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.Azura.

Je grimpai les marches rapidement en essuyant des larmes de rage qui innondaient mon visage. Je refermai la porte et m'assied sur le lit, en calmant petit à petit la colère qui écrasait ma poitrine par étape de respiration. Je laissai mon dos s'affaler lassement sur la literie. Maggy Rossan était une femme amère, froide et condescendante, ses phrases pimentées d'arrogance étaient épineuses. Je n'avais plus l'envie de résister à toutes ses piques méprisantes, rien que pour plaire à Mikaël, qui m'exigeait les qualités de la princesse Eléanor d'espagne où celle de la duchesse de Cambridge kate Middleton. Bien sûr, bien évidemment j'étais la Megan Markle de l'histoire et trop c'était de trop! Quand ses tabloïds ne m'accusaient pas d'être trop hippie à leur goût , ils me dépeignaient comme une jeune fille remplie d'inélegance et d'inconvennance. J'en avais marre de m'efforcer à le faire, de leur prouver le contraire. Ludovic avait raison, quoique je fasse, quoique je dise, ce ne sera jamais suffisant.

Je saisis mes sacs de voyages trolley à roulettes, et me mis à les remplir de mes effets. Mes mouvements rapides, empilaient des vêtements et accessoires en moins d'une seconde, ce qui encombra la vacuité de la valise. Plus j'envoyais incontrôlablement les vêtements, plus je soliloquais d'un ton excédé. Des brides de phrases de notre dispute de la veille, se mirent à raisonner dans ma tête! Et je m'énervai encore plus..

- Qu'il aille se faire foutre! M'écriai-je . Je ne suis pas assez bien? Je ne suis que la petite cayenne? Je suis une responsabilité ? Je suis un fardeau?

Je saisis mes produits de beauté, mes bijoux et tout ce qui m'appartenait sur la large commode puis les mis dans la deuxième valise. Je repris mon homologue de nouveau..

-Fais comme charlotte, tes cheveux ils sont plus beaux quand ils sont comme Charlotte! Mais en plus, ma vie tu veux la contrôler ? Où je vais? Avec qui je parle? Mon téléphone ?

Je me dirigeai dans la pièce du dressing en ôtant mes vêtements des tringles et des étagères. Je tirai les tirois de lingerie et les vidai toutes. Sa voix résonnait encore dans ma tête avec ses exigences à la con...

- Parles pas à Josiane, parles pas à Ricardo, traîne pas avec Yohan , réponds à la question, non tu aurais du te taire Azura...Trop c'était trop! J'emmerde ta famille...et ....

Je me cognai l'orteil sur l'une des roulettes de la malette. Une douleur atroce me fit tordre de grimace. Je poussai un juron et abandonnai mes fesses sur le faux parquet blanc en soupirant d'un air éteint. J'ignorais où il avait dormi, et en cet instant, je n'avais pas envie de le savoir! Je ne le reconnaissait plus, il devenait exigeant et prétentieux. Avait-il toujours été comme-ça ? Au final, connaissais-je vraiment à Mikaël ? Cinq ans de relations à distance, ou je le voyais par intermittence. Où nos courts week-ends ensemble étaient simplement euphorie et passion...Ou est passé ce Mikaël ? Celui qui me faisait toujours rire, celui lorsqu'il fallait qu'on se sépare, j'avais l'impression que tout mon monde s'effondrait? Pourquoi tout devenait si fumeux entre nous?

Je soupirai en fermant les yeux. La sonnerie de mon LG bruit en interrompant mon moment de cogitation. Je saisis mon portable et vis le prénom de Mikaël s'afficher sur l'écran. Je levai les yeux au ciel et appuyai sur le bouton de déverrouillage en le laissant carilloner. Je passai un coup de brosse sur mes cheveux en bataille et quittai la chambre, je suffoquais! Partout dans cette maison, je me sentais oppressée, sans oublier ce silence pesant qui régnait dans ce manoir. Un silence glacial, aussi rogue qu'était le caractère des Rossan. Ils étaient tous partis. Dans la cuisine Josiane s'acharnait sur ses tâches ménagères, alors que, debout sur une échelle, Nana époussetait de manière désabusé les lustres brillants des chandelliers du salon. Sa compagne aujourd'hui n'était pas de service. Je m'aventurai vers le hall surplombé d'ampoules,puis pris la direction du jardin où l'air frais aéra mes poumons, et créa un léger sentiment de vacuité dans ma tête. Ma colère s'apaisa. Ma respiration devint régulière. Je renversai ma tête en arrière en prenant une profonde inspiration, puis expirai bruyamment. Je restai quelques secondes immobiles, dans cette même position. J'ouvris les yeux, et mes iris tombèrent directement dans ceux de Ludovic. Il se tenait à quelques centimètres de moi, mes lèvres se mirent à trembler, j'eus les jambes en coton, un mélange d'émotions, de battements de cœur, de nervosité, de tâtonnements et de bonheur m'énivra complètement. Un doux chatouillement parcourue mon corps en entier, lorsque ses lèvres s'unirent sur les miennes, je frémis, Il les relâcha. Un petit silence unit nos regard. Encouragée par l'effet adoucissant de l'instant, je m'arrimai contre lui, et approfondie la douceur de sa bouche, en m'y aventurant plus ardemment. Je nouai mes mains autour de sa nuque. Une poussée de dopamine, d'ocytocine et de sérotonine frappa mon système au moment où nos lèvres se verrouillèrent de nouveau. Avec ce cocktail positif et ce baiser palpitant, j'avais l'impression d'être sur un nuage. Quand j'ouvris les paupières, mon cœur s'accéléra encore plus. Je vis pétiller ses pupilles, juste ses yeux qui pétillaient, juste ses cheveux en bataille, juste ses quelques cicatrices bénignes. Il s'éloigna sans m'accorder le temps de réagir. Je ne m'étais pas remise du baisé de la veille, et en voilà un autre vint me bouleverser. Je continuai de l'observer, juste son aisance, juste son regard en coin, juste un sourire malicieux, et c'était la première fois qu'il le faisait. Ludovic souriait...

Zombie en Fièvre...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant