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.Ludovic.

La sonnette carillona, mes mains devinrent moites, des sueurs froides me perlèrent sur le front. Mes jambes étaient molles! Affronter le regard de celle dont j'avais trahis les principes qu'elle m'avait inculqué me rendait veul! Sebastian avait prévu de l'expliquer tout de mon récit fabuleux, avant notre rencontre afin d'éviter qu'elle ne soit plus pénible, que ce que le destin avait prévue. La sonnerie insista de nouveau, j'amassai le peu de courage que j'avais, et me dirigeai face à celle qui suppliait de l'ouvrir. 

J'inspirai, expirai puis posai une main tremblante sur le poignet de la porte. Je l'ouvris. Je restai figer. Elle resta figer.Ses jambes tremblèrent. Le sol se dérobait sous mes pieds. Ses lèvres frémirent .Les miennes devinrent immobiles. Sebastian l'encouragea à avancer...

- Ludovic... Souffla-t-elle

Ses iris avaient du mal à accepter l'homme qui était en face d'elle. Était-ce cet adolescent qu'elle avait enterré il y a huit ans? Etait-ce ce fils sadique ? Ce putain de pervers? Oui maman, c'est bien moi...

- Maman....Murmurai-je sans oser soutenir son regard

Elle posa sa main maternelle sur ma joue, silencieuse. Ancra ses iris bruns dans les miens. Les siens laissèrent déborder un torrent de tristesse refoulé, de douleur enfouie, d'un deuil non accepté, et d'un pardon non accordé. Mon corps en entier s'envahit de frisson. Sa chaleur maternelle, ses étreintes, son rire, ses sermons et ses caresses que me procuraient affectueusement ses doigts, lorsqu'ils s'aventuraient agilement dans mon cuir chevelu m'avaient manqué. Elle me caressa la joue, les lèvres. Ses larmes étaient intarissables.

- C'est vraiment toi mon chéri ! C'est vraiment toi mon petit Ludovic ?? Tu m'as tellement manqué ! Je m'en suis voulu énormément si tu savais, mon petit chéri...

Elle me sourit et m'enlaça comme elle aurait voulue le faire durant ses septs maudites années. Elle se distança un peu, toute émue. Ses doigts explorèrent, tout le changement qu'il y avait eut en moi. Mes traits endurcis, les joues fraîchement rasées, mes cheveux. Moi aussi, je m'accordai le privilège de la contempler. Elle était devenue encore plus belle maman; elle avait les cheveux coupés en carré ondulé et sa douceur avait augmenté de plusieurs kilogramme...

- Tu as drôlement grandit mon petit! Dit-elle

J'eus un demi-sourire

- Tu m'as aussi manqué maman ! Dis-je la voix brisé de sanglots

Elle se rapprocha et m'étreignit lestement en murmurant tout bas:

- Pleure mon chéri ! Je suis tellement désolé pour tout....

- Je te demande pardon maman! Pardon ....

- C'est fini mon petit prince! C'est fini! J'aurais dû te pardonner, il y a bien longtemps.Tout ça c'est derrière...

Mon cœur était meurtri! Si elle savait à quel point que j'avais mal et que je me sentais souvent encore plus vide, que hier ou avant hier. J'ignorais ou mettre le cap, car ni mon passé, ni mon présent ne s'accordait! Futur en péril, vie insensée. Elle lut tout ça dans mon regard, à croire qu'elle aurait voulue ôter toute cette détresse dans mes yeux, pour que je n'aies plus mal.

- Mais qui sont ces monstres qui t'ont fait ça mon chéri....

J'haussai les épaules ...

- Peu importe ...

Elle se retourna vers Sebastian qui s'était rendu dans la cuisine, pour ne pas gêner ce moment idyllique entre mère et fils.

- Sebastian, Il faut que tu retrouves les responsables !

Zombie en Fièvre...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant