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.Azura.

Assise en position tailleur sur le lit, Je fis une petite vérification sur mes status Instagram, et eut un froissement au cœur à voir le post de Mikaël, lui et Charlotte qui riaient sur la plage " Good vibes with Strawberry Charlotte". Je satisfais ma curiosité, en pressant sur celui de Mikaëla, et apparemment, vue leurs photos de "fun" entre ce trio et leur parent, il était évident que je n'avais nullement manqué durant leur séjour! Déjà qu'il avait ignoré mes appels.

J'abandonnai mon portable sur le lit et me rendit sur la terrasse. Il était neuf heures du matin, et mes pensées confuses face à l'attitude de Mikaël, faisait le plein dans mon cortex.
Le temps au dehors, était de bonne humeur, j'avais horreur quand cela m'arrivait. Que mon humeur fût à l'échelle zéro, et que dame nature offrait à ce moment les plus beaux reflets de sa beauté ; ce qui m'empêcher d'en savourer les zeptosecondes qui en défilaient.

À travers mes iris qui observaient vaguement le jardin recouvert du bleu délavé du ciel, j'aperçu Ricardo debout près de l'arbre. Au passage de Josiane qui lui fuyait comme la peste, leurs regards se croisèrent, il lui fit une majestueuse singerie digne d'un vrai macaque, en lui enseignant sa rangée de dents blanches et en exorbitant ses narines et ses iris gris-vert! Cette dernière poussa un cri d'effroi dans sa langue maternelle !

- Anmwey

Elle effectua de grandes enjambées afin de mettre de la distance entre eux! Cette scène m'arracha un rire amusé que j'eus du mal à contenir. Le son de ma voix, chatouilla son système auditif. Il releva la tête vers moi, eut un semblant de sourir qui étira à peine la commissure de ses lèvres, m'observa durant quelques brèves secondes, puis s'en alla.

Le voir fit surgir de mon cerveau, la révélation de son prétendue prénom "Ludovic". Était-ce vrai ? Où tout simplement le pur fruit de son imagination schizophrénique ? Ça arrive que l'on aurait voulu, capricieusement un prénom meilleur que ce que nos parents nous auraient attribué. Pourtant, le plus intriguant c'était le fait qu'il avait parlé. Il n'était ni muet, ni sourd. Mikaël s'était trompé sur toute la ligne, et peut-être que j'essaierai de lui en parler, lorsqu'il y en aura moins de tension entre nous.

Je désertai la terrasse et me rendis dans la cuisine..

- Bonjour Josiane!

- Bonjour! Mlle Azura

Nerveusement, elle se mit à préparer mon plateau, qu'elle surmonta d'un café, d'une salade de fruits et de quelques tartines de beurre.

- Tu vas bien Josiane ? Demandai-je

- Mr Ricardo ki fem fon sel derape la! Ti bonhomsa drôle li tonbe fem grimas.. e ou konnen li pa janm pale ni anyen..( Mr Ricardo m'a foutue l'une de ses peurs avec de drôles de pitreries ! Déjà qu'il est comme un déphasé qui ne parle jamais)

- Hmm.. je comprends. Répondis-je. Je vais emporter mon déjeuner dans ma chambre prétextai-je.

Elle hocha de la tête comme réponse. Je sortis et me dirigeai de nouveau chez Ricardo, je toquai, il m'ouvrit. Je restai toute la matinée avec lui, cette fois, il n'avait sortie aucun mot, mais s'était régalé de ce petit déjeuner. Des minutes plus tard, je me rendis dans la chambre et mit mon égo de côté. Je composai le numéro de Mikaël. Il décrocha sur la deuxième sonnerie.

- J'ai cru que tu n'allais jamais le faire ! Sortit-t-il calmement

- J'ai pourtant essayé de te rejoindre ce matin, mais tu n'as pas décroché !

- J'étais en réunion avec Howard, et je n'ai pas remarqué, mais non plus je ne les ai pas trouvé dans mon historique ! Peut-être un défaut du téléphone! Comment tu vas ? Fit-il doucement

- Bien..et toi..

- Tu me manques Azura! Déclara-t-il

J'eu un petit sourire nostalgique, sans pour autant réellement ressentir de la joie. Je lui répondis par autre chose.

- Et tu rentres quand ?

- Je termine mes valises, et cet après-midi on sera là...

- Cool soyez prudent. Le conseillai-je

- Azura? Reprit-il

- Dis-moi Mikaël ! Répliquai-je d'un ton faible

- Je t'ai dit que tu me manquais !

Je soupirai

- À moi aussi Mikaël !

- Je te laisse chaw! On se voit plus tard..

- À plus tard! Répondis-je hâtivement en priant le ciel, qu'il ne me sorte pas un je t'aime, auquel je n'avais pas envie de répondre !

Ses intentions furent approuvées par le tribunal du très haut...

- Je t'aime! Insista-t-il

Je restai un moment silencieuse derrière le combiné..

- Azura? Je t'ai dis Je t'aime Réaffirmat-il

- Je t'aime aussi Mikaël..dis-je

Je raccrochai et laissai une larme ruisseler au long de ma joue. Était-ce la colère que je ressentais ? Que tout entre nous était en vrille et il refusait de le reconnaître où était-ce le fait que ces mots qui sonnaient si féeriques à mes yeux il y à quelques mois encore, ont perdu leur saveur ? Nous n'étions plus en accord et il faudrait qu'on en discute, avant que nos fous rires deviennent un souvenir lointain, que nos âmes soient en périls, qu'on oublie ce qu'on était, avant qu'il y ait des failles dans nos caresses..et que nos bouches deviennent sèches pour se quitter...

Je soupirai et me rendis au jardin pour prendre de l'air. Je remarquai Ricardo qui avait en main le pichet d'arrosage.Plus je me rapprochais de Ricardo, plus je trouvais insensé son statut de schizophrénie. Il possédait toutes ses facultés mentales et même intellectuelle. Il n'avait nullement l'air d'un détraqué ou d'un déphasé comme les membres de sa famille l'insinuaient ; sinon juste qu'il lui fallait de la patience et de l'alimentation.
D'ailleurs le faire, me comblait de plaisir...

Il s'apprêtait à commencer son manège d'arrosage, hésita puis vaguement il jeta vulgairement l'outil d'arrosage en abandonnant ce qui apparemment était une routine, un liquide visqueux s'écoula du pichet, mes yeux s'attarderent là-dessus et s'écarquillèrent légèrement à la reconnaissance de celui qui se trouvait dans son réfrigérateur personnel. Était-ce de l'illusion, où quelques feuilles du mapou en moins de quelques secondes devinrent de couleur jaune d'automne. Alors que mes pensées parcheminaient le mystère qui s'étalait devant moi, lui il était à des centimètres de l'arbre qui continuait à perdre le vert luisant de son feuillage...

De nouveau, un frisson me parcourut jusqu'à l'échine. Je claquai des dents et tremblai de partout ! Sois j'étais moi-même schizophrène, ou cet arbre me donnait invraisemblablement une drôle sensation de malveillance indescriptible.








Zombie en Fièvre...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant