89 : Mastermind

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- On dirait la morgue... Râla Lucien.

- Ferme-la. Répliqua Astrée en lui donnant un coup dans les côtes.

- Si tu continues comme ça, je vais finir par être de nouveau hospitalisé ici...

- Je savais pas que tu étais aussi faible ! Remarque, ton rhume s'est pas arrangé on dirait... Taquina l'adolescente, puisque désormais, Lucien avait des quintes de toux.

- Je dois trop traîner avec toi, sûrement...

- Bon, vous arrêtez ou quoi ? Tiqua Noé, devant la porte d'une chambre. On dirait moi et Axel, on est aussi chiants que ça ?

- Bien sûr que oui, imbécile. Poussez-vous.

Astrée ouvrit finalement la porte d'une chambre d'hôpital, l'hôpital militaire dans lequel Lucien avait été soigné.

Dans la chambre, il y avait deux lits : à droite, Basile et à gauche, Paul.

Une fois la porte ouverte, les garçons se dépêchèrent d'entrer et le blond accourra vers son ami, il prit place sur le bord de son lit.

Il avait perdu des doigts, avait un bandage qui entourait tout son torse, et son visage était très amoché.

Pourtant, il avait bonne mine, même s'il était en plein sevrage. Sa coiffure était toujours la même, un afro attaché en chignon, laissant apparaître ses cheveux rasés repoussant, ses tatouages n'avaient évidemment pas bougés et sa peau noire paraissait impeccable.

- Je sais pas si je dois être content de te voir comme ça... Commença enfin Lucien.

- Tu peux être content ! S'exclama-t-il  en lui donnant une tape dans le dos, malgré ses doigts en moins.

- Comment tu vas ?

- Beaucoup mieux. Assura-t-il. Je tiens le coup.

- Même pour...?

- Ça va. Les crises sont moins violentes et moins nombreuses. Je tiens le coup. Répéta Basile.

- Tu as appelé ta mère ?

- Non, bien sûr que non. Je ne veux pas l'inquiéter, et je ne suis pas prêt à tout lui raconter.

- Elle doit se faire du souci pour toi... Rétorqua le blond. Tu as la chance d'avoir un parent sur qui compter, tu devrais lui parler.

Basile eut une petite mine contrite et se tourna vers Paul avant de déclarer :

- Et toi le gringalet, tu dis rien ?

- Arrête de m'appeler le gringalet ! S'indigna Paul, alors que Noé le dévisageait avec insistance.

- On a pas toute la journée non plus... Rappela Astrée, les bras croisés.

- Pourquoi t'es là toi ? S'offusqua Paul.

Noé s'apprêtait à répliquer, mais à sa grande surprise, il n'eut même pas besoin puisque Lucien prit les devants :

- Parce que, contrairement à toi, elle m'a sauvé la vie au même titre que Noé. Elle a tous les droits d'être ici, elle était aussi impliquée et s'est mise en danger, gros bouffon.

- Elle n'aurait pas été en danger si tu avais fait ton job correctement.

- Ok, on se calme les mâles alphas là ! Lucien, j'apprécie, mais je peux me défendre seule. Et toi, Paul, tu es franchement le moins bien placé pour parler. Soit tu nous expliques, soit tu te démerdes.

Paul soupira et jeta un coup d'œil à Basile, qui hocha la tête.

- Blanche Neige a été créée par mon père, il y a une dizaine d'années, peu avant la mort de ma sœur, quand j'avais huit ans. Commença-t-il. Tous ses soins médicaux n'étaient pas remboursés, et elle était malade, neuroblastome. Les soins pour le neuroblastome peuvent être partiellement remboursés, mais il peut y avoir des frais supplémentaires pour certains traitements ou médicaments non couverts par l'assurance maladie. Mon père a d'abord financé les soins en cumulant les boulots, mais ce n'était pas assez. Alors, il a fait de l'argent facilement : la drogue.

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