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.Azura.

J'ouvris péniblement les yeux, les rayons du soleil me brûlaient ardemment la joue, depuis la large fenêtre dans lequel ils avaient pénétré. J'émis un énorme soupir, et allongeai ma main depuis la table de chevet afin de vérifier les aiguilles du temps. Onze heures étaient tracées en chiffre sur l'écran, mes iris sortirent de leurs orbites ! J'avais raté quasiment la totalité de la matinée, et le pire j'avais la tête complètement alourdie, et un martellement interminable contre mon crâne. En une fraction de seconde, je remémorais les événements de la veille, tout ce vin m'avait frappé ! Mais n'empêche, que ça avait été une plaisante journée, et une soirée agréable.

Je posai doucement mes pieds sur la moquette. Depuis la chambre, je pouvais entendre, le vacarme que les Rossan provoquaient ! Il était certains, qu'ils étaient arrivés, cela faisait quelques bonnes heures ; Mikaël m'avait appelé hier, et prévenu de leur retour. Quant à lui, il ne rentrera que dans une semaine ou deux, il était resté pour finaliser certains détails, dit-il. Je m'étirai légèrement, même l'odeur du thé de onze heures, que préparait Josiane, m'avait devancé. Avec paresse, je dégourdis mes jambes encore endolories de sommeil...

- Oh mon Dieu, Josiane ! Josiane! Entendis-je fortement la voix affolée de Maggy

Rapidement, je m'emprisonnai dans la salle de bain ; sans me soucier de la nature de son affolement. D'ailleurs, sincèrement, je n'avais aucune envie de les croiser ! Je fis tourner le pommeau de douche, et me mis à chantonner quelques morceaux du refrain Blossom de Milky Chance en repensant à la journée d'hier, le temps avait été maussade et pluvieux mais les secondes qui y ont défilé m'avaient énormément plu.
Je sortis des minutes suivantes, me revêtis d'une tenue ample et légère et initiai l'arrangement de la literie ! Brusquement, j'entendis des coups, pilonnant la porte. Je soupirai d'un air exaspéré, et mis fin aux tortures de cette pauvre porte. Ce fut le visage de Maggy, qui se tint devant moi, plus angoissée, que furieuse. D'un ton tremblant, elle demanda :

- Écoutes Azura, par hasard tu n'aurais pas remarqué Ricardo ?

D'un seul coup, mon stock de nervosité grimpa au summum.

- Euhm.. Non...Maggy ...je ne l'ai pas vu !

- Et depuis quand tu ne l'as pas vu?

- Depuis hier, après qu'il ait terminé son plat de riz ! Répondis-je

Elle posa une main agitée sur le front! Ses lèvres tremblaient, ses pupilles peignaient le tourment de ses nerfs!

- Il...Il s'est passé quelque chose ? M'hasardai-je

- Il a disparu, envolé ! On ne le voit nul part. Clama-t-elle d'un ton soucieux

Une nouvelle qui me surprit moi-même. Mon cœur se serra, il était parti? Juste ainsi ? Sans me le dire?

- Il est peut-être aller faire un tour! Argumentai-je en essayant de dissimuler.

Elle me toisa du regard, en me montrant clairement que je venais de sortir une ineptie.

- C'est un schizophrène ! Lança-t-elle froidement

À ce moment, la voix de Paul s'éleva dans les airs, d'un ton perplexe...

- Maggy ! C'est encore plus grave que ce que l'on pensait ! Il m'a volé ma voiture ...

Elle se retourna, pour affronter le regard pressé de son époux. Il semblait furieux, déconcerté. Leur monde venait de s'effondrer ! À travers leur regard, il était clair qu'ils se sentaient affaiblis, sans issue, sans échappatoire !

- Tu en es sûr Paul, c'est peut-être un cambriolage... Fit Maggy déstabilisée

- J'aurais aimé que cela soit un Maggy ! J'aurais vraiment aimé ! Cet idiot m'a volé ma voiture.

- Comment cela à pu se reproduire ! C'est un z... schizophrène ...

- Je crois que nous l'avons sous-estimé Maggy tout simplement ! Fit Paul sans dissimuler les sous-entendus auxquels il faisait allusion.

Il s'adressa à moi d'un ton anticipé, en espérant que la réponse qui traversera de mes lèvres, servirait à quelque chose, où à leur mettre sur une piste ...

- Azura, tu n'as remarqué rien d'anormal ? Rien qui pourrait nous mettre sur une piste ? Avait-il eu une réaction étrange depuis notre absence ? S'enquérit-il

- Une réaction comme quoi exactement ? Demandai-je

Maggy et lui, échangèrent un regard entendu...

- Il a la fâcheuse tendance à se mettre à verser de l'eau sans aucune raison près de l'arbre, et en faire le tour, c'est un schizophrène, il est fou ! L'as-tu vu faire ? Il est primordial qu'on le retrouve, il est malade mentalement, il est capable de faire du mal à n'importe qui ! M'expliquait-il

Ils m'embobinaient sans scrupules dans leur labyrinthe mensonger. Je soupirai, fis semblant de me concentrer légèrement, puis répondit d'un ton neutre :

- Non...je ne sais pas, je ne suis quasiment pas sortie de la chambre, je suis désolée. Je ne croisais Ricardo, que deux fois en une journée ; aux heures de repas ! C'est tout.

- Mais c'est absurde ! Comment se fait-il que tu n'aies rien vu, ni entendue ? S'exclama Maggy d'un ton sec et impatient

- Je n'ai jamais accordé de l'attention à Ricardo! Il a dû partir durant la nuit !

- Et laquelle plus précisément ? Questionna-t-elle

- Je vous l'ai dit, hier encore il était là ! Répliquai-je

- C'est ce qui est le plus bizarre ! Il disparaît justement la veille de notre arrivée!! Il s'est envolé en le devinant seul peut-être ? Souleva-t-elle dubitative

- Excusez-moi, mais on se croirait, dans un interrogatoire de police! De quoi exactement m'accusez-vous Maggy?

- Azura, tu savais toi que l'on serait de retour ce matin même ? Questionna Paul plus calme

- Oui! Mikaël m'avait appelé hier matin, et il me l'a annoncé. Avouai-je

- Et tu étais où exactement lorsqu'il t'a appelé ? S'enquérit Paul

- Ici-même, dans cette chambre ! Assurai-je

Maggy avait l'air déconcerté, et ne tarda pas, bien entendu à manifester son commentaire.

- Tu penses qu'il aurait entendu ? Mais c'est impossible, c'est un....

Son époux l'interrompu, avant qu'elle ne sorte une bêtise "compromettante"...

-Ce n'est pas impossible Maggy ! On avait simplement raison depuis le début... Merci Azura. Fit Paul.

J'acquiesçai de la tête. Il tourna les talons, en gardant une mine encore plus anxieuse que sa venue. Maggy attendit qu'il disparaisse complètement, et requérai :

- Et Mikaël ? Que t'as-t-il dit d'autre exactement ?

- Qu'il resterait une semaine ou deux. Répondis-je calmement

Elle fléchit ses sourcils vers le haut, sans rien dire ; puis partie en sens inverse. Je refermai la porte. Toutes ces nouvelles, m'avaient choqué ! Il était parti sans rien me dire, sans m'en parler ! J'étouffai le sanglot, qui voulut jaillir de mes joues, en me demandant par où était-il passé...

Zombie en Fièvre...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant