67 : hostage

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- Salut le balafré.

À cette mention, Lucien éteignit la télévision et tourna immédiatement la tête vers Noé.

Il avait meilleure mine, il paraissait beaucoup moins fatigué et il s'était très certainement douché, ce qui se voyait immédiatement.

- Tiens, tiens, la danseuse... Répliqua-t-il.

- Qu'est-ce que tu regardais ?

- J'en sais trop rien. J'ai jamais vraiment regardé la télé de ma vie, alors je découvre. Avoua-t-il.

- C'est terrible, il va falloir faire toute ton éducation. On va regarder Tom Sawyer, Heidi, Pokemon, Naruto, Barbapapa, Sam le pompier... Et plein d'autres !

- Tu es un grand fan de l'animation toi. Remarqua Lucien avec un sourire.

- Mon programme court est le générique d'une série d'animation pour tout te dire.

- C'est marrant. Lança honnêtement Lucien. Je trouve ça bien, d'avoir des  trucs qu'on aime faire.

- Et toi, qu'est-ce que tu aimerais faire ? Demanda Noé en s'asseyant sur le bord du lit.

- Je sais pas... Je verrai quand je serai libre. Enfin bon... La liberté est peut-être une illusion dans le fond... Marmonna le blond.

- Oui mais... Il faut quand même se battre pour elle. C'est dans notre quête de liberté qu'on détermine qui on est et ce qu'on aime. T'inquiète pas, on va te faire découvrir plein de choses !

- Ouais, j'ai hâte. Répondit Lucien avec un sourire.

Un beau sourire sincère, un vrai sourire.

Noé n'avait jamais vu autre chose que des sourires narquois et mauvais sur le visage du blond.

Alors le voir sourire sincèrement aujourd'hui l'envahi d'un sentiment de quiétude.

- Sinon c'est quoi cette tenue ? Et pourquoi tu es tout transpirant ?

- Je me suis entraîné toute la journée sur le saut sur lequel je bloque. Je sais pas si tu te souviens...

- Bien sûr que je me souviens. Et alors, t'as réussi ?

- Non.

- T'es nul. S'indigna Lucien. Mais en vrai, c'est pas dramatique. Ça veut dire que tu peux t'améliorer. C'est à demi-nul.

Cette déclaration arracha un petit rire à Noé, amusé.

- Ta spontanéité me fera toujours rire...

- J'ai l'impression d'être dans un autre univers, c'est peut-être pour ça que je suis plus relaxé...

- C'est bien là pourtant, c'est réel. Tu finiras par t'habituer.

- Je ne demande que ça, mais il me faudra sûrement du temps...

- Ça tombe bien, j'ai tout mon temps. Assura le patineur.

- Et au fait, comment ça s'est passé ce matin ? Tu as pu parler à l'autre bouffon ?

- J'avais raison. Ton cher patron a un fils infiltré...

- Putain, les salauds... Pesta Lucien.

Noé lui expliqua en détail ce que Paul lui avait confié plus tôt dans les toilettes, sans exception, y compris la partie où il lui avait dit qu'il n'avait pas fait semblant sur ses sentiments.

- Franchement, je m'en branle, je vais certainement pas avoir de pitié pour lui. J'ai été séquestré pendant un mois à cause de ses conneries, et peut-être qu'il jouait vraiment le rôle du gars blessé. Moi, je dis qu'on doit pas le croire tant qu'on n'a pas de preuves. Et il t'as quand même utilisé et ça...

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