L.A.P

Chapitre 14 "Partenaires"

☆☆

- Le dernier convoi vient d'arriver à destination sans danger. C'est terminé, je retourne au pdp.

Je me permets d'éteindre la radio et de m'étaler sur mon lit dans ma petite chambre du poste. Cette soirée a été un vrai fiasco. Je me demande qui sont ces gens, les Prédateurs, ça annonce rien de rassurant.

Quelqu'un toque à ma porte, je me redresse sur mes coudes.

- Entrez.

- Coucou, c'est Médic.

- Oh.

Je m'assois sur mon matelas et l'invite à entrer.

- Je me suis dit que t'avais peut-être besoin de parler à quelqu'un, deux prises d'otages en quelques semaines, ça doit être lourd.

- C'est gentil, mais je vais bien.

- Ça sert à rien de me mentir, je vois bien que tu as pleuré, je veux pas te forcer même si l'envie y est, mais si tu as besoin de parler, et je te le conseille, je suis là.

- On se connaît peut-être pas, mais maintenant, je fais partie du poste de police et on est collègue donc je suis là pour toi. Tu ne pourras jamais te surpasser si tu n'es pas en accord avec toi-même.

- Tu as des objectifs non ? Comme tout policier qui se respecte, pour pouvoir les atteindre il faut reconnaître que quelques fois, c'est chiant, et en parler.

Je lui dévoile tout, mon père, Wyatt, spaghetti même si j'ai hésité au début, je lui fais part d'absolument tout, et voir sur son visage la compréhension de mes paroles me pousse à continuer.

- Je me doutais que t'as vécu un calvaire rien qu'en te voyant pour la première fois.

- C'était pas le pire des moments la première fois.

- Pour Spaghetti, c'est une très belle histoire, tu devrais maintenir tes objectifs et lui rendre hommage, il ne faut pas forcément le décès d'un parent ou d'un frère, d'une sœur, pour vouloir atteindre le sommet, ta cause est noble et je te soutiens.

- Pour Wyatt, tu ne dois pas prendre à cœur ce qu'il peut dire, il a été habitué à ne pas mâcher ses mots et c'est en quelque sorte sa personnalité, il aime le trash.

- Mais au fond c'est pas quelqu'un de méchant, il est juste spécial et très très difficile à comprendre mais on finit par s'y faire, c'est toujours dur. Y a d'autres spécimens comme lui.

- Fast à un égo surdimensionné et des fois t'as juste envie qu'il l'a ferme tellement c'est agaçant, tu te demandes même comment une personne peut s'aimer autant, mais ce genre de chose, ça arrive quand t'es dans une période de faiblesse.

- Quand t'as envie de tout abandonner et juste avoir un travail normal dans un bureau à faire des horaires monstrueuses pour un salaire minable, puis quand tu t'imagines une vie banale, t'es bien contente d'être ici.

- Enfin bref, je te laisse te reposer, on a commander des pizzas pour tout le monde si tu veux venir.

Elle repart aussitôt, laissant sa voix douce et cristalline flotter dans mes pensées laissant un contraste avec la pièce vide de son. Je prends une grande inspiration, reprenant toutes mes forces puis me lève pour affronter la réalité.

Petit 1 : ne pas avoir honte de Spaghetti.

Petit 2 : nique ta race Wyatt.

Petit 3 : allez vous faire foutre les Prédateurs.

Petit 4 : est-ce qu'il y a de la pizza au chorizo ?

- Jo', t'es venue !

- Salut Nocial.