gardant en lui la traduction des mots qu'il écrivait. Quatre mots. Il dessina ensuite un croisant de lune, le colorant de son sang de moitié, marquant sa main, mais aussi son avant bras. Il termina en dessinant un beau corbeau posé sur la pointe du haut du croisant de lune. Enfin, il posa la plume, laissant perlé son sang sur la table en bois sombre. Il attrapa alors la branche d'une trentaine de centimètre. Ollivander regardait le visage triste, comprenant sûrement ce que Reynard faisait. Le garçon tourna sa tête vers lui, avec un sourire.

« Vous comprenez, monsieur, dit-il avec douceur. Oui, je serais ce sorcier. La baguette choisit le sorcier, c'est ce que vous dites. Elle m'a appelé dans ces bois.

« Elle sera unique, murmura Mr Ollivander en baissant les yeux. Uniques et... digne d'un sorcier tel que vous, Mr Lestrange.

« Je sais, c'est moi qui l'a fait, répliqua Reynard.

Le Dernier CorbeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant