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- Par ici, la salle d'interrogatoire est sur la droite.
Je m'installe sur la chaise devant le bureau qui me sépare de l'autre chaise, il y a une vitre teintée sur ma droite, une petite lampe sur le rebord du bureau, des traces de tasses de café qui ont séché avec le temps, des papiers...
- Mademoiselle Ford, enchanté.
- Monsieur le shérif.
Il s'installe devant moi, les coudes sur les accoudoirs de sa chaise.
- L'avocat du poste va venir prendre des notes de nos échanges afin de fluidifier le rapport.
- Aucun problème.
- Pas trop bouleversé ? J'ai appris qu'il y a eu des morts.
- Ce ne sera sûrement pas moi la plus traumatisée.
- Pourquoi ça ?
- Il y avait une petite fille qui a assisté à tout, je lui donne même pas 6 ans.
- Effectivement, il y avait une petite fille mais elle va bien, en revanche sa mère a été blessée, elles sont toutes les deux dans une EMC en direction des urgences.
Quelqu'un toque à la porte, un homme en costard avec des cheveux blancs qui vont jusqu'à ses épaules - une teinture sans aucun doute, accompagné d'un homme aussi baraqué qu'un militaire avec son uniforme.
- Bonjour à tous, le président réclame la présence d'un des membres de l'unité supérieure pour assurer la sécurité de Mademoiselle.
L'avocat se place debout à côté du shérif, armé de son téléphone, il me regarde, attentif et professionnel. Je me retourne vers l'homme masqué qui se tient debout devant moi sans lâcher ces messieurs du regard.
- Pouvez-vous nous expliquer tout ce qui s'est passé dans les moindres détails ?
Je leur raconte tout de A à Z, parlant aussi du sac sur ma tête pour me kidnapper, les conditions dans lesquelles je me suis réveillé, le nombre d'otages, comment le père de famille a été tué.
- Est-ce que vous avez pu identifier l'homme qui a tué le monsieur ?
- Il faisait très sombre et ils avaient tous un masque.
- Aucune particularité physique différente ? Une arme ? Un trou dans ses vêtements ?
- Je pense que c'était le chef.
- Vous en êtes sûr ? - demande l'avocat. Je viens de les interroger ils disent tous que le chef c'est celui qui vous a pris en joue.
- C'est pour alléger la peine des autres, il va prendre tarif rien que pour avoir braqué une arme sur la fille du président.
Je penche ma tête sur le côté en écoutant l'homme derrière moi.
- Ça se tient, mais on ne peut rien faire sans en avoir la certitude.
- Il tremblait comme une feuille devant tous les flics, je pouvais voir sa sueur coulée sur son front avec mon sniper.
C'est donc le sniper.
- Ils tremblaient tous lors de l'interrogatoire, on ne peut pas se fier à ce détail. Ils ont essayé de jouer dans la cour des grands sans en avoir les moyens.
- Sans vouloir vous dicter votre travail, je pense qu'il est nécessaire d'interroger une nouvelle fois l'homme qui a tué, ils sont sûrement pas dupes, garder Sunset Boulevard en captivité aussi longtemps, ils cachent bien leurs jeux.
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L.A.P
RomanceÀ tous ceux qui pensent qu'être policier c'est être un héros des temps modernes. Vous vous trompez. "Il y a plusieurs blessés par balle dans les deux camps, besoin des EMC, y compris pour moi..." Vous pensez que c'est sans difficulté ni conséquences...