22 : Le portrait

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- Noé, tu te fiches de moi ? Tu m'as menti ? S'indigna l'entraîneur après que son athlète lui expliqua sa situation.

- On s'en fout, ce qui compte, c'est que j'ai ma musique et des idées ! Râla le patineur.

- Noé, tu es sûr que tu ne veux pas voir ce qu'on a préparé ? Commença le chorégraphe présent.

Désormais, il allait toujours être là aux entraînements.

- Sans vous offenser, j'en ai rien à foutre. Déjà que je supporte votre présence...

- Tous les plus grands patineurs ont un chorégraphe. Tiqua ce dernier.

- Libre à eux, je fais ce que je veux. Je me suis toujours débrouillé tout seul à partir du moment où j'étais capable de monter un programme. Vous n'arrivez juste pas à avouer que je suis extrêmement doué pour ça, alors que j'ai pas dû poser mon cul quatre ans sur une chaise pour savoir chorégraphier. Et j'ai pas non plus besoin d'avoir des années d'expérience pour qu'un grand club fasse appel à mes services. Conclusion, je suis meilleur que vous et vous êtes juste dégouté.

- Ouah, il est vachement tendu aujourd'hui... Souffla Héloïse à André pendant qu'ils s'hydrataient.

- C'est clair, il a lancé des piques toute la journée. J'imagine qu'il y a des jours comme ça. Il débite à une vitesse... Il doit être très anxieux, le Grand Prix, ses programmes, ses sauts... Et quelque chose d'autre a l'air de l'embêter. Commenta André.

Héloïse eut une moue et fronça les sourcils.

- Ça craint, j'aime pas le voir comme ça.

- Mais c'est pas comme si tu allais aller le voir, n'est-ce pas ?

L'adolescente balaya ses cheveux lavande en arrière avant de refaire sa queue de cheval, totalement silencieuse, regardant le débat houleux entre son chorégraphe, son entraîneur et Noé.

Héloïse ne pouvait pas s'empêcher de s'empêcher à la conversation qu'elle avait eu avec lui, il y a quelques jours. Elle ne savait pas ce qu'elle devait faire.

La dernière chose qu'elle avait envie de faire, c'était de se mêler à tout ça. Pourtant, sa raison lui disait d'aller aider Noé.

Héloïse n'aimait pas s'intéresser aux autres et à leurs vies, parce que ça devenait toujours une source de problème et la patineuse détestait ça.

À toujours vouloir savoir ce qui se passait, on finissait par être déçus ou blessés, puisqu'en apprenant à connaître quelqu'un, on s'attachait. S'attacher pour que finalement, il ne reste rien d'autre que des souvenirs qui nous serrent le cœur.

Héloïse n'avait pas toujours été aussi fermée, ou désintéressée vis-à-vis des autres, même si elle avait constamment été une personne détendue et rarement stressée. Néanmoins, certains événements arrivaient et pouvaient changer un bon nombre de choses.

- Hélo ? Ça va ? Demanda André en remarquant qu'elle semblait perdue.

- Oui, désolée.

André fronça les sourcils.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Rien du tout. Je me suis juste perdue dans mes pensées.

Si Héloïse aimait aussi peu s'intéresser à ce qui l'entourait, il y avait une raison bien précise.

Quand elle était jeune, les parents de l'adolescente s'étaient séparés.

C'était sa mère qui était partie, la laissant avec son père. Son pauvre père lui avait dit des milliers de fois qu'elle était trop curieuse et qu'elle n'avait pas besoin de savoir pourquoi sa mère était partie.

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