13 : Bitter Sweet Symphony

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- J'ai choisi ma musique. Lança subitement Noé à l'entraînement.

Le lendemain de sa chute, le nez de Noé était encore gonflé, mais ça ne saignait plus. En revanche, il avait de beaux hématomes en dessous les yeux, comme prédit par le médecin. Mais grâce à la glace, ils partaient bien.

Les médicaments semblaient faire effets, mais il avait encore mal, rien de plus normal en réalité.

- Ta chanson pour ton programme libre ? Demanda le préparateur physique après leur séance de musculation.

- Oui. Assura Noé en buvant.

- Tu devrais le dire à Antoine, pour qu'il contacte le chorégraphe.

Antoine était leur entraîneur, il s'occupait de tout l'entraînement sur la glace, mais il supervisait également le reste, comme la musculation ou la danse, il collaborait avec les autres professionnels qui accompagnaient ses athlètes.

- C'est mort, je veux pas de chorégraphe et j'en ai jamais voulu. Répliqua Noé.

- Comme Axel ?

- Axel fait son programme seul et il en parle avec le chorégraphe qui fait des ajustements. Corrigea l'adolescent.

- Je vois. Mais pourquoi tu ne veux pas de chorégraphe ?

- Parce que ce sont des connards. C'est rude dit comme ça, mais j'aime pas qu'une personne se pointe et me dise comment je devrais patiner, ce que je devrais faire et tout le reste.

- Mais il y a forcément des choses que tu ne peux pas faire seul, comme le ton de la performance ou le rythme par exemple.

- Je donne le ton. C'est ma performance, c'est moi qui dois la ressentir, c'est moi qui m'exprime avec mes émotions. Certains ont besoin de l'aide d'un chorégraphe pour alimenter tout ça, d'autre non. Ça ne veut pas dire que je suis meilleur ou quoique ce soit, chacun à sa manière de faire, j'ai juste jamais aimé que quelqu'un donne son avis sur quelque chose qui m'appartient. Expliqua le patineur.

- Je vois. On se voit vendredi dans ce cas-là ?

Noé avait huit entraînements sur glace, plus ou moins long, deux séances de musculation, deux séances de danse et d'assouplissement et une séance de course à pied, tout ça en une semaine. Le tout était reparti du lundi au samedi, les matins et les après-midi.

Pour pouvoir s'entraîner autant, il fallait avoir des horaires aménagés. D'avantage que Noé avait une séance de physiothérapie toutes les semaines, avec un suivi très régulier, plus bientôt de la préparation mentale.

C'était un rythme très soutenu, surtout avec les cours et les devoirs à côté. Encore, ils n'en avaient pas beaucoup et Noé ne les faisaient jamais sauf si c'était noté, donc le problème était réglé. Mais tenir un tel rythme était possible avec une bonne organisation, une bonne alimentation et notamment : un bon sommeil.

- On se voit vendredi. Assura finalement Noé. Je vais sûrement pioncer avant l'entraînement sur glace.

- Pas de problème de sommeil ? Même avec... Tu sais.

- Avec...?

- Tes... Hum... Avec tes problèmes ?

- Avec ma dépression, vous voulez dire ? Coupa-t-il. Ce n'est pas tabou de le dire, c'est vrai, je suis malade. Mais non, je n'ai jamais eu de problème avec le sommeil, j'ai toujours été un gros dormeur. Menti l'adolescent.

C'était également ça le problème. Noé dormait beaucoup, alors dès que ça n'allait pas, il avait pris l'habitude de dormir, pour oublier ses problèmes. Il avait été si épuisé l'année dernière que cette fatigue ne se soignait pas avec une bonne nuit de sommeil. Même s'il dormait des heures, ça ne soignait rien.

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