38

67 14 11
                                    

.Azura.

Une humeur terne m'accompagnait ce matin. Je n'avais pas pu fermer l'œil de la nuit et j'avais le cortex bondé de questions ; la poitrine crispée d'angoisses et mon âme encore choqué d'épouvante. Des interrogations et des pensées se bousculaient dans ma tête pleine de courant d'air. C'était le chaos ! Je cohabitais avec un supposé mort ! Son prénom résonnait contre mon crâne comme un harcèlement. Ludovic... Ludovic. Il n'était pas schizophrène, il ne faisait que me révéler son vrai prénom ! Ça bruit encore, et encore dans ma tête ; j'entendais sa voix grave me chuchoter son prénom. Ludovic... je m'appelle...Ludovic ! Quel genre d'être humain était capable de respirer, de se remplir la panse, de dormir tranquillement sur leurs deux oreilles, sachant que à l'autre bout dormait une âme tourmentée, un corps martyrisé. Mon être tout entier s'ébranla. Tant d'injustice pour la simple obsession de mettre à l'abri leur racine généalogique de la pauvreté ? Pour rouler dans des cabines hors de prix ? Qu'en est-il de ceux qui se résignait à attendre la pluie, dans le seul but de se laver ? Ils sont des idiots à attendre peut-être ?Ou ceux qui misérablement charbonnaient dans les usines ? Ils n'ont pas envie d'être riche eux aussi? Est-on toujours obligé de finir par squatter les banques, chaparder des âmes ? Réduire en cendre la vie d'un autre? Garder en asservissement intentionnel un jeune homme qui aurait pût être leur fils, qui sans doute doit avoir sa famille qui pleure à corps et à cris sa mort. Ces gens n'ont ils pas de conscience ? La chair leur faisait beaucoup de caprice, Il y cédaient comme s'il était leur fils!

Les Rossan étaient austères, rogues et d'une grandiloquence hors pair. Mais encore, ils étaient exécrables, vicieux, et démentiel. j'hesitais à vouloir faire partie, d'une famille malsaine comme celle-là. J'ouvris la baie vitrée, afin de laisser l'air pénétré dans mes poumons en braises. Je m'avançai vers l'esplanade et m'appuyai sur le rebord de la vitre, afin de beaucoup plus apprécier la pénétration de l'oxygène à travers mes organes pulmonaires. Les yeux clos, j'inspirai profondément, lorsque je me relâchai, mes yeux distinguèrent Ludovic. Sans flancher une minute de plus, il releva la tête, comme s'il guettait ma présence. J'oscillai modérément, il cramponna ses eyes au creux de mes iris. J'ingurgitai difficilement ma salive, fis marche arrière et disparut de la terrasse en refermant rapidement la baie vitrée. Je laissai échapper un souffle exaspéré...

- Tu as vu un fantôme ?

Je sursautai et me retournai pour faire face à Mikaël. Je m'adossai sur la cloison, comme si que j'avais peur qu'il découvre, ce qui s'y trouvait derrière. Il déposa ses clés, et balaya la chambre des yeux. Il arqua ses sourcils à la vue des valises préparées, posées sur le sol et du léger désordre qui y régnait. Silencieusement, il réclamait des explications.

- Tu m'expliques ? Tu comptais fuir ? Partir ? Demanda-t-il poliment

- Je...

Il s'approcha vers moi et saisis mes mains froides et tremblantes.

- Ne dis rien Azura! Ça n'a plus d'importance. Restes, ne pars pas.

Il saisit mon visage au creux de ses mains. Caressa mes lèvres de son pouce.

- Je t'en pries. On oublie tout ça mon cœur! J'ai failli devenir fou sans toi Azura. Ces deux nuits passées sans toi ont été horribles ! Il n'y a pas que ton corps qui m'avait manqué bae... Arrêtons de déconner, arrêtons les embrouilles !

Encore chambardée par les derniers événements, je ne répondis pas. Je n'avais plus l'envie d'essayer, j'avais surtout besoin d'une pause. Partout s'en était de trop...

- Azura...Regarde-moi mon petit cœur !

- Mikaël..murmurai-je perturbée

Il m'interrompit et m'embrassa ...

Zombie en Fièvre...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant