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.Azura.

3 jours plus tard...

Nous étions au lendemain de dimanche Pâques, et tout le monde était craqué. Tous, sauf Mami et tante Martha. Dès sept heures du matin, après leur café et cassave à la marmelade, elles s'étaient rendues à la paroisse des sœurs pour le service religieux d'après Pâques. À la maison, il n'y avait que Ludovic et moi. Bastiann, quant à lui était chez Matteo à jouer au Basket. Je m'étais mis à la préparation de patates douces bouillies et de lait à la cannelle...

- Tante Martha, Mami Love et toi vous savez ce que vous me rappelez Dit Ludovic en me regardant cuisiner...

- Dis moi qui ? L'encourageai-je

- Les trois fées-marraines de la belle au bois dormant !Dame Paquerette,Dame Flora et Dame Pimprenelle, trois adorables fées!

J'éclatai de rire, il poursuit .

- Tante Martha serait dame Pâquerette la plus gentille, la plus réservée et la plus angélique; Mami Love serait dame Flora, la plus calme, la plus soucieuse et la leader et toi tu serais Pimprenelle, la plus râleuse ...

- Moi la plus râleuse? Dis-je amusée en feignant d'être frustrée.

Il rit avec moi...

- Et Bastiann il est qui ? Repris-je

- D'après toi? Fit-il

Nous le répétâmes en cœur en riant...

- Le Roi Hubert!

- Si il nous entendait ! Fit -il

- Et alors ? Le roi Hubert bouffait avec appétit tout ce qui avait sous son passage, lors de son dîner amical avec le père d'Aurore! J'ai du mal à croire que Philippe est son fils d'ailleurs opinai-je en riant

- Pareil ! Commenta-t-il en maniant son tout nouveau portable qu'il avait commandé sur un magasin en ligne de la capitale. D'ailleurs, J'étais son premier contact!

- Et toi alors ? Demandai-je

- Soit le Prince Philippe ou la sorcière Maléfique ! Répondit-il

- Moi, je pense que tu es le Prince Philippe . Lâchai-je

- Il lui manque sa Princesse... Fit-il

- Qui? Dis-moi ?

- Tu es Pimprenelle ! Me rappella-t-il d'un ton moqueur.

Il cassa l'ambiance...

- C'est fou ce que tu peux être atrabilaire parfois ! Lui reprochai-je

- Et alors ? Ce sont mes défauts, tu me détestes pour ça ?

- J'adore ces défauts figure toi! Lançai-je subitement

- Vraiment.

Je m'essuyai nerveusement les mains en me mordillant fébrilement mes lèvres. Il y eut, un silence de quelques secondes, que j'interrompis rapidement .

- J'ai fini! M'exclamai-je

- Super ! Tu as fais quoi?

Je mis deux bols à disposition, et nous servis à chacun, une portion de lait sucrée à la cannelle ayant comme navire des quartiers de patates douces. Il regarda le bol, et le repoussa...

- J'en veux pas! Fit-il

- Tu as de très mauvaise manière ! On ne regarde pas la bouffe comme-ça. Tu vas vraiment te remettre à faire le gamin capricieux ? C'est ubuesque de ta part.

- Désolé, déjà fait. Retour en arrière . Impossible. Martela-t-il

- C'est qui, qui t'as gâté comme ça ?

- Ma mère. Articula-t-il fièrement

- On va voir ce qu'on va voire! Fis-je en souriant malicieusement

Je pris une cuillerée à soupe de patates mêlé de lait, et me rapprochai près de lui! Comme un avion, j'essayais de l'enfonçer la cuillère dans la bouche. Il se mit à rire inlassablement...

- T'es folle, je t'ai dit que je n'en voulais pas! S'écria-t-il en rigolant

Je me mis en califourchon sur lui avec une agilité de félin ,en essayant de maîtriser ses bras, deux fois plus fort que les miens. Je lui retins la bouche de mes doigts fuselés, tandis que, j'avais l'autre bras soulevé en l'air avec en main la cuillerée de patates, qui menaçait de tomber!

- Ouvres la bouche mon grand! Disais-je

- Tu vas nous renverser avec cette chaise! Elle ne va pas supporter notre poid pour longtemps. Mentionna-t-il en faisant de son mieux d'ôter sa bouche à ma portée...

- Allez ouvre! Je te dis! En me marrant

Je m'y aggripai encore plus à lui, en nouant mes pieds autour de ceux de la chaise, toute décidée à remplir ma mission, l'affaire je lâcherai pas! Il fallait qu'il croque à la patate....

***

.Mikaël.

Un mois! Un mois sans nouvelle, sans appel, sans message, aucun signe de vie. Mes textos, et mes coups de fil , elle les avait laissé en plan. À croire qu'elle avait disparue de la surface de la terre. Jouait-elle à me ghoster par hasard? Elle n'oserait pas. Mes activités au bureau, mon planning chargé, mes responsabilités en tant que DG ,avaient complètement rendus mes jours libres inaccessibles; sans compter les exigences de cette gourgandine de Charlotte pour les fêtes de Pâques et les problèmes économiques de mes parents qui s'ajoutaient et s'empiraient de jours en jours. J'avais dû changer de voiture, parceque tout ce que je possédais avant mon mariage dépérissait! L'ambiance chez mes parents étaient devenus ternes, froids, isolés. J'avoue que moi-même j'étais dépassé par les événements; c'est comme si le diable, nous était tombé dessus! Et ça me rendait dix fois plus atrabilaire.

Nous étions lundi, et j'avais finalement pû me libérer. Les Cayes m'acceuillit à bras ouverts, avec sa beauté paysagiste. Je contournai la place de Notre-Dame, longeai toutes les rues et ruelles jusqu'à me rendre, vers la longue rue menant vers l'ouest, en virant agilement le carrefour avec la célérité dont je fis preuve, je faillis percuter deux petites négresses aux nattes collées, transportant des sceaux d'eau suffisamment trop lourd pour leur tête, et deux autres garnements jouant au foot avec un pot de gazeuse en plastique dépérit dont il ne restait casiment rien! Je dû freinai sur le champs, puis les klaxonnai rageusement. Tant de pauvreté me révulsait, toujours là à traîner leur laideur, et leur misère après eux. Je repris le contrôle du véhicule en expirant d'un air frustré. Déjà l'odeur marine, de la lagune bleue profond me chatouilla les narines. Je tournai vers le deuxième carrefour, qui me donna accès vers l'allée, dont la chaussée en adoquin accueillit chaleureusement les roues de ma nouvelle tire. À l'horizon on pouvait apercevoir la mer en toute zénitude. Je me garai sur le trottoir, et passai sans saluer la fidéle clientèle du restaurant. Je n'étais réellement pas d'humeur à être aimable. Le portail était ouvert, un jardinier procédait à un nettoyage méticuleux des arbres dont leur feuillage dépassait un peu trop la limite des grands mures qui formaient une forteresse, afin d'abriter le joli domaine. Je gravis les marches un à un, longeai l'entrée dont de chaque côté de grands vases de plantes étaient disposés et j'entrai dans la galerie. Savamment, je m'aventurai vers la porte en acajou luisant dont les persiennes étaient ouvertes ,puis traverssai le salon. C'était bien le rire rebondissant d'Azura qui me chatouillait les oreilles, sa voix était entremêle à celle d'une autre plus rauque et virile; et ça me provenait depuis la cuisine. J'accelerai mes pas , tandis que mon stockage d'agressivité, déjà dominait le top dix des charts ! Ce que je découvris me déconcerta de manière inattendue! Mes yeux furent abasourdi de la scène qui se jouait devant moi. J'entrai en éruption d'une colère noire que j'eus du mal a contenir l'ampleur. Ricardo? Azura ?Que foutait cet imbécil ici? Que foutaient-ils tout les deux ensembles ? Ma respiration devint saccadée, mes sourcils se froncèrent, mes poings se serrèrent, je me fis violence de contrôler mes impulsions électriques agressives suite à ma frustration, qui prenait du large! J'explosai d'un ton de frénésie et d'enchaînement insoutenable face à leur position sans vergogne, qui me dérangeait.

- C'est quoi ce bordel non d'un chien Azura ?

Ils ne riaient plus, un silence glacial pesa dans l'air...

Zombie en Fièvre...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant