.Azura.
Je n'osai même pas affronter le regard de ma grand-mère, afin d'éviter ses "Je te l'avais dit ". Elle m'acceuillit ironiquement avec un kleenex pour mes larmes ; comme si elle avait deviné que tout pour moi était brumeux. La tristesse seyait parfaitement à son poste ; il était au rendez-vous, dans mon cœur et mon âme réduit en lambeaux. Je me sentais rejetée, et en dépit de cette amertume, j'étais incapable d'atténuer l'envie incessante d'insister de nouveau. Voilà bien deux soirs, pour endormir ma peine, j'invente des conversations imaginaires de tout ce qu'on aurait pu se dire ; et qu'il évite.
Dix heures, trente-cinq minutes, j'étais allongée sur mon lit, à me morfondre, en laissant mes cogitations déambuler dans mon cortex décapité. Pourquoi ne me dit-il pas que j'étais ancrée dans sa peau, comme lui il l'était dans la mienne? Pourquoi nous fuyait-il ? Il ignorait, qu'avec lui, je me sentais aimée, comblée, qu'il était à mes yeux un doux mélange de miel et de rose... Il était imprégné en moi, et bouillonnait mes émotions en psychose ! Il me rejetait, nous mettait des barrières de fer, me claquait la porte aux nez... Et le pire, c'était ces perpétuelles pourquoi, qui restaient sans réponse en constant points de suspension dans l'air; et tout ça parce-que Bonny&Clide était le couple invincible...
.Mikaël.
Charlotte Bourgeois était devenue pour moi tout ce que je détestais. Je ne pouvais plus la respirer auprès de moi. Ces dernières semaines écroulées avaient été les plus moches et interminables. Chaque jour pour moi était une mauvaise surprise, une énième cascade de ses piques et de sa mine de femme frustrée et en colère. Ça me rongeait de l'intérieur, d'avoir constamment à partager mes nuits et mes heures de boulot à ses côtés vue que la seule qui pouvait m'aider, c'était encore elle! Quelle ironie de me rappeler que je dépendais de son fric...
Je pris la troisième courbe de cette province Cayenne. Il était injuste pour moi, d'avoir à croiser tous les jours le visage de Charlotte Bourgeois et de ses semblables, injuste pour moi de livrer aussi facilement Azura, l'objet de ma convoitise à celui qui était le pilier de ma ruine. Trop, c'était de trop! Pourquoi devrais-je être le moins chanceux à payer pour des erreurs commis par mes géniteurs ?
Je lui avais laissé du temps pour qu'elle se calme, et réalise à quel point que tout ça n'était qu'une erreur. C'était insupportable, de revoir cette image, d'elle en califourchon sur cet imbécil ! Il était hors de question, que je m'avoue vaincu; que j'accepte qu'elle fasse sa vie avec quelqu'un d'autre ! Elle m'appartenait ,et non à ce schizophrène ! Pourquoi s'acharnait-il à prendre tout ce qui m'appartenait? Pourquoi ne cherche-t-il pas à se venger de mes parents, au lieu de me cibler moi! A cause de lui, tout un panier de désillusions planait au-dessus de ma tête ; où était mêlé de l'hybris,de l'envie, de la jalousie, pour ne citer que cela! Ce vulgaire sentiment violent inspiré d'orgueil et de passion charnelle à l'exes me flambait les trippes! Le seul coupable, Ludovic.
Un mottard me klaxona, je me ressaisis et esquivai son engin de justesse. Je roulai une vingtaine de minutes de plus, et finalement pû garé ma voiture, devant la propriété coloniale des Leyris. Je descendis du véhicule, passai une main rassurante dans mon cuir chevelu parsemé de gel, ajustai mon t-shirt; puis saisis le géant bouquet de roses rose pour Azura et le paquet cadeau regorgeant de deux bouteilles de "kremas" pour Mami Love. D'un pas décidé, je gravis les marches de l'entrée de la demeure. Mes souliers italiens suivirent leur rythme régulier jusqu'à leur véranda . Je vis Mami Love, assise en pleine conversation avec la tante Martha. À ma vue, elle se redressa gentiment pour me saluer, mais son ton était froid; il n'y avait pas le même acceuil que d'accoutume. Je fis l'aveugle et leur offrit mon plus beau sourire, en prenant le soin de leur faire la bise, à toute les deux...
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Zombie en Fièvre...
Misterio / SuspensoZombi goute love, li pa mande rete ! Il en a goûter et il en redemande !