64 : Du courage

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- Attends, je comprends rien, c'est qui Paul ? Questionna Lucien.

Le blond venait à peine d'expliquer ce mythe sur "l'Ombre", il n'était même pas sûr que cette personne existait et Noé prétendait savoir qui c'était ?

Qui pouvait bien être Paul ?

- Tu... Tu te souviens du gringalet avec qui je ne voulais pas que je couche ? Le soir des vacances de Noël, quand tu es venu pour... M'arrêter de... Enfin...

- Arrêter de faire quoi ? Tu ne nous as pas dit la raison pour laquelle il est venu chez toi ce jour. Fit remarquer la deuxième policière qui n'avait pas encore parlé.

- C'est pas important, pour... Euh... Arrêter de faire des trucs... personnels.

- Oh... Dit-elle, gênée, pensant avoir deviné.

- C'est pas du tout ce que vous pensez... Enfin... Peu-importe. Tu te souviens ?

- Euh... Ouais ? Au moment où on s'est... Hm...

- Voilà. Approuva Noé, les joues en feu.

Si le visage de Lucien n'était pas boursouflé et couvert d'un bandage pour sa pommeté, ça se verrait aussi.

Ils avaient seulement parlé de la première fois où ils s'étaient embrassés. Parce que, quand ils avaient raconté leurs autres entrevues, les autres baisers qu'ils avaient échangés étaient simplement des détails...

- Et bah ? Quoi, c'est lui l'Ombre ? Se moqua Lucien dans un grand rire. Je sais même pas à quoi ressemble réellement ce mec. Ça n'a aucun sens !

- Si. Justement. C'est lui qui t'a dénoncé, il est venu à la maison plusieurs fois, il a dû te voir sortir cette nuit-là, il devait t'espionner au cas où. C'est pour ça qu'ils savent qui je suis, c'est pour ça qu'ils ont mis le point de rendez-vous devant mon lycée... Pour toujours avoir un œil sur toi. Oh sérieux... Tout concorde. Chuchota Noé, complètement bouleversé.

- Sérieux ? T'es sûr ?

- John l'a su par l'intermédiaire de Basile, c'est un des gardes du corps le plus proche du patron. Comment il l'a su au fait ? S'étonna Noé en se tournant vers son parrain.

- Il n'a pas voulu le dire. Techniquement, ce n'est pas totalement sûr. Répliqua John, les bras croisés.

- Basile ne mentirait pas. Coupa Lucien d'un ton ferme. S'il le dit, c'est que c'est vrai.

- Comment ça se fait que vous vous connaissiez ? Le patron était au courant ?

- Basile est un client, c'est un drogué, il a besoin d'aide. Je le connais simplement parce que ça fait longtemps que je le fréquente, et même s'il n'était pas censé savoir pour qui je travaillais et que moi je ne savais pas, j'ai fini par apprendre à le connaître. Il a fini par comprendre comment fonctionnait l'organisation, enfin il m'a fait croire qu'il avait compris, dans les grandes lignes. Et il venait toujours chez moi, donc en fait, le patron n'a jamais rien su.

- Tu lui fais confiance ? S'étonna Noé.

- Je n'ai confiance qu'en deux personnes : en moi et en toi. C'est tout. Ça n'empêche pas que Basile est un gars honnête, il fait ce qu'il fait pour une bonne raison. On doit le sortir de là.

- Chaque chose en son temps. Répliqua John. Je vous ai déjà dit qu'ils n'allaient pas le tuer.

- Ce n'est pas nécessairement mieux... Vous ne connaissez pas leurs méthodes, on risque de le retrouver avec des doigts en moins. Ils ont été plutôt gentils avec moi...

- Pourquoi ?

- Parce que, malgré tout, je fais partie de cette famille. J'ai encore le droit de revenir en arrière et de buter Noé. S'il ne se bute pas avant...

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