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.Ludovic.

J'étais sur ma troisième lecture, des livres que j'avais dérobé de leur bibliothèque. Je reentraînais mon esprit à la lecture, à tout ce qui formait partie de ma vie. Pour leur plaire, je leur dupais en faisant mine d'arroser l'arbre aux heures qui avaient toujours été indiquées.
Malgré ma dezombification, il y avait une faille, une déconnexion quelque chose manquait dans mon aura humaine. Les énergies lumineuses qui devraient représenter mes forces vitales, mon état émotionnel n'interagissaient pas totalement avec mon physique. Je devais trouver de l'aide, le yoga par exemple ? Retrouver un prêtre vaudou ? Ou un prêtre tout court ?
Je soufflai et décidai de faire une balade autour du manoir. Étant tous sortis, je pouvais errer sans risquer de croiser l'un d'entre eux. J'empruntai les couloirs, et m'adonnai à une visite à travers certains compartiments où jamais je n'avais accès. Je me demandais bien quel âge que j'avais ? En quelle année étions-nous ? Quel jour étions nous? Combien de temps ai-je passé sous terre? Je posai ma main, sur le poignet d'une porte et l'ouvris. C'était une chambre inoccupée, sans doute réservée aux invités. Je traverssai la moquette, et cherchai des yeux un miroir, juste pour me voir! Depuis la disparition de mon reflet dans l'un des psychés de la maison de jacmel, où j'avais crié d'effroi à mon meilleur ami, je n'avais plus jamais en revue un. Normal. J'étais mort.

Mes iris se posèrent sur un large psyché murale. Mes palpitations cardiaques démarrèrent à une vitesse supérieure. J'étais emprisonné par la peur, par l'épouvante. Et si elle ne réapparaissait ? Et si pour toujours, je ne pouvais jamais reflété à travers un miroir. À cette pensé, je fus pris de panique. Des reviviscense mémorielles et sensorielles des périples cauchemardesques depuis ma mort emprisonnèrent mon cerveau. M'en sortirai-je un jour de ces traumatismes vicieux ? A reculon, je m'éloignai en me distançant encore plus des quelques maigres mètres qui me séparaient du psyché. Je décidai de ne pas affronter cette peur, et abandonnai l'idée de vouloir apercevoir ma réplique à travers une surface polie de verre. Je me contenterai de mon ombre, qui restait à peine visible, en bref du miroir de l'âme...

Je sortis, et longeai le vestibule. En face une porte se dressait. C'était celle de Mikaël. Je m'y aventurai. Azura était sortie, après le départ des Rossan. À l'intérieur tout était rangé, bien disposé. Je reluquai le lit dans lequel sans doute ils s'aimaient tout les soirs, dessus reposait la robe qu'elle portait ce matin au petit déjeuné. Je fléchis légèrement les sourcils. En face s'imposait une grande commode qui me fit fuir,un grand miroir aux bordures de bronze y était rattaché. Je baissai la tête, pour ne pas regarder par réflexe, et me rapprochai de la table de chevet, il y avait un Ipod. J'utilisais souvent les Ipod de mon vivant, me souvins-je. Connecté à son câble d'alimentation, l'icône de la batterie dans le coin supérieur droit indiquait le niveau de l'état de l'artillerie . Je m'hasardai et le déverrouillai. Aucun code d'accès n'était demandé ! L'écran m'afficha une image d'elle. Son visage en grand plan. Je rapprochai l'appareil plus près de mes iris en scrutant la photographie de plus près! Je m'attardai sur ses traits faciaux, mon cœur s'emballa, me pinça, m'attribua un léger chatouillement ; mais l'évolution de ces émotions se transformèrent vertigineusement en gradation infernale d'où, un soleil noir, l'obscurité, un blocage, ma mort, l'exiguité de mon cercueil, les coups de pelles qui sans doute créaient un fossé pour la descente de ma nouvelle résidence. Une hantise qui sera toujours là à me saturer et à me tourmenter l'âme et l'esprit. Mon univers est tellement obscurs, mes cauchemars sont tellement épuisants, je suis si usé de l'intérieur et sans issue de secours pour oser aimer! D'ailleurs, je n'ai jamais aimé de mon vivant, ce serait loin d'être possible, après ma mort.
Je soupirai, et emportai son Ipod de dernière génération, puis abandonnai la chambre de son fameux fiancé.

Au dîner, toutes la "famille" était de nouveau réuni. Mon plat restait intact sous l'œil indistinct de Maggy. Elle faisait un effort surhumain pour discuter des détails de la fameuse soirée de demain soir. Son fils acquiescait, en démontrant un amour inconditionnel pour sa dulcinée. Quant à elle, ses cheveux de nouveau lissés, elle se contentait de sourir de temps à autre. Ses mains étaient retenues par celles de Mikaël. Le panorama parfait de l'amour..

Je m'endormis d'un sommeil tourmenté, comme l'était la plupart de mes nuit. Ce matin toute le manoir était en mouvement. Vers midi, je fis un semblant d'arroser l'arbre sous le regard dominateur de Maggy depuis le haut de sa fenêtre. Je pouvais ressentir, son soulagement à chaque fois qu'elle me guettait pour que j'accomplisse cette tâche vitale indispensable à son bien-être. Je partirai bientôt d'ici, il n'y a qu'un léger détail, auquel je me suis légèrement attaché qui me retenait...À mon retour dans ma chambre, je retrouvai Maggy au seuil de ma porte, un plateau en main. Elle attendit que je pénètre, s'accroupit , sortie une assiette et me poussa vulgairement un plat de riz blanc sur le sol de son pied. Elle poussa un jet de salive sur le plancher et fit violemment claquer la porte. Je l'entendis la verrouiller à double tour. Je restai impassible, de marbre,les poings serrés, le regard baissé, sans me révolter. Je n'étais pas faible, ni apeuré, simplement la patience me contrôlait.

J'entendis des pas se rapprocher, la voix de Paul resonna..

- Maggy? Lize te cherche de partout, et je dois filer d'urgence au bureau...Tu verrouilles sa porte?

- Je n'aurai pas le temps de lui contrôler parmi tout ces invités et le service traiteur sera présent, je voudrais pas risquer qu'il goûte à l'un de ses plats!

-Le sel! Affirma Paul d'un ton entendu

- Justement.

Leurs pas s'éloignèrent. Plus tard dans l'après-midi, aux environs de dix-huit heures, je me servis d'un Chips que m'avait apporté Azura, depuis la dernière fois qu'on avait conversé et m'assis sur le rebord de la seule fenêtre que possédait cette pièce macabre et sombre. Je mis en marche son lecteur Ipod, et fis jouer en streaming n'importe quelle playlist.De là j'avais une vue d'ensemble sur tout le panorama du jardin. Des invités, un décor sophistiqué, des rires, tout ce qui attrayait une soirée mondaine et spéciale. Je laissai mes yeux divagués sur tout ce qui s'y trouvait, un jardin paré au style de Windsor, orné de prestations sonores et gastronomiques afin d'épater les cinq sens des convives vêtus fidèlement d'une authenticité grimpant le summum du luxe. Un son intitulé Say yes to heaven débuta ses pas mélodieuse depuis son IPod . Mes iris vaguement continuaient de scruter chaque détail; jusqu'au moment où ils s'arretèrent immobilisés par l'apparition d'Azura. Mes pupilles se dilatèrent, hypnotisés et say yes to heaven accentuait encore plus mon ensorcèlement. Elle rayonnait dans une longue robe bustier, qui flattait ses courbes et mettait en valeur sa silhouette. Ses cheveux relâchés, balayaient subtilement ses épaules. À cet instant précis, mon regard n'était figé que sur elle. Elle leva la tête par réflexe, et m'aperçu du haut de ma fenêtre. Elle fit un élan pour me saluer d'un geste de la main, mais se retint lorsque quelqu'un l'interpella en me déviant de son champs de vision... Les paroles transpercaient mes tympans, j'avais l'impression de les lui soufflai à elle...

If you dance I'll dance
And if you don't I'll dance anyway
Give peace a chance
Let the fear you have fall away

Mikaël lui prit la main, j'aurais voulu être à sa place, pour la première depuis que je le connaissais...et encore chantait lana del Ray et c'est ma voix que j'entendais lui murmurant tout ça...sa tête sur mes épaules....

I've got my eye on you
I've got my eye on you

Say yes to heaven
Say yes to me
Say yes to heaven
Say yes to me

If you go I'll stay
You come back I'll be right here
Like a barge at sea
In the storm I stay clear

'Cause I've got my mind on you
I've got my mind on you

Say yes to heaven, say yes to me,I've got my eye on you .....

                  
Pour ceux qui veulent apprécier la musique :)


Zombie en Fièvre...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant