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Maggy Rossan

J'enfilai ma robe de nuit en satin noire achetée depuis les boutiques Victoria Secret de Paris. Je me passai un léger coup de brosse, en m'asseyant face à ma luxieuse commode. J'observai mon reflet dans le miroir, et me servis la quantité exacte du serum anti-ride et démaquillant depuis la petite bouteille rose crystal, qui m'avait coûté une fortune. Le dr. Régine avait été claire sur ses recommandations. Trois goûtes de chaque côté du visage, un mouvement circulaire de quelques secondes, laisser reposer pendant cinq minutes, et se rincer abondamment avec de l'eau tiède. Une routine nocturne à répété aussi longtemps que l'on souhaite garder les traits d'une femme aux tons éclatants et sereins.

Je soupirai, Paul sortit de son dressing habillé en tenue de sortie. Il se pencha vers moi, et posa un baisé léger sur ma joue..

- Qu'est-ce qui ne va pas? Tu m'as l'air préoccupé ! M'interrogea-t-il

Il avait raison..Quelque chose me préoccupait..

- Non ..je ... enfin si..C'est Ricardo !

- Ricardo ? Qu'est-ce-qui ne vas pas avec lui?

- Ce soir, je ne sais pas si c'est le temps passé dans les provinces qui m'a émoussé mais, je l'ai trouvé un peu bizarre à table! Il n'a pas touché à son plat..

- Tu en es sûre?

- Très ! Confirmai-je

- Je pense que peut-être qu'il n'avait pas d'appétit...Tu t'es fait un sang d'encre l'an dernier parcequ'il avait laissé une partie de son plat...

Je relâchai un petit soupire de soulagement et poursuit à sa place..

- Et lorsqu'on avait consulté Sò Rose, il n'y avait rien à signaler à l'horizon..

- Tu vois! Il n'y à pas de quoi s'en faire; et si jamais cela persiste, on ira chez tu sais qui...Continua-t-il

Je relâchai quelques bouffées d'oxygène, et acquiescai de la tête en essayant de me rassurer. Il me pinça la joue et saisis ses clés de voiture.

- Tu sors?

- Oui, j'ai un associé qui vient de rentrer, nous allons partager quelques shots ensemble. Confirma-t-il

Les dernières traces de son parfum me chatouilla les narines. Le distinguer fut tâche facile,  c'était celui de terre d'Hermes. Un parfum d'ailleurs qu'il ne portait que dans de rares occasions, comme lorsqu'on dînait en tête à tête, tout les deux. Je le lui avait offert, cela faisait deux bonnes années...

- Et tu portes du Hermès ? Tu vas dans un date, ou une rencontre amicale  Soulevai-je d'un air taquin

- Pardon?

- Ton parfum ! habituellement tu portes le gentleman de givenchi où  le bleu de Chanel ! Dis-je d'un air décontracté

- Ah ! Je me suis sans doute trompé de flacon. Répondit-il d'un ton calme..

- Attention ton associé pourrait penser que tu lui drague! Me moquai-je.

Il me sourit d'un air versatile

- Ne t'inquiète pas, il n'est pas grand connaisseur de Parfum.

Sur cette dernière réplique, il sortit sans songer à m'embrasser, ni à m'avertir à quelle heure sera-t-il rentré. J'entendis les derniers crispements de ses pneus s'éloigner. Je me rendis sur la terrasse, y jetai un bref coup d'œil et ne réussit à voir que la disparition de ses feux arrières. Les portes se refermèrent automatiquement, je m'y accoudai quelques secondes, balayai d'un œil versatile la cour, la pelouse où des herbes dorés se mêlaient à son vert éclatant. Il fallait que je fasse venir le jardinier pour un nettoyage du gazon pensais-je. Mon regard, s'attarda sur les bancs de jardins en bois de teck et d'acier avec accoudoirs et reposes-pieds venant directement de la maison de luxe "Casa padrino " , puis sur le bache de bassin, dont le jaillissement de l'eau se faisait timidement écouté, je souris, un air satisfait me grima la face! Mes iris butinèrent posément les travaux des fontaines murales et d'une pergola que j'avais décidé d'installer tout récemment. J'expirai d'allégresse face à tout ce luxe, à tout cette végétation luxuriante que Paul et moi avions pu nous offrir.

Zombie en Fièvre...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant