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.Azura.

Après une semaine de remue-ménage, les Rossan avaient finalement pu déserter les lieux. Cela faisait deux jours qu'ils étaient partis. Mikaël avait voulu courtoisement laisser les employées à ma disposition, mais j'avais refusé. Elle pourrait profiter de leurs jours de villégiature. Je me réveillai ce matin, avec une énergie débordante. Je pris une douche, et dévalai les escaliers en empruntant le couloir, menant vers la chambre de Ludovic. Je tambourinai à la porte. Il m'ouvrit après l'écoulement de quelques secondes.

- Bonjour! M'exclamai-je débordante de joie.

- Bonjour...

- Bien dormi ?

- ......

- Prépare-toi j'ai une belle surprise pour toi

Il demeura muet, impassible comme d'habitude. Je haussai les épaules. Je l'abandonnai au seuil de la porte, et descendis préparer le petit déjeuner. Je ne fus pas surprise, de retrouver Sò Roz fidèle à son poste. Cette fois, elle prépara l'avoine et le riz simultanément. À mon arrivée dans la cuisine, elle me dévisagea, ma présence lui était comme insupportable. Elle se mit à frapper fort les ustensiles sur le bar comptoir de la cuisine, signe pour manifestement me dire que c'était intolérable que je sois ici. Je gardai mon sang-froid, jusqu'à son départ, où je pris plaisir à jeter aux égouts tous ces plats qu'elle avait vulgairement déposés sur la table à disposition de Ludovic. Une fois, sa tache accomplie, elle partit de la résidence, sans aucune politesse de sa part...

Je concoctai un déjeuner copieux, d'où une salade fruit, du café au lait, et des tartines de fromage grillées. Je disposai le tout sur la table, déballai les escaliers, martelai sa porte et une fois que sa face perturbée fit irruption devant moi, je lui saisis par la main, afin que nous profitâmes ensemble de notre petit déjeuné.
À table l'ambiance était silencieuse. Il mangeait, il appréciait mais restait lointain. J'essayai tout de même de débuter une conversation.

- Alors Ludovic ? Comment tu te sens ce matin ?

Il me regarda pendant une bonne longueur de secondes...

- À ton avis? Répondit-il

- Je ne pourrai pas le deviner si tu ne me le dis pas.

- Pourquoi tiens-tu autant à m'aider Azura?

- Je.. .je ne sais pas! J'ai envie de le faire.

- Tu devrais rester loin de moi! Je ne suis pas une belle personne.

- Et pourquoi dis-tu cela?

Il me le répéta doucement en terminant son plat.

- Je n'ai pas une belle âme...

Il se leva à la prononciation de son dernier mot, en me laissant confuse et intriguée. Je terminai mon déjeuné, fit la vaisselle et grimpai les marches en empruntant de nouveau la direction de sa chambre. Mon obstination et mon entêtement ont toujours pris le dessus sur moi, et ce n'était surtout pas maintenant que ça allait changer.

Il avait laissé la porte mi-ouverte. J'y pénétrai et m'appuyai sur l'embrassure de la porte. Je croisai mes bras sur ma poitrine, et me mis à le fixer. Assis sur le sol, il réfléchissait. Je l'observai, il avait des cernes, il n'allait pas bien. Je me rapprochai de lui, et m'accroupis près de lui. Je soulevai son menton, il n'y avait rien dans ses yeux... je ne pouvais rien y lire. La lueur d'espoir que j'avais détecté les mois écroulés n'y était plus. Ce garçon était dévasté et détruit de l'intérieur...

- Ludovic...Parle-moi.. l'encourageai-je

-.......

- Comment tu vas ? Insistai-je

Zombie en Fièvre...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant