68 : Clocks

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"À la maison"

À cette déclaration, Lucien releva la tête et vit une femme d'une quarantaine d'années, brune avec de beaux yeux noisette. Elle était assez grande et très belle, des petites rides ornaient le coin de ses yeux, lui donnant beaucoup de charme.

C'était la mère de Noé, et elle ne lui ressemblait en rien, si ce n'est que le sourire, ils avaient le même, Lucien en déduit alors que Noé devait ressembler à son défunt père.

- Euh... Je... Bah... Je... Bafouilla Lucien face à la mère de Noé.

Le patineur pouffa violemment et détourna le regard, très amusé, il rappela :

- Où est passée ta légendaire assurance ?

- Ça va ! Je... Je vais dormir dans un hôtel ou dans la rue s'il le faut, je vais pas...

À cette déclaration, Noé donna une pichenette dans le genou du blond qui n'eut pas mal, mais demanda malgré tout :

- Qu'est-ce que tu essayes de me dire dans cette tentative désespérée d'attirer mon attention ?

- Que tu n'iras certainement pas dans un hôtel, tu n'as pas d'argent, je te rappelle. Et on va surtout pas te laisser aller dans la rue, t'es complètement con ou quoi ? Il y a ce qu'il faut à la maison pour toi !

- J'ai pas de maison ! S'agaça-t-il. Je suis Lucien, le môme a la rue je te rappelle !

Jeanne soupira et s'approcha des deux adolescents, Noé se décala et Lucien baissa la tête, se disant qu'il allait sûrement se prendre un coup, mais à la place, elle sera Lucien contre elle, lui qui était toujours assis.

- Mon pauvre garçon... Chuchota-t-elle doucement. Tu es en sécurité maintenant, tu as le droit de rester à la maison, ça peut devenir ta maison maintenant.

À cette douce étreinte, Lucien sentit sa gorge se serrer brusquement et réprima les larmes qui menaçaient de couler avec violence.

Quelle était cette sensation qui s'emparait de lui ? Pourquoi c'était différent qu'avec Noé ? Est-ce que c'était ça, l'étreinte d'une mère ?

- J'ai... Je peux pas je suis rentré alors que je n'y étais pas invité...

- Noé t'as laissé rentrer, ça veut dire qu'il t'as invité. Pardonne son grand cœur, il fait des choses un peu irréfléchies parfois, mais elles ne sont pas mauvaises pour autant. Souligna l'adulte en s'éloignant. Tu te soignes ici, et demain soir, tu rentres avec nous, et tu continueras tes soins à domicile. Tu pourras te nourrir correctement et dormir bien au chaud. Sur le canapé...

Noé eut un demi-sourire.

- Je suis un être bien trop pur, maman. Je ne vois pas du tout ce que tu insinues... Non, plus sérieusement, je n'avais pas prévu autre chose.

- Heureusement tu sais te monter raisonnable mon ange... Soupira-t-elle en ébouriffant les cheveux de son fils. Et te concernant, pas de cigarette chez moi.

- J'ai... J'ai prévu d'arrêter. Aboua le blond, toujours autant gêné. Je n'ai pas le choix de toute façon, et j'ai des patchs...

- A un si jeune âge... Souffla-t-elle, indignée. Je suis désolée que tu aies eu à subir autant de souffrances... Je vais bien m'occuper de toi.

- Ça, c'est vrai ! Tu verras, ma mère c'est la meilleure personne du monde, t'as pas à t'en faire !

Lucien hocha la tête avant de se tourner vers Jeanne.

- Merci beaucoup, madame.

- Je t'en prie ! Par contre, mon grand, il va falloir qu'on y aille. Je crois que ça va être l'heure des soins de Lucien. Sans compter qu'Emma et Astrée t'attendent dans la voiture ?

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