85

59 12 0
                                    

.Ludovic.

Patiemment, entre les murs de ce chic duplex, dont l'intérieur s'alliait avec confortabilité, j'attendais la mise à jour de mes documents. Ma carte d'identité et mon permis de conduire m'avaient rapidement été délivré, par le biais de Sebastian qui avait en moins de deux jours, fait jouer ses relations. Leur obtention, me permettait de circuler librement; mais ce qui s'avérait être facile pour tout citoyen haitien, était pour moi une résolution hermétique. Mon portable interrompit ma réflexion. Réfléchir était devenu mon quotidien, je passai des heures à le faire non stop! La sonnerie insista, je décrochai finalement ; c'était Sebastian.

- J'ai une bonne nouvelle pour toi...

- Laquelle Sebas ? Vue ma situation actuelle, je doute qu'il y ait de bonnes nouvelles..

- Allons, ne soit pas si pessimiste ! Soukar à réaliser le virement des actions de ton défunt père, sur ton compte! Ce soir, je passerai pour te remettre les dossiers..

Je devrais sauter jusqu'au plafond, sauter, pomper, rire...Mais rien, rien ne m'ébranlait..

- C'est super ! Dis-je peu enclin à l'effort

- Carrément vieux! Tu ne veux pas qu'on aille se partager une bonne bière ? Je me suis renseigné, Portofino sera peu bondé ce soir..

- Tu sais bien, que je ne veux pas risquer ma couverture Sebastian...

Il eut un soupir déçu, toutefois respectait ma décision. Il changea de thème..

- Et cette famille, tu ne t'es toujours pas décider à me dire qui c'est ?

- Sebas! N'insiste pas. Je t'en pries frérot.

- Bon, c'est comme tu vois petit frère ! Allez, je te laisse. Je vais déjeuner avec Natt et Mo ...

Encore à l'ouest de sa vie pensais-je...

- A plus Sebas. Dis-je

-He Ludo, sors un peu . Prendre de l'air te fera du bien, ta mère s'inquiète ; ne reste pas emprisonné dans ce duplex...

- Si! Je... j'y ferai un tour...Ciao.

Je raccrochai en soupirant. Je me confinais, parce que sortir pour moi était impossible. Tout les anciens lieux, que je fréquentais auparavant était continuellement occupés par ceux que je côtoyais dans le temps ! Les centres de loisirs les plus récents, étaient également engloutis. Je n'avais pas ma place, aucun endroit ne me convenait. Je sentais des regards qui m'analysait, je n'étais pas à mon aise. J'étais assis là, à observer le cours des choses ! Rien n'était plus pareil. Évidemment, ils s'assuraient toujours de me rendre visite, desque la lune était au rendez-vous. Maman, n'atermoyait pas bien entendu à régulariser ses venues, en rapportant toujours quelque chose! Elle me traitait comme si j'étais encore ce gosse de dix-neuf ans, que je voulais disparaître de mon existence. Elle m'avait payé une femme de ménage, Carlane. Elle était sage et douce....

- Mr Akimi, vous voulez votre thé vert tout de suite ?

Un thé que maman me forçait à prendre pour, relaxer mes nerfs disait-elle. Je rechutai à mille degrés sur terre....

- Non... merçi Carlane...

Elle acquiesça et se retira discrètement. Maman compensait ses journées après son travail à l'ambassade américaine, dans plusieurs activités, telles que : le Yoga, le tennis, et dirigeait un club de lecture du soir pour Senior.  Hier, elle les avait lue Benvolio, une œuvre d'Emily Whitaker qui mettait en protagoniste, Benvolio le cousin de Romeo; m'avait-elle expliqué... Elle prenait plaisir, à les ressasser les vraies valeurs de l'amour; et elle était épanouie et resplendissante. Sebastian quand à lui, avait un très bon ami et collègue, répondant au nom de Natt, avec qui il passait tout son temps, ses déjeunés, ses week-ends au club de Pétion-ville, à l'Obléon de Kenscoff et j'en passe . Quand nous deux, on conversait et que s'épuisait nos reviviscences mémorielles, on avait plus grand chose à partager... Bien sûr que ça me plaisait de l'entendre parler de son fils, de sa femme ; pourtant, ce n'était plus pareil. Je me sentais de trop, comme une pièce inutile dans son existence. Nous n'avons plus les mêmes façon de voir la vie.

Zombie en Fièvre...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant