32 : Mistral gagnant

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Noé, se dirigeait vers sa mère, qui devait l'attendre au bas des gradins.

Il marchait, toujours ses patins aux pieds, les lames protégées, et il portait la veste de l'équipe de France au-dessus de sa tenue de compétition.

- Est-ce que vous seriez... Commença un journaliste français, qui voulait certainement l'interviewer.

- J'arrive après, désolé. Coupa Noé en voyant sa mère au loin.

Il se dépêcha de marcher et se jeta dans ses bras quand il la vit alors que sa mère le serra contre lui.

- C'était magnifique mon chéri... Chuchota l'adulte avec un sourire tandis qu'elle frottait doucement le dos de son fils.

Noé fermit les yeux et se laissa bercer un instant dans les bras de sa mère.

Puis, après un moment, il s'éloigna et sentit une nouvelle fois des larmes rouler sur ses joues.

Sa mère lui offrit un sourire et essuya ses larmes.

- Je sais, je sais que c'est difficile. Mais ce n'est pas grave, tu as le droit. Assura-t-elle. Tant que tu t'exprimes autrement que sur tes bras, parce que tu n'arrives plus supporter toutes ces émotions en toi, tu peux te sentir mal, tant que tu ne restes pas tout seul. Tu ne devrais pas être en colère contre toi, car cette performance t'a apporté autant de satisfaction que de dégoût, tu ne devrais pas non plus être en colère parce que tu pensais que si tu ressentais quelque chose, tu irais mieux alors que ce n'est pas le cas. Tous tes efforts ne sont pas vains, Noé. Ça va revenir. Déclara-t-elle avec un sourire. En tout cas, sache que sur la glace, tu étais magnifique.

- Merci, maman... Chuchota l'adolescent, les mains dans les siennes.

- Allez, file mon grand. Je crois que ce journaliste ne peut plus attendre pour t'interroger, et tu vas bientôt monter sur le podium.

- Rien ne dit que...

- Je n'ai pas dit gagner, j'ai dit "monter sur le podium". Peut-être que tu gagneras, ou peut-être pas, mais tu seras sur le podium, j'ai un bon pré-sentiment. Profite juste de ce moment, ça fait un an que tu n'es pas monté sur un podium.

Noé eut un petit sourire et retrouva le jeune journaliste français de tout à l'heure.

- Vous avez l'air beaucoup plus nerveux que moi. S'étonna le patineur. C'est aux athlètes de redouter les questions indiscrètes et agaçantes de journalistes. Vous n'êtes pas en direct ?

- Pas encore. Je suis nerveux, c'est la première fois que je suis sur un événement sportif aussi important...

- Vous connaissez votre sujet, c'est-à-dire moi, et vos questions ?

- Oui.

- Bah voilà, il n'y a aucune raison que ça se passe mal. On peut faire ça vite fait, bien fait ? S'impatienta l'adolescent.

Le journaliste hocha la tête et fit signe à la caméra qui commença à filmer.

- Bonjour Noé, c'est un plaisir de pouvoir vous parler.

- De même. Menti, le patineur, qui avait très envie de partir.

- Quelles sont vos impressions à chaud après ce programme libre absolument grandiose ? Questionna le journaliste.

- Merci. Je n'ai pas vraiment d'impression, je ne suis pas mécontent, mais je ne suis pas satisfait. Je dirais que je suis neutre.

- Pourtant, on vous a vu pleurer immédiatement après votre performance. Pourquoi ?

Noé fronça légèrement les sourcils et se mordit la joue, voulant rester poli.

- Je ne suis pas certain d'être capable d'expliquer mes émotions. Une accumulation de beaucoup de choses, j'imagine. Répondit-il.

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