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.Azura.

Deux jours s'étaient écoulés, et j'évitais Mikaël du mieux que je pouvais. Quand il partait, je faisais semblant de dormir, lorsqu'il rentrait, on dinait en silence, où parfois je pretextais un mal de tête en prétendant que je mangerai plus tard. Cet après-midi, je revenais de chez Lizzo . Elle m'avait emprunté sa guitare pour m'aider à moins me morfondre. Quand elle m'avait demandé, comment ça se passait, je n'avais pas eu envie de me vider des ressentiments qui m'écrasaient la poitrine, ni du spleen qui m'égorgeait; mais plutôt de Ludovic, de son silence, de son regard hypnotisant, de son calme et des derniers jours avant le retour de Mikaël. Je m'étais rendue compte qu'il me manquait. Parcontre, je n'avais pas oser lui expliquer, les brèves secondes où j'avais un instant imaginé ses lèvres se poser sur mon cou..et son corps collé au mien. J'en ressentais de la gêne, de la honte! Alors, je l'avais mis sur silence..

Je rentrai vers dix-sept heures, et directement allai vers sa chambre. En main, j'avais un sachet de courses rien que pour lui! J'hésitai légèrement, puis inspirai prête à frapper à sa porte. L'ombre de quelqu'un se tint derrière moi, je sursautai quelque peu. Son regard impassible, m'interrogeait silencieusement.

- Je suis venue m'excuser, je t'ai ignoré...

-....

- Je n'imagine même pas comment ça doit être ennuyeux, que quelqu'un à qui tu n'as rien demandé s'habitue avec toi, puis du jour au lendemain plus rien...en plus je m'étais habituée à ta compagnie, et tu ..tu me manques gravement. Je peux rentrer ?

Il ne répondit pas, et ouvrit la porte en me cédant le passage. Je lui tendis le sachet de course. Il se rétracta, puis le saisit. Il sortit une petite boîte de rice crispies , en prit deux, m'en offrit un puis, déballa l'autre.

-Et qu'est- ce que t'as fait pendant mon absence ...

Je ris doucement, puis ajoutai..

- Je suis bête, j'ai même oublié que t'exprimer, tu n'aimes pas trop le faire...

- Moi, j'ai... comme t'avais pu le constater, j'ai été dîner avec Mikaël..et tout avait l'air fairy tale mais cela n'a été qu'une illusion de quelques heures. Tout est toujours au même point de départ, en gros des beaux-parents sinistres, et un mec qui me trouve pas assez bien pour sa famille. Avouai-je d'un ton las

Il soupira et me regarda longuement

- Tu ...veux que je te dises ? A ....Azura..

Légèrement étonnée, je tortillai de plaisir à l'écoute de mon prénom qu'il chuchota presque.

- Dis moi Ludovic! L'encourageai-je

Il prit une profonde inspiration, réfléchit une demie-seconde et poursuit

- Sois ....tu te bats ou .....tu te barres! Si tu abandonnes... il te dira que tu n'étais pas prête pour son grand monde.., que tu n'étais pas à ta place et...si.... si tu fais des efforts, ce ne sera jamais assez suffisant. Au final dis moi, c'est toi le problème ou...ou.. lui?

Il m'interrogea de ses iris perçants, puis mordit dans le morceau de sucrerie caramelisé. La fluidité de ses mots étaient hésitants, mais pas boiteux. Il parlait peu, pas étonnant que son élocution devienne pour lui, une rude épreuve. Pour le moins, Je ne dis rien, je préférai l'observer, en y prenant de plus en plus goût à son visage, à ses lèvres..., il releva le regard vers moi, puis le fit glisser sur la guitare... Il n'avait plus envie de parler, des yeux il me demandait clairement si je savais en jouer. Je me munis de l'instrument, et jouai un morceau locale de la nouvelle génération rasin d'où Naïka en Featuring avec Mikaël Brun, "African sun"...

Zombie en Fièvre...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant