.Ludovic.
Qui dit Port-au-Prince, dit soleil de plomb, dit rue surpeuplé, dit immondices à travers certains trottoirs, dit injures ,camionnettes en pétard, nuits de démence et je m'en passerai des femmes coqueberts et chattemites. Mais aussi, Port-au-Prince avait quelque chose d'exceptionnel. Ce que l'on appelait le "Raket" ; la voiture de Paul Rossan avait été le candidat idéal pour ce marché noire. J'avais conduit jusqu'à un vieux garage des zones rurales de "kafou tifou", ou un groupe de mécaniciens avaient été trop heureux d'acheter illégalement les pièces de cette superbe tire pour ensuite la réduire en tas de ferraille bonnes pour la case, sans se soucier de leur provenance.Ils s'était simplement fier à mon apparence; Ils m'avaient payé en liquide et j'étais parti en payant un motard pour me conduire jusqu'à Pétion-ville. J'avais pû avec cet argent renouveler ma garde-robe en m'achetant une quantité de vêtements et de cosmétiques pour hommes, puis des paires de converses noirs All Star. Ensuite, j'avais cherché refuge à l'église de Saint-Pierre, là où réellement tout avait recommencé pour moi. Le prêtre m'avait reconnu, et on avait un peu conversé de manière thérapeutique sur mon retour des morts.Ainsi, il m'avait permis de rester ici, autant que je le voulais. Il m'avait donné une chambrette avec une grande fenêtre donnant vue sur l'ensemble de la cour de l'église. Je mangeais les repas respectifs avec eux, les membres du service catholique. Mes journées, je les passais, allongé sur un banc en pierre assez confortable, placée au dessous du feuillage d'un énorme amandier, et souvent je pensais à Azura.Je n'avais toujours pas décidé que faire de ma vie, mais à elle si j'y pensais! De jours comme de nuit. Comprendra-t-elle que j'avais paniqué, que je n'avais pas pû envisager d'autres solutions....Sauver ma peau, sauver le peu qu'il me restait ...
On était dimanche, il était onze heures du matin selon les grandes aiguilles du cadran. Le ciel était d'un bleu intense, le vent soufflait paisiblement et les cloches annonçant la fin de la messe de dix-heures trente.Celle à laquelle souvent ma génitrice y assistait; elle doit sûrement se trouver dans l'assemblée. Allongé à ma position habituelle sur le banc depuis le presbytère ,un pied replié en angle aiguë, tandis que l'autre traînait sur le gazon. Mes bras passés à l'arrière de ma nuque, j'essayais d'écouter les dernières rites de conclusions les yeux fermés. Brusquement, quelque chose assombrit encore plus l'effet de phosphène qui planait dans mon champs visuel. J'ouvris doucement mes iris, et fut totalement surpris de voir Azura! Mon cœur se mit à sonner l'alarme; je me relevai d'un bond.
-Bonjour Ludovic...
Sa jolie petite robe ivoire seyait bien ses formes délicate. Mes yeux s'attardèrent sur ses jolis traits faciaux. En une seconde, mes sens s'enflammèrent, j'avais l'impression de devenir pyromane...
- Bonjour...Com...comment m'as-tu retrouvé?
- J'étais venue à la messe! Et habituellement je me promène ici, sur la cours du presbytère après les rites religieux ....
Je fléchit nerveusement les sourcils
- Ah!
- Tout ce que tu trouves à dire c'est Ah? Je me suis fais un sang d'encre à ton sujet, j'ai passé des nuits à me demander si il t'était arrivé quelque chose!
- Si tu voulais tant me retrouver, t'avais qu'à chercher!
- Et où étais-je sensé te chercher? Comment aurais-je su que tu serais venu te réfugier ici exactement.
- Si t'étais venue dimanche dernier, tu m'aurais retrouver.
Elle baissa légèrement les yeux..
- J'avais à faire. Répondit-elle doucement
Je me remis à l'observer, elle avait les cheveux lissés, retenus en queue de cheval. La simplicité de sa beauté naturelle me captivait. Elle était belle. Jolie à regarder; mais ma poitrine se cripsa lorsque je remarquai son annulaire scintillait sous le poids d'une alliance. Il ne m'en fallait pas beaucoup, pour en tirer une conclusion hâtive...Fallait que je garde mes distances apparemment ! Au final il avait sûrement marié Azura, à la place de Charlotte..
