59 : Softcore

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C'était l'heure de sa mort.

Du moins, c'est ce qu'il pensa immédiatement quand il vit son patron entrer.

Toujours aussi grand et bien bâti, c'était comme s'il n'avait pas changé depuis huit ans.

La grosse montre en or qui ornait son poignet, celle que Lucien avait voulue voler, car désespéré, n'avait pas bougé. Au contraire, elle semblait encore plus briller.

- Je serais venu plus tôt, si j'avais pu... Tu connais les affaires, Mathis à fait n'importe quoi avec les Espagnols. Expliqua-t-il avec un air détaché en éteignant la télévision, ayant probablement récupéré la télécommande auprès de Tom.

- Alors quoi ? Vous l'avez enfermé ?

- Il est dans la pièce d'à côté. Ne t'inquiète pas, toi, tu as fait un travail exceptionnel avec les Belges.

- Marrant ça... Marmonna le blond. J'en ai rien à foutre.

- Ton langage. Réprimanda le patron en s'asseyant sur la chaise qui avait été amenée en mêle temps que la télé.

- Donc je suis enfermé, Mathis aussi, et Tom fais le larbin... Je me demande bien ce que font les autres...

- Ali s'occupe des Néerlandais comme d'habitude, et Tim et Eden sont partis récupérer ce qui nous est dû.

- J'espère qu'un jour, le monde sera au courant que le gouvernement du Pérou vous a contacté pour que vous démanteliez la chaîne de production de cocaïne en emmenant toutes les ressources pour produire encore plus... C'est dégueulasse. S'indigna le blond.

- Non, grâce à nous, la population péruvienne est en sécurité et n'est plus en danger. Étant donné que nous avons le monopole, personne ne se bat pour nous voler. Tout le monde est satisfait. Sauf exceptions quand vous vous faites botter les fesses par un petit gang de pacotille... J'ai honte, Lucien.

- J'en suis particulièrement ravi, j'imagine que j'ai plus besoin de faire semblant maintenant. Robin doit suer avec les Anglais, surtout s'il se tape le boulot de Mathis...

- J'ai dû me charger personnellement des Espagnols, réfléchis un peu. Je ne me serais pas absenté aussi longtemps autrement. Répliqua l'adulte, calmement. Mathis a presque détruit toutes nos relations commerciales avec eux... C'était un sacré merdier.

- Comme c'est dommage...

- Oui, c'est dommage de gâcher ta vie ainsi, Lucien. Rétorqua le patron en allumant une cigarette qu'il tendit à Lucien.

Immédiatement, le blond s'en saisi et pris une grande bouffée de fumée, désespéré. Puis, il répondit innocemment :

- Je ne vois pas du tout de quoi vous parlez, patron.

- Gâcher ta vie, ton prestige et ta puissance pour un garçon... Noé, c'est ça ?

Lucien éteignit brusquement la cigarette, prêt à se ruer sur son patron.

Comment avait-il pu savoir qui était Noé ?!

Prêt à faire tout un tas de choses pour le faire payer, il en fût empêché en raison des chaînes auxquelles ses chevilles étaient attachées.

- Allons, tu n'as jamais réussi à canaliser tes émotions. Tu savais parfaitement dans quoi tu t'embarquais. C'est encore pire Lucien.

- Quoi ? Qu'est-ce qui est encore pire ?

- De savoir que tu es amoureux de ce garçon... C'est franchement pitoyable. Tu ne peux pas aimer un autre garçon, on te l'a appris. En fait, tu n'as pas le droit d'aimer d'autres personnes que nous, ta famille. Tu le sais très bien mon garçon, je suis terriblement déçu.

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