Plus que les Étoiles

88 : the 1

- J'ai été surpris que tu appelles, Em.

- J'ai été surprise que tu répondes. Lança-t-elle méfiante, tout en se retournant. Et que tu acceptes de venir.

- Surtout que je n'habite plus ici.

- Ne te moque pas de moi, tu habites à trente minutes, quarante-cinq en transports. Environ, je ne sais pas, tu ne m'as jamais donné ton adresse quand tu m'as laissé seule. Tiqua la rousse alors qu'il s'asseyait à ses côtés. Moi, j'habite loin.

Il la dévisagea longuement : elle avait changé de coiffure, ses cheveux s'étaient nettement éclaircis et étaient bien entretenus. Ses taches de rousseurs n'avaient jamais été aussi nombreuses, pas dans ses souvenirs. Elle avait pris des joues, se maquillait beaucoup moins ; c'était à peine visible tellement c'était naturel. Elle ne portait plus aucun piercing et quelque chose était différent dans son regard.

- Tu as changé. Dit-il finalement.

- Tu m'as changé. Corrigea Emma.

Il haussa les épaules et s'alluma une cigarette avant d'expirer et de lancer :

- Tu es simplement devenue plus... Fougueuse. T'en veux ?

- Non, je ne fume plus. Tu m'as rendue esclave de mes propres sentiments pour toi, Balth.

- Pourquoi tu m'as appelé ?

Ça commençait à l'énerver, le fait qu'il ne lui répondait que partiellement. Mais elle, elle allait être honnête et répondre.

- Je sais pas, j'avais besoin de mettre les choses au clair.

- Pourquoi faire ? Pour te mettre en couple ?

Instantanément, ses joues rosirent, alors que Balthazar eut un rire.

- Bah dis donc, je savais pas que tu étais aussi réservée ! T'es gênée pour pas grand-chose, maintenant...

- Arrête. Rala la rousse. Ça va faire deux ans, ça ne m'atteint plus ça. Tu dis que j'ai changé, mais apparemment, ce n'est pas ton cas.

- Bon, c'est lequel du coup... Ça peut pas être le gars aux cheveux roses, il a une meuf. Ensuite, l'autre est gay... Du coup par déduction, il ne reste que le noir. Déduit Balthazar, en ignorant encore une fois Emma.

- Ils s'appellent Axel, Noé et André. Rappela Emma. Ce sont des bonnes personnes.

- Voilà, c'est ça.

- Je suis absolument pas venue pour ça. Pour faire la causette et te parler de ma vie. Je suis venue pour enterrer la hache de guerre avec moi-même.

Il y eut un autre silence, mais après un temps, il se décida à parler :

- J'ai changé, tu sais.

- Ne me fait pas rire.

- C'est vrai, j'ai une copine.

- La pauvre... Ça ne veut pas dire que tu as changé ça, j'étais ta copine et tu étais quand même une personne horrible.

- Regarde, elle s'appelle Olivia, je l'ai rencontré l'année dernière. Et elle m'a beaucoup aidé.

Il lui tendit son téléphone déverrouillé, dans sa galerie était ouvert un dossier intitulé : "🦆🦆🦆".

Elle dit défila les photos du dossier et vis des tas de selfies, ou des photos qu'il avait prise d'elle. Rien de vulgaire, rien d'affolant. Juste... Lui et sa petite amie, rayonnante.

Et elle eut mal au cœur, tellement mal au cœur et en même temps, elle était soulagée.

- Si tu as changé, pourquoi tu te comportes comme la pire des merdes depuis tout à l'heure ? Questionna-t-elle en lui rendant son téléphone.