Chapitre 2 "Papa"

884 45 15
                                    

☆☆

- Arrêtez de chialer putain !

Je les regarde de travers, une femme à ma gauche serre la tête de sa fille sur sa poitrine, l'enfant tremble comme une feuille, ses joues sont tellement humides qu'elles brillent sous les faibles projecteurs, mais pas un bruit ne sort de sa bouche, pétrifié.

- Vous n'avez pas le droit de nous maintenir en otage, on est juste des civils innocents !

- Ah ? On n'a pas le droit ? T'en es certain ?

- Libérez-nous, on a des familles qui nous attendent, des enfants à nourrir, on travaille demain !

L'homme cagoulé lève son bras, la balle dans son glock atterrit dans le front du papa, il s'écroule violemment, son corps sans vie, une mare de sang commence à l'entourer.

- Le prochain qui tente de protester ou de s'enfuir rejoindra cet homme ! J'ai été clair ?!

Je regarde la petite fille à ma gauche histoire d'avoir une vue plus féerique de l'homme sans vie, les yeux grands ouverts tout comme sa bouche.

Mon visage s'attendrit, constatant qu'elle me regarde déjà, je lui offre un sourire qui se veut rassurant, elle sursaute en entendant des coups physiques violents.

- Oh mais qui vois-je ! La petite fille adorée du président !

L'un d'entre eux m'attrape par le bras, son autre main armée d'une grande arme qui fait tout son torse.

- Tu vas venir avec nous ma grande.

Il pointe le canon de son arme sur ma tempe, on passe les portes coulissantes, j'écarquille les yeux devant le nombre de policiers déployés pour cette prise d'otages.

- J'ai un visuel sur la fille du président, Monsieur le Député.

- OK ÉCOUTEZ MOI BIEN MAINTENANT ! ON A LA FILLE DU PRÉSIDENT EN OTAGE, MAINTENANT ON VEUT SON PÈRE.

- Monsieur, le président est en déplacement, relâchez cette femme.

Le froid du métal me glace le sang contre ma peau brûlante, je ferme les yeux en essayant de calmer ma crise d'angoisse, le visage de la petite fille me revient, aggravant mon cas.

- CONTACTEZ-LE BORDEL !

- Contactez le président immédiatement, faites court, l'unité supérieure où est-ce que vous en êtes ?

- On immobilise les individus, ça irait plus vite d'ouvrir le feu.

- Négatif, il nous les faut absolument vivant pour les interrogatoires.

- Le président prend le premier avion, il arrive.

- Messieurs, le président est en route, relâchez-la.

- Pourquoi on ferait ça ? On détient notre meilleure monnaie d'échange.

- Les centaines de civils que vous détenez sont suffisants pour requérir sa présence. Je vous déconseille de fâcher Monsieur, surtout si vous pointez une arme sur sa fille.

- Pourquoi il est pas là si sa présence est nécessaire Shérif ?

- Je viens de vous dire qu'il est en route, Monsieur le président était à l'étranger, il va se déplacer juste pour vos affaires. Relâchez-la.

- Autorisation de tirer ?

- En attente.

- Commandant, mes doigts me démangent, elle aura une marque du canon à force qu'il l'enfonce dans sa tempe.

L.A.POù les histoires vivent. Découvrez maintenant