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.Ludovic.

Nous revînmes de la plage vers dix-huit heures. Bastiann arriva pile poil de chez Lyne, où il s'amusait avec Matteo. Déjà il réclamait à manger, sous les hors de questions orageuses de sa sœur.

- Tu attends que Mami et tante Martha reviennent pour le dîner !

- Mais j'ai entendue tante Martha dire qu'elle préparera de la bouillie d'banane ! J'en veux pas moi. Se plaignit-il

- Je m'en fiche ! Je m'en fou! Si c'est ce qu'on cuisinera, c'est ce que tu mangera point barre...

- Mais Ludovic, il ne mange jamais nos repas du midi, ni le dîner et parfois même le petit déjeuné ; et tu lui prépare toujours quelque chose d'autre !

À observer Azura, on aurait dit qu'elle avait le feu qui lui sortait de ses oreilles. Son petit frère était une vraie tapette! Elle ouvrit le réfrigérateur et lui tendit trois feuilles d'éclairs au chocolat. Trop ravi, ses yeux sortirent de leurs orbites..

- Disparais ! Vas jouer à Mario!

Il s'exécuta sur le champs, en nous laissant seul tout les deux.

- Il est énervant ! Grommela-t-elle

Je souris légèrement. Elle se mit à la quête de mon appui.

- Tu ne trouves pas?

- C'est de son âge, je crois.

- Dans ce cas rappelles-moi de ne jamais avoir un petit garçon ! Tu étais comme ça toi ?

J'haussai vaguement les épaules silencieusement...

- Pourquoi quand il s'agit de toi, tu fuis toujours? M'interrogea-t-elle

Je baissai les yeux, je redoutais cet instant. Ma poitrine se révulsa rien qu'à penser au salopard que j'avais été...

- Ludovic ...S'acharna-t-elle

- Je te l'ai dit! Je n'étais pas une belle personne. Je n'avais pas une belle âme...

- Moi je suis prête à t'écouter. Peu importe celui que tu étais, c'est celui que tu sera qui compte. Le passé ne peut pas être oublié, mais tu peux l'empêcher de te nuir!

- Et comment dis-moi ? Je me suis confessé à un prêtre et il est toujours là dans ma tête. Confessai-je

- Tu es trop dure avec toi-même Ludovic ! Je veux bien découvrir le démon que tu as été.

- .......

- Allez! Ça ne doit pas être si pire....

Je serrai des poings, le courage me manquait! La pièce devenait exigüe et je me sentais asphyxier par cette peur que j'avais, que son regard change, elle me toucha doucement la main afin de m'encourager davantage. J'étais rongée par la culpabilité...

-Vas-y ! Insista-elle

-Et si tu t'en vas?

- Ce sera pour te chercher sans doute un mouchoir de purification pour ton âme!

Zombie en Fièvre...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant