L.A.P

Chapitre 28 "Blonde"

☆☆

- Le convoi arrivera de Westchester, jusqu'à Hollywood, c'est de la marchandise pour un gala de célébrités. Nourriture, vêtements, tout est dans le bateau.

- Il faudra leur laisser le temps de vider les conteneurs et remplir les camions, il y aura plusieurs unités qui escorteront un camion à chaque fois qu'il sera prêt pour ne pas gêner la circulation.

- Nemo, tu partiras une heure plus tôt pour rejoindre le bateau dans l'océan et l'escorter, le pilote marin est chinois il n'est jamais venu sur les terres américaines.

- Vous donnez un coup de main évidemment si vous voyez qu'ils ont besoin d'aide.

- Des questions ?

- La date du convoi et l'heure ?

- Demain à 21 heures.

- C'est parti.

On enfile nos uniformes dans les vestiaires, les filles parlent entre elles.

- Vous avez vu le gars tatoué à la réunion ? C'est la première fois que je le vois.

- Vous avez son matricule ?

- Nan il en a pas c'est une nouvelle recrue.

- J'aimerais bien savoir s'il a une copine.

- Il a pas de bague à ses doigts, c'est peut-être bon signe ?

Je n'arrive pas à fermer la fermeture-éclair de ma veste, je m'énerve dessus en l'agitant dans tous les sens, je prends une grande inspiration en fixant mon casier.

- Vous pensez qu'il baise bien avec ses doigts ?

- T'es répugnante !

- Bah quoi ?

Je range mon pistolet de service dans son étui, je sors mes cheveux de ma veste en essayant de canaliser ma rage contre cette putain de fermeture éclair.

- Excuse-moi ?

- Quoi ?

- Eh calme-toi.

- Je t'écoute.

- T'es H24 avec le tatouer, tu pourrais arranger un coup à ma pote ?

Elle mâchouille son chewing-gum à côté de moi en se tenant au casier, elle me pointe du doigt sa copine qui est en train de mettre son t-shirt, sa poitrine est compressée dans son t-shirt, elle sourit à ses copines timidement en enfilant sa veste.

Elle rassemble ses longs cheveux blonds sur son épaule, son maquillage la rend encore plus belle, des magnifiques sourcils qui ne laissent pas un poil de repousse, je suis prête à parier que l'odeur de parfum sucrée émane d'elle.

- Elle a craqué sur lui mais elle est timide.

- Ouais, je lui dirais.

Je claque la porte de mon casier et sors des vestiaires, Wyatt se tient devant le mur, un pied contre ce dernier, les bras croisés accompagné de son fameux sourcil relevé.

- Madame.

- Y a une blonde qui veut te parler, elle arrive.

Je sors du couloir en essayant une dernière fois de fermer cette putain de veste avant de la foutre dans la poubelle. Je me retourne en entendant une voix féminine.

La meuf discute avec Wyatt et rigole timidement à chaque fois qu'il ouvre la bouche. Je retire ma veste et la fous au fond de la poubelle sur ma droite, je me dirige vers la réserve et cherche une veste à ma taille.

- Excuse-moi, c'est toi Joanna ?

Je me retourne en fermant enfin cette fermeture éclair, je prends sur moi pour ne pas sourire haineusement en reconnaissant la blonde naturellement belle.

- Oui.

- Ça te dérangerait de me laisser Wyatt le temps d'une soirée ? Il m'a dit que son boulot l'obligeait à rester avec toi. Ce serait dommage qu'il rate une occasion de s'amuser.

- Absolument pas, tu peux y aller.

- Mercii ! Oh et, tient, je me suis permis de te le ramener, t'avais mal fermé ton casier en partant.

J'attrape le collier qu'elle me tend, c'est le collier de Spaghetti, c'est mon porte-bonheur, je le laisse dans mon casier depuis que papa m'a foutu à la porte.

Je caresse le blason avec son prénom gravé en sentant mes larmes monter. Je ferme les yeux puis prend une inspiration, puis une autre puis les larmes coulent sur mes joues à flots.

Je les essuie puis retourne ranger le collier dans le casier, je le regarde quelques minutes, regrettant que le corps de Spaghetti ne soit plus autour, qu'aucun de ses poils ne salisse les draps et les vêtements dans ma chambre.

- Fast à Joana, tu es où ? On t'attend pour partir.

Je prends une grande inspiration pour apaiser ma voix tremblante.

- J'arrive dans une seconde.

- Pourquoi Wyatt est pas avec toi ?

- Je t'entends Fast.

- Tu fous quoi mec ?

- Pris au piège.

Fast explose de rire en comprenant le sous entendus, je descends les escaliers, toutes les voitures qui doivent aller jusqu'au port sont en attente du départ.

La femme de Monsieur White me donne les clés de mon bijou.

- J'ai fini la révision, la voiture est en bon état, ça m'étonne pas. Est-ce que ça va ? T'as les yeux rouges.

- C'est le pollen, je fais des allergies.

- J'ai des médocs pour gérer l'allergie si tu veux, il me sert plus à rien avec la grossesse.

- Ça ira t'en fait pas, va te reposer.

Je monte dans ma voiture, mes sourcils se froncent naturellement en reconnaissant la chevelure blonde du côté passager devant moi qui rigole en regardant le conducteur.

Je mords mon doigt, le cortège de voitures démarre enfin.

- Fast et Joanna, dépassez nous, sécurisez le port.

Faut pas me le dire deux fois.

J'attends que la voie se dédouble pour enfin les dépasser, tous les dépasser. Je regarde sur ma droite, Fast fait des gestes obscènes en rigolant.

- Ça te plaît Jo' ?

- Ta pas idée à quel point.

- Restez concentrer sur la route, vous deux.

- Oui papa.

On accélère en même temps, je me gare près du port et sécurise le périmètre. Fast me rejoins, mort de rire.

- C'était le commandant qui nous a demandé d'arrêter ?

- Il y a que lui pour s'annoncer sans dire son matricule.

- J'ai cru comprendre qu'après Wyatt va en rencard ? Ça va aller toute seule ?

- Comme si j'ai jamais été seule.

- Nan mais avec la situation, c'est pas forcément le moment.

- Tu te portes volontaire ?

- Naan, Millan doit me masser les épaules ce soir.

- Vous êtes proches tous les deux.

- C'est un gage, détends-toi, il est juste nul à chaque fois donc je me sers de lui pour avoir des massages gratuits.

- Peut-être qu'il fait exprès d'être nul.

- S'il fait ça je le tue.

- Et tes massages ?

- Je trouverais une autre masseuse.

- Bonne chance.