Zombie en Fièvre...

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.Azura.

Ma grand-mère et Bastiann reprirent la route pour les Cayes, accompagné de Mikaël. J'avais décidé d'attendre son retour, à l'hôtel. J'avais pu profiter de me vider l'esprit un peu. J'avais passé la journée entière à converser avec un vieux couple de soixante ans qui célébrait leur anniversaire de mariage. J'en avais apprécié les minutes qui s'étaient écoulées, parce-que, ils avaient pu me permettre d'évacuer un peu les cascades de sécrétions de mon cortisol.
Vers dix-huit heures, il revint du trajet Cayes- Port-au-Prince. Il conduisait depuis six heures du matin, et encore une fois, je me sentis coupable et odieuse vis à vis de Mikaël. Il n'était pas la perfection que j'avais idéalisé, mais il faisait des efforts pour nous deux, pour sauver notre couple; et tout de même, je devrais faire preuve de sagesse, bien que de mon côté, nos liens ne tenaient même plus à un fil. Il sortit de la douche, en soupirant. Je décidai d'en donner un peu de moi même. Je rassemblai mon courage à deux mains, comme si lui parler, était un effort surhumain.

- Tu es fatigué, tu veux que je conduise. Proposai-je

- Non, ne t'en fais pas! Dit-il

- J'insiste, ça ne me dérange pas Mikaël. Où, si tu veux on reste dormir ici, et on s'en ira demain matin... Poursuis-je

Il réfléchit, et apprécia l'idée

- J'appel le room service, dans ce cas! Souligna-t-il

J'affirmai positivement de la tête, il s'approcha de moi, prêt à me poser un baisé. Je l'esquivai délibérément. Il baissa les yeux, fléchit ses sourcils et eut une mine agacé qu'il dissimula. Consciente, que j'ai été trop dure, j'enquérie poliment

- Je...on commande quoi ?

Il tourna le dos, enfila son t-shirt crème et un short court en coton gris. Il se parfuma, puis répondit en soufflant .

- Ce que tu veux Azura. Je n'ai pas faim.

Il s'assit sur le siège en banc et saisit son portable, puis leva ses iris bruns vers moi...

- Tu t'es décidé ?

Il avait la mine renfermée. L'air pensif et un peu anxieux. Il pianota légèrement sur sa jambe de ses doigts en expirant bruyamment. Je me sentis rongée par la culpabilité. Déjà mon cortex me criait dans toutes les langues la faute que j'avais commise, à deux reprises. << menteuse, déloyal, cheater, tu as embrassé un autre, volage>>. Mon cœur se noua, je fus couverte de honte et le pire, je continuais à le faire ! Hier soir, j'avais imaginé un autre, pas un autre Lui, Ludovic... Je baissai les yeux et m'en voulu terriblement. Il avait l'air de vraiment vouloir se racheter et je ne faisais que tout saboter .Il avait raison, il se pliait en quatre pour nous deux, pour moi, et je le gratifiait en embrassant un autre derrière les coulisses.

- Alors ? Insista-t-il d'un air patient

Je soufflai légèrement.

- Un plat de calalou gombo, du poulet de l'avocat,et une bouteille d'eau.

Il plaça la commande, confirma, s'empoigna de deux bières, et sorti s'asseoir sur la terrasse. Je restai assise en position tailleur sur le lit, la poitrine lourde de remord, du péché que j'avais commis ; et j'ai osé essayer le mettre à bout ! En plus, il y avait ce secret ignoble que j'avais découvert, comment réagirait-il s'il l'apprendrais. Tout se brouillait.

- Que Dieu me guide! Murmurai-je

Le room service arriva, je reçu le plateau, mais n'eus aucun appétit à goûter quoique ce soit. Je l'abandonnai sur le télé-travail et jetai un coup d'œil sur Mikaël, qui pianotait machinalement sur son iPhone. Il avait comme décidé de ne plus m'adresser la parole, où simplement de ne pas me brusquer ! J'étais dure avec lui, et je ne pourrais plus redevenir celle qui l'idéalisait, parce-que ma roue avait tourné. Impulsivement, Ludovic restait coincé là dans ma tête! Sur le coup des révélations, j'avais eu peur, et j'étais encore bouleversée ; lui croiser au même moment, m'avait frigorifié et je m'étais dérobée ; Mais maintenant, je le fuyais parce-que j'étais remplie d'indécisions et non par phobie. Incontestablement, j'éprouvais un élan d'attirance pour lui; et je ne pouvais plus le nier ! Je me maudis, de me mettre dans des situations aussi délicates.