58 : Sparks

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Noé était assis sur un des bancs de la court avec Astrée à ses côtés.

- J'arrive toujours pas y croire, Astrée... Dit-il.

- Je sais, moi non plus. Comment tu te sens ?

- Je... Étonnement, je ne suis pas triste. Je suis surtout en colère, maintenant.

- Est-ce que tu te sens blessé ? Demanda-t-elle.

- Ouais, je me sens blessé. Je me sens trahi. J'arrive pas à y croire. Répéta l'adolescent. Il... Enfin on n'était pas ensemble, je n'étais pas amoureux de lui, mais je l'aimais bien. Je pensais que c'était une bonne personne. Avec lui, c'était sans prise de tête, facile et marrant. On s'est quand même vus pendant quatre mois environ. Et j'ai été tellement désolé quand j'ai appris qu'il avait des sentiments pour moi. Je ne le comprenais pas et j'étais désolé de ne pas pouvoir l'aimer... Je veux dire, quand il prétendait avoir des sentiments pour moi plutôt, ça n'a plus d'importance maintenant. Il a voulu s'accrocher à moi pour m'avoir sous le joug, c'est ça ?

- Tu sais très bien que oui... Soupira tristement Astrée.

- Je suis désolé, toi aussi, tu l'aimais bien.

- Tu n'as pas à t'excuser et entre nous, je le trouvais juste sympa. Franchement, on était simplement des connaissances.

- Et Axel ou André... Oh merde... Ils l'aiment bien ! Ça leur arrive de traîner ensemble parfois !

- Tu sais, ils ont d'autres amis à côté, et même, ils sont beaucoup tous les deux ensemble.

- Ça craint... Donc en attendant, je dois faire comme si de rien n'était. Continuer à faire la conversation si l'occasion se présente, lui sourire...

L'adolescent se sentait usé et déçu. Dès qu'il pensait à Paul, son sang ne faisait qu'un tour, lui donnant l'impression que son cœur et son corps allait exploser.

Et surtout, il ne comprenait pas. Il ne comprenait pas pourquoi il avait joué le rôle du garçon honnête et blessé. Peut-être qu'il avait senti que Noé s'éloignait petit à petit alors il avait prétendu toujours avoir des sentiments pour lui pour le faire rester ? Il n'en avait absolument aucune idée.

Pour Noé, Paul avait toujours été une bonne personne, une personne sûr qu'il pouvait compter même si ce n'était pas sérieux entre eux, et inversement.

Et comment savoir si Paul allait venir le voir dans tous les cas ? Est-ce que ce n'était pas le patineur lui-même qui s'était jeté dans la gueule du loup sans le savoir ? Est-ce que c'est seulement après être allé voir Paul que ce dernier s'était dit qu'il pouvait utiliser Noé ?

À quel moment avait-il eu des soupçons envers l'adolescent et à quel moment avait-il été certain que c'était Noé que Lucien voyait alors qu'il n'avait pas le droit ?

Et par quel miracle Paul se révélait être le fils du patron ? Depuis quand est-ce qu'il travaillait pour son propre père ?

Comment c'était possible ?

Noé se posait des milliards de questions, ce qui n'était pas sans remuer le couteau dans la plaie. Des questions qui n'avaient aucune réponse.

- Astrée. Reprit finalement Noé après ce long silence. Je n'y arriverai jamais, à faire semblant, car, quand j'y pense, tout mon corps a mal. Et mon cerveau se met à tourner à plein régime.

- Tu n'as pas le choix, pour Lucien. Pense à Lucien. Tu ne peux pas le laisser te soupçonner d'être au courant de tout.

Quand Noé avait dit qu'il aimait Lucien, Astrée ne l'avait pas relevé. Elle n'avait même pas cherché à en parler, elle savait très bien que c'était inutile et que ça ferait plus de mal que de bien.

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