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.Ludovic.

Mes yeux, mes lèvres, mon corps, mon ouïe, ma vue, mon odorat, tout petit à petit se réhabituait à ce qui était "l'éxitence". La mort démoniaque qui m'avait vaincu, avait laissé derrière elle ses dernières séquelles. J'ai encore des souvenirs de ma raideur cadavérique, des gifles horribles qui m'ont incendiées la mâchoire, de souvenirs machiavéliques qui m'ont fait grincés des dents, des actions violentes de viol cauchemardesques commis par mon corps, du manque d'énergie, de la soif qui étouffait ma gorge à chaque crime sexuelle que je commetais sous les commandements de "Agwe", de mes mains qui tremblaient, de la tempête neigeuse de ma poitrine où c'était plus froid qu'en Islande, de mon membre vilebrequin raide dans mon caleçon constemment plus chaud qu'un volcan et de mon âme qui hurlaient à l'horreur.

De ses souvenirs, celui qui restait encore plus gravé dans ma mémoire , était le sien.J'ai encore sous mes yeux l'intensité de ton chagrin maman. J'entends encore ta voix maternelle étouffée de sanglots, qui n'avait pas la force de m'en vouloir pour le salaud que j'étais. Je ne voulais pas non plus là quitter, j'aurais préféré vivre avec son regard blessé de mère qui avait du mal à reconnaître son fils, qui avait du mal à comprendre pourquoi avais-je violé ces filles; j'aurais préféré son air amer, que de l'abandonner et de là livrer à la solitude. J'avais promis à mon père sur son lit de mort que je veillerai sur elle, sur maman; tout comme j'avais promis à Sébastian que je comptais être toujours là pour lui .Your shit is my shit ! Mais tout était parti en fumée...absolument tout...

Je me mis debout face à la fenêtre et observai tendrement le mapou qui dégénerait. Son dépérissement évoluait à petit feu, comme ma chair qui encaissaient les dernières braises de mes retombées léthargiques qui s'éteignaient; sauf que moi je retournais à la vie...
Mes yeux se levèrent vers un ciel couvert d'étoiles, avant que sa toile de fond ne laissait apparaître la lumière spectaculaire du levée du jour. Il était exactement quatre heures du matin. En voilà quelque chose de bon que j'avais tiré de mon expérience de Zombi en fièvre. J'avais développé des facultés à lire l'heure grâce aux différentes positions de la lune...
Une silhouette traverssa le jardin, c'était celui de Mikaël, qui revenait de son escapade nocturne, il ressortit des minutes plus tards sans que personne ne l'aperçoive. J'étais peut-être invisible à ses yeux, mais il ne l'était pas face aux miens. Aucun des Rossans et leur culte du moi ne l'était. Ni Paul et ses infidélités, ni Maggy et son aporophobie, ni l'égocentrisme de Mikaëla en train de soliloquer discrètement sur ses obsessions charnelles pour Khaleb. Aucun d'entre eux...

L'heure du déjeuner approchait. L'aube crépusculaire avait disparut, et laissait place à un soleil léger qui réchauffait les brises fraîches matinales, il était entre six heures cinquante et sept heures. Ses rayons étaient doux, peu aveuglants et éclairaient tout le jardin. Je descendis en me maquillant de mon air de zombi. Maggy et Paul attablés savouraient un café aussi noir que devrait être leur cœur; Mikaëla en tenue de fitness, croquait vaguement dans une pomme, Mikaël bien sûr, n'y était pas et ensuite mes iris se posèrent sur elle.... Azura...
Je m'assied en m'efforçant de conserver l'air naturel zombifiant à laquelle ils étaient tous habitués, sous le regard observateur de Maggy. En face de moi, un menu maigre de maïs moulu blanc m'attendait, au moins ce n'était pas ces bananes plantins pimenté et à gout d'ail . Je fis semblant de tenir la cuillère.Rassurée, elle débuta la conversation, en s'adressant à son époux :

- Et Mikaël ?

Ce dernier haussa les épaules, en s'attaquant à son moktail de fruits fait maison. Elle reprit sa question en regardant sa fille, qui terminait sa dégustation du fruit défendu.

- Mikaëla, ou diable est ton frère ?

Celle-ci ne répondit pas, alors elle décida de s'orienter près d'Azura Azura au regard scintillant; Azura qui discrètement m'observait en silence. La jolie Azura à qui j'avais dérobé un baisé... Je rompis le contact de nos iris, avant que la propriétaire des lieux ne s'en aperçoive; alors que la voix de cette dernière résonna d'un ton draconien, voir rigide même :

- Azura, il est ou Mikaël?

Celle-ci atterie dans l'ambiance flagrante qui reignait quotidiennement autour de ce déjeuné familiale.

- Pardon Maggy? Vous aviez dit?

Agacée, sa future belle-mère soupira

- Mikaël, mon fils, il est ou?

- Je l'ignore ! Admit-elle d'un ton sec

- Comment cela tu l'ignores? C'est bien ton futur fiancé non? Tu ignores quoi au juste? Où il est ou où il a dormi? Commenta Maggy d'un ton déplaisant

Azura leva les yeux par dépit sans répondre. Elle poursuit, en me jetant de furtifs coup d'œil

- Et c'est quelle genre de relation entretiens-tu avec mon fils exactement ? Paul tu entends cela?

Azura arqua un sourcil d'un air arrogant en fixant directement dans les yeux, la mère de Mikaël, puis se leva de sa chaise et manifesta d'un ton drastique:

- Le genre de relation qui ne regarde que Mikaël et moi. Si vous voulez bien m'excuser.

Elle abandonna la table sous les yeux épouvantés de madame, comme si on avait manqué de respect à la reine de Galles.

- Et qu'est-ce-qui lui prend celle là ? S'enquérit-elle. Je n'ai fait que demander pour Mikaël...

Mikaëla se servit un verre de jus d'orange et déclara vivement :

- Si tu veux savoir, ils se sont disputés hier soir, Mikaël à sans doute dormi dans l'une des chambres d'invité et est peut-être parti de très tôt au boulot!

- Sans déjeuné ? Opina Maggy

- Il l'a zappé sans doute pour ne pas la croiser! Sinon appelle Charlotte ! Ajouta-t-elle

- Charlotte? Se laissa répéter Maggy

-Je dis ça, je dis rien! Tu sais à quel point ils sont de proches amis maman ! Ne sois pas perverse...Bon je dois filer, l'heure de mon cours de fitness approche et de mon babysitting. À plus papa...

Elle disparut en laissant traîné son odeur d'eau de cologne. Je picorai vaguement mon plat, sans jamais porter aucune cuillère à la bouche. Le regard de Maggy se fit intense sur le contenu qui gisait encore sous mon nez. Je voulu lever mon regard vers elle Croiser ses iris afin de lui jeter ma haine me demangeaient ; mais je me retins. Ce n'était pas le moment, rien ne pressait, du moins pas pour moi.

La voix de Paul lui signalait qu'il fallait qu'ils s'en aillent. Elle vérifia sa montre de luxe, et jeta un air de soupir. Ses iris qui me pressuraient de manger, m'abandonnèrent de manière regrettable. Elle se retira de table, imité par son époux. J'attendis qu'ils disparurent complètement de leur propriété et quittai la table en me servant clandestinement de ce qui restait du petit buffet matinale. Quelques fruits, un pain au chocolat et un verre de jus d'orange. J'emportai le tout dans ma chambre, en faisant prudence de ne pas croiser Josiane.je m'installai confortablement, et commençer à déguster ceux à quoi ils m'interdisaient l'accès. Plus je mâchais, plus mes papilles gustatives valsaient sur la réhabilitation de ses mets succulents. Je revis mon enfance, ma mère, ma vie, mon existence avant ma vie de zombi...

Pourrais-je te pardonner Mo? C'est bien à cause de toi, que je suis dans ce sal merdier. Moana Taylor, tu avais tout gâché. Tu as décidé de mon destin, toi et ton foutu Agwe de merde...vous l'aviez scellé.
Alors petit à petit ce fossé dans lequel tu m'avais entraîné,où j'ai passé j'ignorais jusque là combien de temps invisible comme l'air, ou j'ai vécu des millions d'heures seuls dans le noir dans l'obscurité, m'avaient bien changé! Devrais-je en vouloir à Dieu où le remercier d'être en vie? Parceque, après le goût salé de ses chips qui avaient exploré mes papilles gustatives, j'aurais pû tourner à la folie, chercher ma tombe, creuser la terre et m'y enterrer de nouveau! C'était souvent le sort qui était réservé à certains qui avaient dû trépasser en zombi; quand ils goutaient au sel! Le bókor avait dit à Maggy que je n'étais pas comme les autres zombi, que mon âme et mon esprit était encore uni. Mais Quelque chose d'autre m'avait retenu et m'avait empêcher d'être emporter par la démence. Elle...c'était elle qui m'avait retenu.

Agwe avait voulut que je vive consciemment les cauchemards qu'ils avaient prévu de m'inffliger. À me faire crier d'effroie sans que je ne sois capable de rien faire. Ton loa vengeur à fait de moi un monstre du viol et une hantise mystique pour dévorer toute âme humaine, toute virginité masculine où féminine qu'il convoitait. Penses-tu parfois à moi Moana? Je ne suis plus la même version, tu sais ?Avant j'étais un peu froid, maintenant je crois bien que je le suis complètement ! Et aussi, je crois bien qu'il était trop tard pour combler le manque Moana Taylor...

Zombie en Fièvre...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant