Zombie en Fièvre...

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.Ludovic.

Flashback 7 années en arrière

Je me retrouve six ans en arrière, j'ai dix-neuf ans. Des souvenirs qui étaient restés flous et brumeux, deviennent clairs comme de l'eau de roche. Des reviviscences mémorielles siégèrent mon hippocampe. Des rires, des voix rauques, des "checks", de l'alcool, lui, nos conversations me parvinrent d'un souvenir lointain...

- j'essaie de trouver une bonne raison qui prouve que l'on vit bien notre amitié et je crois qu'on y est presque à atteindre nos objectifs ! Ensemble on vit, ensemble on brûlera jusqu'à la dernière braise Squad jusqu'à la mort comme les MS-13! avait-il sorti.

On avait trinqué nos bières ensuite, une discothèque avait attiré notre attention. Du toit on pouvait observer les lumières fluorescentes du bar à musique

- On va faire un tour ? Avait-il proposé

Mais ce soir-là je m'étais sentis un peu bizarre, comme-ci quelqu'un m'espionnait !

- Ouais...avais-je répondu !

Et c'était à partir de ce moment-là que plus jamais, je n'avais été le même. Je revis mes dernières secondes, encore comme si c'était hier! Ma vision floue du miroir où mon reflet n'y était pas, une crise de panique, les urgences. Ma mère choquée émotionnellement par le violeur qu'elle avait découvert que j'étais et cette fièvre survenue de nulle part en ces funestes jours des festivités de Jacmel. Je me rappelais ses mots prononcés à mon égard comme si c'était hier..

- Ludovic le chauffeur a eu un problème avec je ne sais quoi ! je crois que tu rentreras de préférence au plus tard demain à P.A.P ...j'espère que cette fièvre qui te fait tourner en bourrique ne t'attaquera pas ce soir !

Sur ce, elle avait tourné les talons sans aucune marque d'affection habituelle. Moi qui était son chouchou, son unique raison d'exister me disait-elle; depuis que mon père avait sombré dans un accident lors de mes cinq ans! Je revis encore, en metavers des larmes coulées au long des joues de mon ami, J'arrive encore à ressentir l'odeur fraîche de la nuit et des effusions de basilique, qu'en bas ma mère et ses amies buvaient sans doute pour chasser le stress qui régnait au cœur du manoir de Jacmel. Alors, je m'étais retournée vers mon ami, et je lui avais confié avec de la peur et des remords dans la voix..

- Elle me déteste Seba ...

Il était resté silencieux, il n'avait pas osé répondre... il se sentait coupable qu'on ait prit un chemin aussi mal tracé.

Tard dans la soirée, malgré que j'étais terrifié à l'idée de fermer l'œil de peur de mourir, je n'avais pu empêcher mes paupières de sombrer dans un sommeil profond ! Et bien évidemment, j'avais refait le même rêve ou une déesse m'emmenait danser sur la plage ! Elle m'avait parlé avec un rire moqueur et à la fois indulgent <<je te devance dans la grande course qu'est la vie Ludovic >>. Mon cœur s'était mis dans une course poursuite, j'avais eu des sueurs froides, me glissant jusqu'au fesses, j'avais crié, mais personne ne m'avait entendue ! Même pas mon meilleur ami, qui était assis à quelques centimètres de moi. Et tout à coup, je m'étais retrouvé dans un tunnel mal éclairé, où seul je cherchais mon corps, quelqu'un était passé à côté de moi. Avec un frisson, je me rendis compte que c'était encore elle, la créature anonyme de mes rêves. Un léger parfum de basilique et de santal avait flotté dans l'air ! Elle m'avait tendue la main et à l'instant ou mes doigts avaient frôlés les siennes, nous disparûmes en deux papillons noirs...
C'etait ainsi, que les feux de mes dix neufs ans de vie, s'étaient éteints ! Encore un peu flou, j'avais réellement du mal à me rappeler ce qui s'était déroulée après les secondes qui ont suivies mon enterrement...

Puis un jour, on m'a sortie de ma fiole, on m'a rendu Zombi, et mon périple voyage a commencé..J'ignorais encore combien de temps j'avais passé dans un vortex méconnu du commun de mortel. Ou, Agwe m'avait rendu esclave à sa merci ! En m'utilisant parfois comme incube à désaltérer les larmes des vierges et des veuves. À violer des âmes innocentes, à réduire en cendre l'espoir des plus vulnérables à des kilomètres à la ronde. Je pulvérisais tout avec la férocité du tigre. Il m'avait transformé en un porteur de cauchemars pour des femmes, des enfants, des hommes, et moi... J'étais également devenue mon pire cauchemar, j'étais condamné à m'observer tuer mon âme à petit feu. Et juste ainsi, un tourbillon m'a projeté dans une case, après une étrange interpellation. Habitué à ne pas être maître de mon destin, je m'étais laissais faire...J'avais été remis à un vivant de la race humaine !

Tout redevient flou à nouveau... je remordis une tranche de cette pizza, qui permettait de la réhabilitation à mon système nerveux et à mes capacités psychiques ! Le processus était lent, fallait que je garde patience...que je tienne bon..pour que tout me revienne !
Par contre malgré ces troubles mémorielles, cette amnésie chronique ; jamais je ne pourrais oublier le jour où Maggy et Paul Rossan étaient venus me chercher pour que je sois leur source, leur gardien éternel de ce mapou mystique! Et depuis me retiennent Prisonnier-Zombi comme si j'étais leur propriété privée ; en me nourrissant de plats insipides de maïs moulu blanc, de riz blanc dessaliniser ou d'avoine fade et rebutant ! Pour le bon plaisir d'être opulent, de faire partie de l'élite ostentatoire, d'être des BCBG. Alors, ils m'utilisent comme intermédiaire entre leur lwa et eux pour alimenter cette richesse construite sur une montagne de mensonge et l'illusion...et je n'avais aucune notion du nombre de temps et l'espace qui s'était écroulé...

Ce chips que m'avait tendue cette jolie sang-melées avait déferlé une vague d'ivresse de ma vie. En un instant, j'avais eu l'envie de prendre mes jambes à mon cou, et de retourner m'enterrer dans ma tombe...Mais elle, sans le savoir m'avait retenu ! Plus elle m'en rapportait, plus la mort dont j'étais mort, s'échappait de mes veines...Sa générosité m'innondait de vie, chaque gorgé et bouché d'aliments redonnait à ma chair et à mon esprit la perception d'un jeune homme qui naissait une seconde fois! Je pense bientôt à partir d'ici, mais je ne saurai jamais comment la remercier... je lui devais la vie ...