J'avais déjà fixé mes fourreaux à mes cuisses en sortant de ma chambre.
Dans la pièce de vie il y avait Prompto avec Ignis et Talcott. Iris me fourra une tasse de thé dans les mains et m'entraîna à sa suite dehors. Elle nous fit nous asseoir sur les marches du perron, une grande assiette remplie de biscuits posée sur ses genoux.
Elle me posait des questions sur Altissia et sur ce qu'il s'était passé lorsque son frère surgit derrière nous. Il passa par-dessus la rambarde, et se pencha pour attraper un biscuit dans l'assiette d'Iris.
— Entraînement, lâcha-t-il sans me regarder.
Iris protesta, mais il s'en moqua. Il était déjà en position lorsque je me levai, effleurant par réflexe mes couteaux.
Alors que je me mettais face à lui, Prompto et Ignis sortirent de la maison.
— Attends, fit ce dernier.
Prompto le guida vers moi. Ignis avait les Volessences dans les mains.
— Fais au moins quelques mouvements avec les dagues, déclara-t-il assez fort pour que Gladiolus puisse l'entendre. Il faut que tu sois aussi à l'aise avec elles qu'avec tes couteaux.
— Merci, dis-je le plus bas possible, soulagée qu'il n'ait pas ouvertement mentionné que je les avais laissées en plein milieu de la place d'Altissia. Je suis désolée de les avoir oubliées.
— Tu avais autre chose à penser à ce moment-là. On est un groupe, on est là pour se soutenir les uns, les autres.
— Merci, répétai-je.
**
Gladiolus ne me ménagea pas. À tel point qu'Iris faillit s'interposer au moins deux fois lorsque je me retrouvai à terre, une dague seulement me séparant du tranchant de Masamune.
— Tu vas finir par la tuer ! avait crié Iris.
C'était à peu près ce que je disais depuis notre premier entraînement. Mais j'avais l'impression que ça n'avait jamais été aussi vrai.
Gladiolus cherchait toujours à me pousser dans mes retranchements. Néanmoins, j'avais la sensation que c'était un peu différent cette fois.
J'évitai de justesse Masamune qui se planta à une dizaine de centimètres de ma cuisse que je n'avais toujours pas soignée. Je roulai sur le côté, me relevai mais trébuchai.
Quelque chose serrait mon cœur et faisait enfler ma magie.
Le chant du Cristal était là. Sauf qu'il avait quelque chose de chaotique cette fois.
Je levai les yeux et les deux plans se superposèrent à nouveau. Le Cristal vibrait dans sa prison de métal, sa lumière presque aveuglante. J'essayai de me concentrer sur ma réalité.
Je voyais tout comme si c'était la première fois. Comme si avant je ne voyais pas vraiment. Chaque détail, chaque frémissement de feuille, chaque brin d'herbe qui ployait sous la brise. En fond, si je me concentrai, je pouvais même entendre les battements de cœur de tout le monde. Gladiolus étant le plus proche de moi, le sien résonnait fort dans mon crâne.
C'était à la fois exaltant et terrifiant.
Je levai les yeux vers lui alors qu'il amorçait un mouvement. Il croisa mon regard et ses mains se serrèrent sur la poignée de son épée. Je sus qu'il hésitait. Mes yeux avaient dû changer, comme l'avait signalé Noctis la veille.
De mes genoux je passai assise sur mes fesses, respirant à fond. J'essuyai mon front et ma nuque sur laquelle collaient mes cheveux tressés.
— Tu te laisses trop distraire, remarqua Gladiolus.
Je ne dirais pas non à échanger nos places. Juste pour voir comment il gérait, lui.
— En combat, tu n'auras pas le temps de faire une pause. Tu crois vraiment que les impériaux attendront tranquillement que tu te reprennes ?
Là, il n'avait pas tort.
Le chant s'arrêta subitement en serrant une dernière fois mon cœur. La vision du Cristal se dissipa et ma vue revint à la normale. Seule ma magie persistait à cogner contre ma peau. Et, vu qu'elle était là, autant s'en servir.
En me relevant, je savais que Gladiolus relancerait son attaque. J'eus à peine le temps de me mettre en position qu'il abattait déjà Masamune. Je levai une dague de biais, pointe vers le haut, ma magie glissant vers elle. Le bout de ma lame rencontra le plat de l'épée en un tintement métallique et, à leur rencontre, la magie s'étendit tel un bouclier translucide.
Gladiolus releva son épée, l'abattit à nouveau. Le bouclier absorba la puissance donnée à Masamune et la restitua, la faisant rebondir. D'un mouvement de poignet je fis disparaître le bouclier et, créant des barrières à l'intérieur de mon corps, d'un autre mouvement je lâchai une onde de magie dans sa direction. Elle le frappa de plein fouet et il dut planter son épée dans le sol pour ne pas reculer de plusieurs mètres.
— C'était trop bien ! s'écrièrent Iris et Prompto presque d'une même voix.
Je ne l'avais pas remarqué plus tôt, mais Noctis et Lunafreya étaient là également, ainsi que Talcott.
L'entraînement s'arrêta là, fort heureusement. J'étais épuisée, mes jambes me portaient à peine et les dagues me paraissaient outrageusement lourdes. Je n'aurais pas été capable de faire grand-chose de plus.
**
Il me semblait que j'avais rarement été aussi fatiguée. Pourtant ce n'était pas la première fois que je m'entraînais avec Gladiolus. Il était de plus en plus évident que l'énergie et la magie que j'avais déployées pour ramener Lunafreya m'avaient usée et que je m'épuisais plus rapidement. J'espérais que ce n'était l'histoire que de quelques jours.
Ils partirent le lendemain, dès que le soleil commença à se lever. Noctis, Prompto et Gladiolus.
Malgré ma fatigue, j'étais déjà réveillée et assise sur la première marche du perron lorsqu'ils sortirent de la maison. Noctis passa à côté de moi en bâillant et m'adressa un signe de la main. Prompto s'arrêta une seconde et s'accroupit pour poser une main sur mon épaule. Gladiolus fit comme si je n'étais pas là.
Je leur souhaitai bonne chance et leur demandai d'être prudents. Noctis et Prompto levèrent la main, l'un y mettant un peu plus d'ardeur que l'autre. Gladiolus se contenta de fourrer ses poings dans ses poches.
Ils partaient écumer les tombeaux royaux et leurs dangers pendant qu'Ignis et moi étions évincés.
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À l'aube de ce monde
Fanfiction[Fanfic Final fantasy 15 avec OC] « Là-bas je n'avais pas à me demander qui j'étais. Je me contentais d'être. » Élevée seule et isolée du reste du monde, on la dit dotée d'une magie incroyable. Quand la capitale royale tombe aux mains de l'Empire et...