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.Azura.

Aujourd'hui, Só Roz revint à la même heure et fit sa même routine, elle repartit en me bousculant presque. Je n'y accordai même pas de l'importance. Je terminai mon dernier appel avec Mami. Elle partait en mission évangélique avec les sœurs chrétiennes, à travers les Antilles, et a voulu me filmer son départ. Bastiann resterait avec cette bonne vieille tante Martha!

Ludovic descendit et me rejoignit, après le départ de sa supposée aide-soignante. Je lui tendis une tasse de café fumante, fraîchement préparé il le prit, ouvrit le réfrigérateur standard, se servit du lait concentré, et deux cookies aux pépites de chocolat. Il s'assit dans le coin-repas, leva les yeux vers moi, et croisa mon regard qui l'accusait un tiers absent d'être gonflé. Son expression oscilla entre la non-culpabilité et de hardiesse.

- Quoi? Me Demanda-t-il d'un air infatué en y alliant un geste vague de son épaule

J'arquai un sourcil et n'y répondis rien. Après tout, il en avait littéralement subi assez d'injustice de la part de cette famille. S'il voulait en profiter, il en avait librement le droit.

- On sort encore aujourd'hui ? Lui proposai-je

- Pour aller où ?

- Je ne sais pas, dis-moi où tu veux, et je t'y emmènerai ! Cela ne me dérange pas...

- Je ne veux pas gaspiller le carburant que te mets ton chéri ! Fit-il d'un ton sarcastique

J'ouvris la bouche outrée, mes poings devinrent serrés...

- Je ne dépends pas de Mikaël ! Me défendis-je

Il fléchit vaguement les sourcils, comme s'il n'avait rien à faire de mon argument de défense. Il se leva, laissa traîner son mug et sa soucoupe sur la table en demi-cercle.

- Tu n'as pas l'impression d'avoir oublié de faire quelque chose? M'hasardai-je

Il retourna vers la table, saisi le dernier cookie abandonné qu'il mordit avec appétit, puis parti en sens inverse, en lançant vaguement...

-Dans ce cas, je t'attends au-dehors..

Je soupirai, ravalai mon petit sermon, saisis le mug et la soucoupe abandonnée et les passai au lave-vaisselle. Je remis de l'ordre dans la cuisine; et allai le retrouver au-dehors. Il était marginalement appuyé sur le capot de la Terios, les bras croisés. Je déverrouillai les portes, et fis le tour, pour m'installer sur le siège conducteur. À peine que je fis tourner le contact, la sonnerie de mon portable retentie. C'était Mikaël ! J'hésitai entre le laisser sonner et décrocher. Finalement, je le laissai sonner...

J'abandonnai la résidence, et suivis à la lettre le chemin qu'il m'indiquait. Il n'avait aucun mal à se rappeler de celui-ci. Nous arrivâmes face à une énorme propriété, dont les murs étaient surmontés de plusieurs mètres de haut...

- Gare-toi ici...Dit-il les lèvres tremblantes

Un grand portail roulant était à moitié ouvert, et dedans sortait une luxueuse voiture, qui se rangea face au trottoir. Au siège conducteur, un homme noir, aux cheveux crépus et poivrés y était, les yeux rivés sur le pare-brise. De la résidence, sortit une belle femme élégante frisant à peu près les dernières saisons de la quarantaine. Elle avait les cheveux bruns coupés au carré, et riait aux éclats depuis son portable. Il rougit jusqu'au blanc des yeux, et se glissa vers le bas de la banquette du siège passager, afin de ne pas se faire remarquer. La femme grimpa dans le siège arrière de la tire, et le conducteur fit démarrer la luxueuse automobile. Quelques secondes plus tard, il descendit du véhicule, le teint blême, les yeux rivés vers la direction où était partie la Berline...On aurait dit que tous ses sens étaient partis en fade-out et qu'il aurait voulu courir après elle. L'expression ébranlée qui masquait ses traits, laissait deviner toutes les secondes de souvenirs qui valsaient dans son hippocampe...
Il fit un pas hésitant vers la propriété, puis changea d'avis, en remontant dans l'auto...

Zombie en Fièvre...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant