Je détestais la voiture. Je passais quasiment tout le trajet les yeux fermés et une main cramponnée à la portière. J'avais oublié mes courbatures de m'être endormie sur un siège du camp, les jambes étendues sur un autre. J'avais fait mine d'étudier la carte du Lucis encore sur la table lorsque les garçons étaient allés se coucher. Je ne les avais pas rejoints, non seulement parce que je risquais de les réveiller en m'aventurant sous la tente, mais aussi parce que vu la taille de celle-ci nous serions bien trop serrés. Je tenais un minimum à mon espace personnel.
Je ne faisais même pas attention à ce qu'il se dît, je n'avais aucune envie d'ouvrir les yeux pour regarder le paysage - pas même quand Prompto hurla qu'il y avait des chocobos sauvages - et je me contrefichais que Gladiolus soit en train de marmonner derrière moi.
La portière dut encore me soutenir quelques minutes une fois que nous fûmes arrivés. Ignis avait garé la Regalia au bord d'un sentier, près d'un bosquet. La route passait un peu plus loin mais était masquée par des buissons et des arbres. Et, sur ma gauche, le terrain grimpait, l'herbe devenait de plus en plus rare pour disparaître complètement, la terre se parsemait de cailloux pour devenir de la roche. La montagne se dressait plus loin. Moins haute que ce que j'avais imaginé, mais s'il fallait la gravir, ça ne serait certainement pas une partie de plaisir.
Un éclair nous éblouit, le tonnerre rugit et la terre trembla.
Simultanément.
De surprise je manquai de lâcher la portière et de tomber, le sol n'étant pas encore assez stable pour que je lâche prise - et ça n'avait rien à voir avec l'orage qui était apparu d'un claquement de doigts.
Ramuh avait une drôle de façon d'accueillir le roi élu.
Lui, justement, s'était tourné vers la montagne et montra quelque chose devant lui.
- Allons-y ! cria-t-il pour couvrir le grondement sourd du tonnerre qui persistait.
Ce qu'il montrait ressemblait à une ouverture dans la roche, comme si un chemin avait été aménagé. Aucun d'entre nous n'eut le temps de tergiverser. Le prince était déjà parti en avant et nous dûmes le rattraper en trottinant. Heureusement, l'envie de vomir m'était passée.
Une fois devant la roche largement ouverte sur toute sa hauteur, nous fîmes une brève halte. Le prince regarda autour de lui et, comme pour l'encourager, la foudre frappa à nouveau le sol.
Sa lumière fut si violente pendant un court instant que je fermai les yeux et m'empressai de plaquer mes paumes sur mes oreilles. Le tonnerre nous vrillait les oreilles et j'avais l'impression que le sol allait se fendre en deux sous nos pas.
Vraiment, si Ramuh était capable de faire ça juste pour dire « viens ici », je n'avais pas grand-chose à apporter au prince ou à sa garde.
La progression reprit son cours, entrecoupée par quelques interventions du Fulguréen.
Nous arrivâmes à un cul-de-sac. La terre poussiéreuse et un petit arbre desséché, sans feuilles et qui semblait dépourvu d'écorce était planté là. Il était d'un blanc grisonnant. Une espèce de lueur violette semblait pulsée au niveau de ses branches qui se dressaient comme des mains crochues vers le ciel.
Le prince s'avança. Subitement, le silence se fit. Il n'y avait plus de tonnerre, plus d'oiseaux, plus de vent. Je n'entendais même plus nos respirations.
La lueur violette s'intensifia un peu, comme si elle répondait à la présence du roi élu. Celui-ci se positionna devant l'arbre et plaça une main sur son tronc. Il ne se passa rien.
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À l'aube de ce monde
Fanfiction[Fanfic FF15 avec OC] « Là-bas je n'avais pas à me demander qui j'étais. Je me contentais d'être. » Élevée seule et isolée du reste du monde, on la dit dotée d'une magie incroyable. Quand la capitale royale tombe aux mains de l'Empire et que le roi...