- Tu...tu es parti sans me dire au revoir ! Fit-elle d'un d'un ton blessé
- Désolé. Je n'avais pas eu le temps de te prévenir !
Elle arqua ses sourcils
- Pas eu le temps ? On avait passé la journée ensemble!Toute la semaine. Puis tu disparais juste comme ça, du jours au lendemain ! Dit-elle froissée
- Et tu voulais quoi? Que j'attendes patiemment que ces Rossans vienne me replier à la servitude ? Demandai-je sèchement
- Non ! Mais on aurait pu trouver une solution à tout cela...fit-elle
- Laquelle ? Je t'avais entendu parler à ton chéri au téléphone, et tu ne m'a rien dit! Tu es restée silencieuse.
- Je ne voulais pas gâcher l'ambiance en t'annonçant qu'ils allaient revenir! J'aurais trouver une solution...
Je ris nerveusement
- Tu crois que ça me fait plaisir de toujours être protéger par toi? Par tes petites stratégies féminines ? C'est super gentille de ta part, mais ce n'est pas une partie de plaisir d'être le petit agneau que tu protèges! Articulai-je
- Tu es ridicule Ludovic ! Ridicule et immature.
- Bravo ! Tu as découvert une de mes qualités. Répliquai-je sarcastique
Elle soupira, le prêtre traverssa dans l'allée et nous salua :
- Que Dieu vous bénisse mes enfants. Bon dimanche.
Elle se grimma la face d'un air angélique, en souriant et en faisant disparaître sa frustration. Sa voix se fit douce et respectueuse.
- Merçi Mon père à vous de même.
Elle attendit, que les pas du prêtres s'éloignent suffisamment, pour enchaîner d'un ton plus calme.
- Je vais aux Cayes!
J'haussai les épaules en faisant le choix de camouffler le léger froissement qui m'arrima le cœur.
- Et alors.. ?
- Viens avec moi!
Je me rallongeai sur le banc, à ma position initiale, en portant cette fois mon avant bras, sur mon front.
-Qu'est-ce-que je vais foutre en province? Voilai-je
-Tu ne peux pas dormir ici! Argumenta-t-elle
- J'ai une chambre! Réitérai-je
- Et tu te nourris ? Tu manges quoi?
- L'église me fournit à manger!
Elle soupira, puis m'interrogea tranquillement tout en m'affligeant son beau regard comme appuie.
- Pourquoi tu as volé la voiture de Paul?
- J'ai pris ce qui m'était de droit, et je l'ai vendu. Articulai-je
-Et t'en as fais quoi avec l'argent ?
- Qu'est-ce-qu'on fait avec de l'argent ? L'interrogeai-je
- Joli Converse! Me félicita-t-elle
- Jolie bague! Recidivai-je
Elle toucha nerveusement son alliance...
- Et ton Mikaël ? Questionnai-je
Elle roula des yeux...
- Viens avec moi aux Cayes, et je t'expliquerai... Reprit-elle
Je l'offris un demi-sourire sarcastique, j'avais déjà ma réponse de toute façon,
- Parce que c'est long ce qui se passe?
- Alors tu viendras? Je pars demain où après- demain, il faut que je change de Jeep !
- Bon voyage ! Lui souhaitai-je
- Je viendrai te chercher ici ,mardi vers sept heures! Tiens toi prêt. Conclut-elle d'un ton décidé
J'arquai mon arcade sourcillère vers le haut, sans répondre. Elle tourna les talons, puis revint sur ses pas, se pencha vers moi, et posa un baisé près de mes lèvres...
- Je suis contente de t'avoir retrouvé Ludovic. Me souffla-t-elle
Elle s'éloigna, je me mis à observer sa silhouette. Moi aussi, j'étais heureux qu'elle m'ait retrouvé...

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Zombie en Fièvre...
Mystery / ThrillerZombi goute love, li pa mande rete ! Il en a goûter et il en redemande !